Ouah. Je viens de finir le film. Pour être honnête, je n'avais pas véritablement envie de le voir avant que les premières bandes-annonces ne sortent. Je ne suis pas un fan de Zack Snyder, même si son Watchmen fait partie de mes films de super-héros préférés. J'apprécie Man of Steel, mais je lui trouve beaucoup trop de défauts. Et même l'Ultimate Edition ne m'a pas réconcilié complètement avec Batman v Superman : l'Aube de la Justice. En plus de ça, je trouve le réalisateur et sa communauté très pédants sur les réseaux sociaux.
Alors, c'est avec autant de curiosité que d'appréhension que je me suis lancé dans le film qui s'annonçait généreux pour les lecteurs de DC Comics. Pris par le temps, je l'ai regardé en quatre fois et ne reviendrai donc pas ici sur les moindres détails. Mais pour parler d'un ressenti global : les parties 4 et 5 sont celles que j'aime le moins car elles restent sensiblement similaires à la version de 2017, même si beaucoup de défauts ont été corrigés. Du reste, j'annonce la couleur : j'ai vraiment pris mon pied.
De la séquence où Bruce Wayne vient chercher Arthur Curry, avec ce merveilleux chant, à la bataille finale complètement nouvelle et folle, c'est une ode aux super-héros et à la mythologie ; deux choes qui me passionnent. C'est fou de se dire que Joss Whedon avait déifié des personnages populaires dans Avengers, mais a fait de personnages déjà iconiques des héros de pacotilles dans sa version de Justice League. Zack Snyder a pris des Dieux et les a transcendés.
A la manière de Jay Oliva dans La Ligue des Justiciers : Guerre, inspiré du même arc narratif écrit par Geoff Johns, Zack Snyder et son scénariste parviennent à présenter des nouveaux personnages, tout en faisant avancer l'action. Ca prend quatre heures et certaines informations, trop répétées mériteraient sans doute d'être coupées, mais en même temps, c'est tellement dense, tellement beau et émouvant, qu'on n'a pas envie que le film dure moins longtemps.
A la limite, certaines séquences mériteraient d'être un peu réorganisées, pour qu'on ressente mieux la pression de l'invasion imminente. Mais punaise, même les antagonistes sont incroyables. Steppenwolf est à la fois terrifiant, tragique et complètement impuissant. En face de lui, chaque héros trouve sa place, ses besoins et son évolution narrative. On ne devrait plus être surpris de ça aujourd'hui. Ca devrait être une norme dans le cinéma. Et pourtant...
Arrêtons nous quand même un instant sur le climax de Zack Snyder's Justice League : je craignais de revoir la même soupe que la version 2017, pour cette bataille finale. Je me suis bien fait avoir, puisque j'ai assisté, comme un enfant, au point culminant d'un concentré d'épique, qui transpire réellement l'idée que l'Union fait la Force. Il n'y a pas une séquence de ce sixième chapitre où je n'ai pas hurlé de joie ou durant lequel je n'ai pas tout fait pour retenir mes larmes.
Mais, parce que le destin est cruel, des pistes pour la suite sont lancées. Sont-elles toujours d'actualité en 2021, alors que même la séquence post-générique arrive à être meilleure ? HBO Max peut-elle confier un nouveau projet à Zack Snyder ? Qu'en est-il des réalisateurs encore engagés chez DC Films, qui affirment tous vouloir tenir compte de ce canon ? J'imagine que beaucoup croisent les doigts pour que les prochaines semaines soient remplies de négociations et d'annonces.
Moi, je regrette juste, comme je l'avais dit à l'époque, que la Warner n'ait pas eu les balls de commencer son "univers cinématographique DC" par Justice League pour ensuite proposer des films dérivés. On voit bien que la stratégie d'entre-deux n'a pas fonctionné. Et ç'aurait eu le mérite de se différencier de Marvel Studios, en plus de se rapprocher de New 52. Mais je pense que les quatre heures auraient été nécessaires. Peut-être que si les plate-formes SVOD avaient déjà été aussi développées, les dirigeants de l'époque auraient pris le pari.
Après je m'arrête, mais mention spéciale à l'humour épuré, qui rend les personnages - notamment Barry Allen, mais aussi Arthur Curry et Bruce Wayne - sympahtiques, mais beaucoup moins lourdingues que dans la version cinéma.