Zebraman, premier du nom, était un incroyable coup de génie de la part de Takashi Miike, qui réussissait à faire renaître le Sentaï de ses cendres, tout en le rendant accessible à une large population, et en livrant également un fond critique de société plutôt sympathique. Le Japonais remet le couvert, mais malheureusement, s'il semble être très amoureux de son personnage à sabots, il ne réussit néanmoins plus à susciter la même passion auprès du spectateur. Il commence par un délire qui plaira à tous les amateurs de JPop, puisque c'est le clip de Zebra Queen, diffusé en totalité, qui tiendra lieu de générique, mais affiche ensuite une critique plus ou moins subtile envers ce business très rentable au Japon, et qui fait aussi de nombreux adeptes de par le monde. On ne sait pas trop ce qu'il pense, surtout quand on sait que Zebra Queen a fait un énorme succès au Japon, et d'ailleurs on se demande s'il pense vraiment, car ici tout est sujet à une avalanche de délire visuels et sonores, tout du moins dans sa seconde partie, car la première est incroyablement molle. Miike n'avait pas grand chose dans sa besace, si ce n'est une overdose de manichéisme, qu'il liquéfiera, étalera, et exhibera en boucle durant tout le métrage. Il y a le blanc, il y a le noir, le blanc est le bien, le noir est le mal, c'est couillon et finit par filer la nausée. Miike veut livrer quelque chose, mais ne sait pas quoi, ne s'approchant jamais de l'intelligence du premier, ni même de ses délires façon Yatterman.

Bref, Zebraman 2 est un produit qui ne satisfait qu'à moitié, ne motivant que peu durant sa plus grande partie, avant de finalement se lâcher, tardivement, dans un n'importe quoi distrayant, qui plus est doté d'effets spéciaux très largement supérieurs à tout ce que l'on a pu voir en matière de Sentaï, et qui seraient bien plus dans la veine du récent Space Battleship. Il est cependant dommage que cette fin ait été suggérée dès début du film, rendant le tout bien trop prévisible.
Miike en profite d'ailleurs pour caser quelques bidules bordéliques, et l'on ne pourra évidemment pas oublier un gros « TOUS CONTRE LE SIDA » en plein milieu de l'écran lorsque Zebraman prendra sa pose.
Comme d'habitude les interprètes jouent comme des quiches, mais on ne pourra s'empêcher d'admirer Zebra Queen, qui excitera l'hétéro tout comme le faisait Doronjo dans Yatterman.
Pour conclure, les fans de Miike et de son personnage de Zebraman devraient être un minimum satisfaits de retrouver ce duo atypique. Les autres auront plus de difficultés à adhérer à ce nouvel opus, bien moins ouvert à la masse, son abondance de JPop risquant d'en rebuter plus d'un.
Mention spéciale pour Riisa Naka, qui incarne Zebra Queen, et qui prouve que Miike a toujours un incroyable talent pour choisir ses héroïnes, bonnes ou mauvaises, ainsi que les mettre en valeur, au point de souvent les faire détrôner ceux qui étaient censés être les héros, et Zebraman pourra en témoigner, tant son personnage se retrouve écrasé.
SlashersHouse
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le 12 août 2011

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