Drebin sera toujours Drebin

Si The Naked Gun n’est clairement pas ma came, c’est bien parce que son matériau de base ne l’était pas non plus. Gage de qualité d’un bon reboot donc (dont la catégorisation en legacyquel fait sujet d’une blague), puisque l’humour à papa qui peuplait les films des ZAZ est rebalancé tel quel sur la table, à peine édulcoré pour passer dans les carcans moraux contemporains.

Liam Neeson fait le job en Leslie Nielsen, tandis que la déferlante de blagues grasses, métas et absurdes ne cesse jamais, et ne peut que irrémédiablement provoquer le rire à un moment ou à un autre, entre quelques moues atterrées. La quantité sur la qualité donc, comme dans les modèles. Si vous aimiez les Y-a-t-il..., vous aimerez sûrement cette relance 2025.

Et si ce n’est pas pour vous, que comme moi vous avez au mieux une affection pour Airplane car vous l’avez découvert gamin et que vous en gardez une certaine tendresse, mais que vous trouvez Top Secret ou les aventures de Drebin bien trop lourdes dans la redite, ne jetez pas non plus mémé avec l’eau du bain.

Car oui, The Naked Gun vaut quand même le coup d'œil, ne serait-ce que pour la paradoxale fraîcheur qu’il apporte à la comédie hollywoodienne qui ne s’était pas ré-aventurée sur le terrain parodico-graveleux depuis quelque temps. Au vu des innombrables et foncièrement mauvais “Movies” qui ont suivi la série des Scary (ou a officié David Zucker sur la fin) et ont remis le genre en hibernation, on est en droit de douter du bien fondé de la chose. Mais le film de Akiva Schaffer prend la formule, lui donne un petit coup de polish, et la recrache sur la toile avec un engouement non feint, malgré la veine mercantile qui a dû inciter les producteurs de la Paramount à lancer le projet.

Ça tâche comme attendu, tout en restant bien gentil et pas un poil subversif, ça déborde d’une énergie appréciable, et se permet même une scène de Jack Frost vraiment fendarde. C’est déjà pas mal pour un truc dont l’annonce m’a fait grincer des dents.