Avec pas mal de clins d'œil à l'autrice anglaise du XXe siècle Virginia Woolf et au cinéma en général, le film franco-belge "Dalloway" nous transporte dans un univers fictif mais situé néanmoins aux portes de notre avenir.
Clarissa Katsef (Cécile de France) est une romancière à succès, en panne d'inspiration depuis plusieurs années maintenant. C'est donc par le biais d'une colocation d'artistes à Paris qu'elle décide de rédiger son prochain livre. Avec l'aide plus ou moins importante d'une IA vocale surdéveloppée nommée Dalloway (Mylène Farmer).
La réalisation soignée de Yann Gozlan combinée au scénario écrit par celui-ci, Nicolas Bouvet-Levrard et Thomas Kruithof font de cette œuvre cinématographique un joli bijou qui divise de par la variété des notes reçues par cette dernière.
Les comédiens ont le point commun de la crédibilité, de par leur jeu aussi sobre que réaliste qui amplifie l'aspect social sûrement voulu par les artisans de ce métrage. Métrage qui questionne évidemment sur la course effrénée, voire inconsciente, du développement spasmodique d'une technologie qui est sur le point de dépasser intellectuellement le cerveau de n'importe quel être humain.
Et c'est exactement ce qui semble vouloir être dénoncé dans "Dalloway". Une société surpuissante au service d'une entité virtuelle qui a tout pour elle : l'attention, la rigueur, et les compétences diverses et variées de scientifiques et affairistes humains. Tout ça pourquoi ? Se retrouver à la merci de cette technologie qui ne cesse d'être améliorée ?
Des questionnements plus qu'importants à notre époque. Nous, individus lambda que nous sommes, ne pouvons pas faire grand-chose quant aux développements technologiques opérés par les chercheurs, encouragés par les lobbys. Mais si l'on peut au moins prendre le temps d'une profonde réflexion sur le sujet, cela serait déjà un bon point. Quitte à ne pas avoir la possibilité de changer cet aspect des choses, nous pouvons au moins conscientiser, accepter ou refuser ce qui va finir par arriver. C'est-à-dire la domination de plus en plus importante d'une création humaine qui, à terme, risque véritablement d'échapper à son contrôle.
C'est exactement ce sur quoi ce film alerte. Les dangers plus que présents d'un développement effréné. Le but étant, je suppose, de créer un confort encore plus important pour le genre humain ? Nous faire vivre dans la société la plus utopique qui soit ? Il faut toujours se méfier de ce genre de rêve. Les projets tout beaux, tout rose sont comme des fruits à l'aspect radieux et alléchant mais dont la contenance est douteuse, voire pourrie.
C'est donc pour cela que je recommande plus que jamais le visionnage de ce long-métrage que je qualifierais, de par l'importance du sujet, d'utilité publique.