Une grande fresque très attachante, sur la société contemporaine taïwanaise

Ce film d'Edward Yang, sorti en 2000, est une grande fresque sur la société contemporaine taïwanaise. Le cinéaste met en scène le portrait de la famille Jiang à travers trois de ses membres : NJ, le père, Ting Ting, la fille aînée et Yang Yang, le fils de huit ans.
S'intéresser à tous les âges de la vie, à travers tous les personnages rencontrés permet de réfléchir justement à ce que c'est de grandir, tomber amoureux, vieillir, travailler. La sphère publique (le monde du travail) et privée (les relations familiales) s'entremêlent, dressant un portrait qui se veut exhaustif de la société taïwanaise.
Nous sommes quand même dans un milieu relativement favorisé, de la classe moyenne, mettant en scène les fils et filles de la révolution capitaliste qui a opéré récemment dans ce pays. Yang dépeint le monde de l'école, de l'entreprise, les relations de voisinage dans ce décor très urbain de Taipei, quasi étouffant où règne une certaine promiscuité du fait de l’exiguïté des espaces.
Le film commence par un mariage et finit par un enterrement, en passant par une naissance : toutes les étapes de la vie y sont.
On s'interroge notamment sur la force du lien : liens entre parents, grands-parents et enfants, liens entre collègues, liens entre hommes et femmes (maris et femmes, amants et amantes).


Bref, un film attachant et parfois très philosophique, notamment lors des scènes où le petit Yang Yang (double du cinéaste ?) photographie les nuques de ses proches pour leur montrer ce qu'ils ne peuvent pas voir.


Merci donc à Sens Critique de m'avoir donné envie de revoir ce beau film que j'avais un peu oublié.

Créée

le 14 juin 2015

Critique lue 331 fois

4 j'aime

Critique lue 331 fois

4

D'autres avis sur Yi Yi

Yi Yi
Sergent_Pepper
9

Œil pour seuil.

La puissance des grandes œuvres se mesurent à plusieurs facteurs, dont un crucial qui tient à son rapport au temps. Au temps présent, qu’elle parvient à représenter ; à la mémoire du spectateur,...

le 10 juin 2021

32 j'aime

10

Yi Yi
Vazkeizh
9

Critique de Yi Yi par Vazkeizh

NJ, quarantenaire au regard nostalgique, affronte le démon du midi. Une rencontre fortuite avec son amour de jeunesse sème des doutes insistants sur ce qu'aurait pu être sa vie. Chez lui, sa...

le 13 sept. 2010

30 j'aime

7

Yi Yi
TheStalker
8

Vie de Famille

La Famille, c'est l'essence-même de notre Société, l'essence-même de notre Vie. Par conséquent, Edward Yang a décidé de faire le portrait d'une famille chinoise, sous la forme d'une fresque réaliste...

le 31 juil. 2014

22 j'aime

1

Du même critique

Antoinette dans les Cévennes
Elsa_la_Cinéphile
7

Clin d'œil à Rohmer ?

J'ai trouvé ce film très frais, et pas du tout surjoué. Laure Calamy y est formidable. Elle irradie tout de son sourire et de son naturel. Ses larmes et ses moments de désespoir sont émouvants. Elle...

le 20 sept. 2020

29 j'aime

22

37°2 le matin
Elsa_la_Cinéphile
7

Mi fugue mi raison

Et oui, il aura fallu que le réalisateur disparaisse et qu'Arte passe en hommage ce film jugé culte par beaucoup de personnes, pour que je le découvre enfin. Mon avis est mitigé. J'hésite entre une...

le 22 janv. 2022

25 j'aime

15

Fatima
Elsa_la_Cinéphile
9

Une mère-courage au grand jour

Philippe Faucon sait comme personne filmer les personnages féminins issus de l'immigration maghrébine, des quartiers populaires. Peut-être parce qu'il est fils et mari de femmes algériennes et qu'il...

le 23 oct. 2015

24 j'aime

18