On ne sait pas grand chose du jeune réalisateur australien Goran Stolevski sinon qu’il aurait réalisé plusieurs courts avant ce premier long, curiosité américano-australo-serbe présentée au dernier Sundance. On est un peu loin du film de genre balisé, fantastique ou horreur, qui pullule sur nos plate-formes, sans jumpscare donc, et dans une approche formelle assez radicale du cinéma contemporain, à mon avis plus proche d’un Grandrieux que d’un Malick.
Par son étrangeté, We Won’t Be Alone fait bien sûr penser aux productions A24, type The Witch ou Lamb (déjà avec Noomi Rapace). Cadrée au format 4/3, on peut bien sûr être décontenancé par cette captation sensorielle permanente du point de vue du personnage principal, ou au contraire, être totalement embarqué comme je l’ai été, intrigué par cette sombre histoire de jeune sorcière vécue de l’intérieur. Une performance plastiquement superbe, non sans quelques maladresses (de maquillages), qui aborde finalement plus de sujets qu’il n’y paraît, l’exclusion, la bestialité, la sexualité, le trans-genre, l’humanité, ses apparences et superstitions, etc. Bref, une expérience qui en vaut largement le détour.