Une suite savoureuse avec, dans le cas du réalisateur Ken Finkleman, une très belle capture de l'essence du premier opus.
Ce qui est très fort dans "Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?" c'est d'avoir presque calqué le scénario du premier métrage tout en changeant la forme du second. Une forme qui s'est trouvée modifiée au niveau du genre tout d'abord. Car, en plus de la comédie, ce deuxième volet filmique rentre dans la catégorie science-fiction. En effet, dans les nouvelles aventures de Ted (Richard Hays) et Elaine (Julie Hagerty) on constate que leur vol commun est prévu pour une station lunaire. Une mission compromise lorsque l'on apprend que ROK, l'intelligence artificielle devenue folle, contrôle entièrement le vaisseau spatial nommé Mayflower One. Ce même engin qui voit sa trajectoire volontairement dérivée vers le soleil. Face à cette situation, qui de mieux que monsieur Striker, ancien pilote et évadé d'un hôpital psychiatrique, pour sauver les passagers de ce vol voué à la destruction ?
Jerry et David Zucker, ainsi que Jim Abrahams, ont accusé le créateur de la série "The Newsroom" d'avoir plagié leur œuvre de mille neuf cent quatre-vingt. Mais n'était-ce pas le but initial de cette suite ? De copier presque dans son intégralité le premier film dans le but de parodier les suites que les producteurs de cinéma imposent presque à certains artistes ?
Je n'ai pas la réponse. Mais en tout cas, les deux points de vue peuvent se comprendre.
Pour ce qui est de cette œuvre cinématographique de mille neuf cent quatre-vingt deux, outre la polémique du plagiat, je l'ai personnellement trouvée fidèle à son aîné. On retrouve ici tout le parfum qui nous fait tant apprécier le premier volet avec l'acteur Leslie Nielsen.
"Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?" s'appuie certes sur énormément de blagues et de sketchs du premier film, mais je trouve cela vraiment audacieux et génial de la part du metteur en scène canadien d'avoir osé justement faire un copié-collé. Il savait pertinemment que cela allait le faire entrer en conflit avec les créateurs de l'œuvre originale, mais qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Même si, dans l'idéal, une concertation commune aurait dû avoir lieu entre les deux parties avant l'entame de la suite.
Avoir transcrit le scénario dans l'univers de la science-fiction renforce la bravoure du réalisateur. Lui qui a dû se coltiner toute la postproduction en lien avec les effets spéciaux préconisés et inévitables par rapport au genre SF.
Une belle suite en tout cas, avec des comédien(ne)s tous excellents. Dont certaines têtes familières sont plaisantes à retrouver.