13 Sentinels: Aegis Rim
8.2
13 Sentinels: Aegis Rim

Jeu de Vanillaware Ltd. et Atlus (2019PlayStation 4)

Résumé - Clés de l'Histoire - Interpretation - à destination des Hommes pressés

Ce texte n’a pas pour but d’expliquer toute l’histoire du jeu dans ses moindres détails. Cette entreprise est tout bonnement impossible ou du moins prendrait beaucoup trop de temps et n’intéresserait d’ailleurs pas grand monde (je crois).


Non, ici le but est plutôt d’éclaircir au maximum le grand fil rouge du scénario à travers quelques points clé de l’intrigue pour aider le plus de monde possible à la compréhension globale. Et d’autre part d’essayer d’esquisser grâce a cette synthèse un décryptage du rôle déterminant de certain personnages. De donner un sens et une cohérence à leurs agissements souvent restés très flous, pour les insérer dans la grande fresque du lore de 13SAR rendu bien souvent indéchiffrable à cause de la complexité sans nom de son récit.
Cette rétrospective sera la plus concise possible par conséquent les personnages les moins indispensables aux engrenages décisifs de l’histoire ne feront ici qu’une brève apparition, c’est-à-dire au moment seulement ou leurs actes auront des conséquences immédiates et cruciales dans l’édifice narratif final. Ce qui pour certains d’entre eux n’arrive pas plus d’une seule fois (voir jamais) … Gardons donc bien en tête que ce texte est la pour aider les gens un peu perdu dans cette grande chronologie et leur servira surtout de mémo pour les accompagner et leur faciliter un peu la très difficile tâche de reconstitution de ce puzzle géant. In finé


(avec tout de même en fin de texte, mon interprétation perso comme petit cadeau pour ceux qui arriveront au bout :p)



LES SPOILERS COMMENCENT MAINTENANT



En 2186 le monde (et le japon en particulier) est au bord du gouffre. Une immense guerre a éclaté et la population mondiale se réduit comme peau de chagrin. A ce fléau s’ajoute un deuxième plus catastrophique encore car pas de remède trouvé pour s’en débarrasser : Une épidémie. Mais une épidémie d’un type nouveau, encore jamais expérimentée par l’humanité jusqu’ici puisqu’il s’agit d’une maladie qui affecte les cerveaux humains et les attaque via leurs nanomachines. A cette époque cette technologie est aussi rependue dans le monde que le vaccin contre la grippe et absolument tout le monde possède des nanomachines – appelées interlociteurs – ils servent principalement au partage d’information et de mémoire. En somme c’est l’internet implanté directement dans le cerveau. Et qui dit internet dit Virus. Et justement ce virus qui décime la population mondiale encore plus vite que des bombardement air-sol découle d’un trafic de nanomachines et de technologie d’implant de mémoire sur le marché noir. Trafic rendu possible par les créateurs même de cette nouvelle science : L’entreprise Japonaise, Newmen et plus particulièrement du professeur Chihiro Morimura, chercheur à l’origine de ce nouveau « progrès » de l’humanité. Très vite les perspectives de sauvetage de la race humaine s’envolent en fumé, la guerre qui fait rage n’aidant pas. Au Japon le grand groupe industriel Shikishima (ayant fait l’acquisition de Newmen quelques années avant le début de l’histoire) lance secrètement un grand projet censé permettre à l’humanité de continuer son existence. C’est Le Projet Arche (porté par cette même Professeur Chihiro Morimura), qui comme son nom l’indique propose d’embarquer un échantillon de 6 millions d’âmes (toutes japonaises) dans l’espace dans l’espoir de trouver une nouvelle terre d’accueil. Les recherches astronomiques ayant prouvé que la migration spatiale était une solution envisageable.


2 ans plus tard en 2188 le Projet Arche n’avance pas tout à fait comme prévu mais aura tant bien que mal atteint sa deuxième phase qui consiste à l’envoie de sondes spatiales censées trouver une planète viable à terraformer pour permettre à l’humanité de s’y installer.
Pas tout à fait comme prévu car au lieu des 6 millions de japonais normalement sélectionnés pour coloniser l’espace, seulement une poignée aura survécu à l’épidémie et à la guerre pour vivre dans la colonie spatiale construite par Shikishima Industries. Dont une quinzaine parmi eux auront un rôle déterminant. Un malheur n’arrivant jamais seul, un affrontement mortel aura lieu entre eux à cause d’une divergence de point de vue sur la destinée du projet arche ce qui finira d’achever une bonne fois pour toute l’humanité.


Vous l’aurez deviné ces quinze personnes sont en réalité les « modèles originaux » sur lesquels sont basés les 13 héros (plus deux non jouables) censés piloter les sentinelles dans les différentes époques. Epoque qui sont en fait des secteurs résidentiels fictifs créés par l’intelligence artificielle de la Colonie spatiale - le contrôle universel - pour faire murir ces adolescents, en réalité des clones issus de l’ADN des 15 survivants de 2188. Nous y reviendrons.


Ayant abandonné l’idée de vivre eux même sur une nouvelle planète au vu de la longueur du processus qui se compte en milliers d’années, les 15 « modèles originaux » (majoritairement des scientifiques) ont préféré transférer leurs mémoires et leurs personnalités sur des clones créés à partir de leur propre code génétique. Ils avaient quasiment tous un rôle prépondérant (bien plus que dans les 5 simulations de vie) dans l’accomplissement de ce grand dessin : Le Professeur Tamao Kurabe (maitre de Chihiro Morimura) avait la charge de la conception des 6 millions d’intelligences artificiels et de la maturation des clones. Le professeur Tomi Kisaragi responsable du Terraformage. Le professeur Takamiya Yuki quant à elle était chargée de la création des sondes autoreproductrices programmées pour détecter les potentiels terres d’accueil dans l’espace etc…


Le grand tournant de ce projet, celui qui sera la cause de bien des tracas et de moults péripéties en rendant la suite des évènements quasi illisible découle de ce qui va suivre : Une lutte interne au sein de Shikishima industries. Une lutte et même une guerre qui va diviser le groupe en deux clans qui s’affronteront aussi bien dans la réalité de l’année 2188 que dans celle virtuelle d’Ashibata (la ville fictive divisée en 5 secteurs). Ces deux clans, chacun composé d’un tout petit nombre de personnes vont entrainer avec eux tous les neutres dans leur lutte à mort, lutte ou viendront se greffer d’autres aspirations personnelles et intimes. Les deux chefs de fil de cette guerre, responsables tapis dans l’ombre de cet imbroglio scénaristique sont d’une part l’ancien Président de Shikishina Industries, Kengo Ogata face à son rival et successeur à la tête de l’entreprise Gouto Renya, l’actuel Président. En effet Kengo Ogata décédé deux ans avant le début de l’histoire est le réel instigateur de toute cette fâcheuse histoire. En tant que Président de Shikishina il avait comme intention profonde de se servir du Project Arch pour renaitre dans le nouveau monde grâce à la sauvegarde de sa mémoire en l’implantant dans le futur clone de son fils Nenji Ogata avec lequel il était en conflit. Son but était de fournir un chef à la nouvelle humanité pour lui éviter de sombrer elle aussi dans la guerre et l’autodestruction. Mort avant d’avoir pu finaliser son projet, il confia post-mortem (en se servant de ses données de mémoires sauvegardées) le bon déroulement du plan à sa personne de confiance le Professeur Chihiro Morimura et lui ordonna de lancer un trafic de nanomachine à grande échelle avec des organisations mafieuses pour réunir les fonds nécessaires à l’achèvement du Projet Arche. Il en ressort que le « véritable » responsable de la disparition de l’humanité c’est bien lui.
Ayant eu vent de cette information via des enregistrements secrets et autres dossiers confidentiels maintenant accessible grâce à sa nouvelle position, le nouveau Président Renya Gouto a usé de tout son pouvoir pour mettre fin à ce plan et empêcher un homme sans foi ni loi comme Kengo Ogata de régner sur le prochain monde. Pour se faire il engagea premièrement un assassin – Ei Sekigahara – pour ôter la vie du Professeur Morimura et ainsi mettre hors-jeu le principal homme de main (ici une femme) de son rival. Ogata étant lui-même bloqué par sa condition d’intelligence artificielle enfermée dans une puce informatique. Deuxièmement en voulant tout de même préserver le Projet Arche (mais sans Ogata et sa clique), il engagea un autre sbire – Juro Izumi – pour hacker la mémoire du clone de Morimura Chihiro (appelé dans la phase finale Iori Fuyasaka) présent dans la simulation afin qu’elle oublie sa mission de faire revivre Kengo Ogata une fois le Project Arch arrivé à son terme (sans modifier le reste du programme).


De là va découler tous les éléments (dans les grandes lignes) qui motiveront les personnages clés aussi bien dans la simulation du Contrôle Universel que dans la réalité du 22ème siècle et qui malgré ce que le jeu laisse entendre, ne sont en réalité pas si nombreux à être vraiment décisifs. Il s’agit principalement de quatre personnes, formant ironiquement deux couples : l’inévitable Chihiro Morimura et Juro Izumi d’une part. Ainsi que Tatsuya Ida face à Mayuki Inaba (aka Tomi Kisaragi) de l’autre.


Avant de continuer il y a une chose à intégrer qui à première vue semble anodine mais qui tient son importance. Tous les 15 personnages clonés n’ont au départ aucun souvenir de la vie ni même l’idée de l’existence de leurs modèles originaux. Leur « mémoire stockée » n’est pas censée se déclencher dans leurs cerveaux avant une certaine date (entre 18 et 20 ans ce n’est pas très claire dans le jeu mais dans tous les cas pas avant la maturité voir même à l’arrivée sur la nouvelle terre). Pour autant ils gardent tous sans exception un trait de charactère, une fonction, un lien affectif, ou un sentiment qu’ils partagent avec leurs modèles génétiques. C’est important à garder en tête pour ce qui suit.


Juste avant qu’elle ne se fasse assassinée par Ei Sekigahara (dans le monde réel), le professeur Chihiro Morimura va s’apercevoir que son clone a eu la mémoire modifiée par Juro Izumi. Elle va donc se créer elle-même un autre avatar du nom de Chihiro Miura, une enfant, qu’elle placera au sein de la famille Miura dans le secteur 5 (les années 40) et dans lequel elle implantera sa propre mémoire. Ainsi sous l’apparence de l’insoupçonnable petite sœur de Keitaro Miura, elle pourra agir en toute discrétion au sein de la simulation pour corriger l’anomalie sur son clone et s’occuper par précaution de neutraliser le clone de Juro Izumi (clone rendu inoffensif par l’intervention du Professeur Tamao Kurabé (clonée dans les années 40 elle aussi), alliée de son élève Morimura et de Kengo Ogata. Tout au long du jeu et à travers les 5 secteurs, il y aura donc une lutte entre les deux anciens amants (et leurs deux clones de la première boucle) pour le contrôle de leurs derniers clones de la phase finale du Project Arch (Iroi Fuyasaka et Juro Kurabe). L’enjeu étant pour la première d’implanter sa mémoire sur son clone finale (programmé pour atteindre la nouvelle Terre) et d’appliquer le plan d’Ogata afin de le ressusciter et l’aider à régner dans le nouveau monde. Quant à Izumi, son rôle est de l’en empêcher, conformément à la volonté de Renya Gouto, tout en menant la Project Arch à son terme mais en laissant le libre arbitre à la nouvelle humanité.


En parallèle de cette confrontation, un deuxième conflit qui prendra place uniquement dans la simulation, va cette fois opposer Tatsuya Ida et Miyuki Inaba. Il aura comme lourde conséquence de faire basculer le destin des 15. Son origine première est une querelle sentimentale qui va pousser Tatsuya Ida à vouloir à tout prix réinitialiser le monde. Pour cela il va faire en sorte d’empêcher les Sentinelles de défendre Ashibata contre les Kaiju (par un virus informatique qui va les paralyser durant le combat). Il se servira du clone de Ei Sekigahara pour inoculer ce virus dans les Robots (ce qui par dommage collatéral fera progressivement perdre à se dernier la mémoire). Miyuki Inaba grâce à son œil omniscient va - du haut de son satellite en orbite - tout faire pour mobiliser les pilotes (notamment Shu Amiguchi) pour contrecarrer les plans d’Ida. C’est pourquoi elle s’alliera avec Juro Izumi (version 426) pour atteindre Shu et Kurabe par les rêves afin de les réunir dans leur giron dans le combat contre Ida. Inaba via la Télévision piratés, et Izumi 426 par les cassettes vidéo de films de Kaiju. (Voir les épisodes de la chambre de Shu)


L’autre caillou dans l’engrenage d’Ida c’est que dans le secteur 1 (années 2100s) le clone du Professeur Chihiro Morimura va elle-même dévier de sa route - après avoir constaté l’inefficacité des sentinelles contaminées - en s’opposant à la réinitialisation de la simulation pour tenter de l’annuler par l’Opération Egide. C’est pourquoi Ida va encore se servir de son idiot utile – Ei Sekigahara – pour tenter de réitérer ce qu’il avait déjà fait dans le vrai monde : Assassiner Morimura. Cerise sur le gâteau L’opération Egide, si elle est exécutée va bloquer l’évolution des 5 secteurs et les figer dans le temps sans possibilité de voyager entre les secteurs.
Ce qui aurait pour conséquence de bloquer Chihiro Miura (le professeur caché sous forme d’une gamine) et l’empêcherait de conditionner mentalement ses clones comme nous l’avons vu. Notamment sa version « Iori Fuyasaka », sensée être le réplicant final qui vivra sur la nouvelle Terre. C’est justement cette ultime version qui aura aussi été la cible de la Chihiro Morimura déviante (celle en latexe noir/tenue d’infirmière) qui dans un premier temps souhaitait elle aussi prendre possession de Iori Fuyasaka (non pas pour Ogata mais pour elle-même) afin de la remplacer au terme du Projet Arche. Cependant le fait qu’elle optera par la suite pour l’Opération Egide lui fera abandonner cette option devenue inutile. Voila pourquoi Chihiro Miura (la petite gamine) souhaitera elle aussi mettre fin à la vie de son premier clone (la Chihiro en latexe) qui est devenue son pire obstacle, et finira par l'assassiné en faisant passé Ei l'amnésique pour son meurtrier (afin de garder sa propre couverture intacte).


Avant de conclure on peut tout de même ajouter que les 5 secteurs étaient à l’origine prévu pour évoluer d’une seule traite et amener les 15 à maturité afin de leurs permettre d’appréhender le plus sereinement possible le monde réel. Le fait qu’Okino Tsukasa - le créateur du Contrôle Universel - aura pris comme modèle pour générer le template de la colonie un jeu vidéo – dans lequel les joueurs se battent contre des monstres, meurent et recommencent à volonté – va ouvrir la porte à Ryoko Shinomoné, dans un acte de désespoir et de perte de foi en l’humanité pour transformer tout Ashibata en un énorme jeu vidéo à taille humaine dans lequel les héros meurent et recommence à l’infinie (les fameuses boucles). Elle va donc en quelques sorte « créer l’enfer ». C’est ce qu’aura compris 426 et ce qui lui permettra (avec l’aide de Miyuki Inaba) de changer de stratégie afin d’utiliser à son avantage cette structure « en jouant le jeu » et faire en sorte que les pilotes montent en niveau et se surpassent ensemble. Il y a donc une dimension méta-textuelle développée au sein de 13 Sentinels Aegis Rim que les auteurs auront ingénieusement su diluer dans le propos du jeu (le vrai).


Voila pour la reconstitution de l’intrigue. Avec ce texte les joueurs qui se seront un peu égarés au milieu de ce grand maillage scénaristique pourront trouver une trame qui pourra aider à s’y retrouver en articulant les déférents éléments de lore qu’ils auront pu retenir sans même avoir besoin de refaire tout le jeu ni relire toutes les archives. N’importe qui pourra combler ses petites lacunes en picorant dans le wiki du jeu les morceaux manquants et en les combinant avec cet article.


Vous aurez remarqué qu’il y a une flopée de personnages que je n’ai pas évoqué, mais comme je le disais en préambule, beaucoup ont une importance moindre et un rôle mineur. Connaitre leurs parcours personnels sur le bout des doigts va certes enrichir l’expérience mais ne sera pas indispensable pour dénouer le cœur de l’histoire.



Décryptage et Réflexion sur la Fin du jeu



Si j'ai pris la peine d'écrire une grosse critique sur ce jeu c'est qu'il contient en lui quelque chose d'assez exceptionnel. D'un certain point de vue, le génie de ce titre n'étant pas situé dans ses caractéristiques purement artistiques de beauté visuelle (totalement justifiées) ni de ludisme narratif, ou même encore dans ses révélations scénaristiques finales (d’où la déception de beaucoup de joueurs qui s'attendaient à un twist épique). Mais plutôt dans la description matérielle, concrète et surtout inédite, de la fin de l'Histoire. De la fin de l'Histoire du troisième monde, (après celle de l'Antiquité et du Moyen Age) celle de la Modernité. C'est à dire de notre séquence temporelle à nous et de celle de nos futurs arrière petits enfants.


Au delà de son scénario à rebondissements, 13 Sentinels : Aegis Rim à ceci d'intéressant que derrière cette fiction anticipatrice, il étale à ciel ouvert un des grands non-dits de notre civilisation poste moderne. Car après tout, que se cache-t-il derrière la Science et l’Économie (dit autrement, le progrès et la croissance), les deux mamelles qui produisent et nourrissent notre époque ? Le but encore non avoué parce que non avouable mais obstinément recherché du transhumanisme et de l'hédonisme infini. Un non-dit qui explique - au delà des progrès de la médecine - les étapes successives d'une humanité de plus en plus technicisée à tel point que dans le jeu, toute la production des équipement du quotidiens est dorénavant assumée par des robots ouvriers. Des robots qui fabriquent eux même d'autres robots qui en bout de chaine endossent à notre place le rôle civilisateur de l'humanité (les Kaïjus, avant de se rebeller sont à l'origine censés développer un biotope pour les survivants de la Terre). Débarrasser définitivement l'Homme du "fardeau" du travail (par l’Économie) tout en prolongeant son existence le plus longtemps possible (par la Science). N'est ce pas là le but ultime de nos technologie de pointe les plus avancées (des supers calculateurs aux dernières machines-outils en passant par les plus poussés recherches en matières d'anthropotechniques) ? Ces quinze clones n’étant objectivement rien d'autre que le prolongement artificiel (presque infini) de l’existence des quinze survivants de la colonie (quasiment tous des scientifiques) ayant enfin pu parvenir à l'objectif final de toute l'histoire de la modernité de la Renaissance à notre futur encore à venir : La concrétisation finale de l'Homme de Vitruve.


Objectif tellement inscrit dans l’inconscient depuis des siècles au point d'afficher ce symbole au dos de nos pièces de 1 Euro...


Ce jeu à travers ces chapitres mais surtout par son début et sa fin, nous dévoile explicitement que la Science (appuyé par une économie hyper efficiente d'un japon fantasmé) est parvenue à l'aboutissement même de son existence : Mettre fin à l'ancien monde, matériel, organique, traditionnel, chaotique, pour le remplacer définitivement par un monde en paix régis par des lois algorithmiques, informatiques, neutres et par conséquent juste et pacifique. Conclure définitivement ce troisième temps qui, après avoir achevé sa quête épistémologique du « quoi » (physique, biologique) puis traversé étapes par étapes le cheminement qui mène à celle du « comment » (étique, esthétique) est enfin parvenu par ce long détour technique et informatique aux portes du « pourquoi » (métaphysique).
Dépouillé de tous préjugés moraux et subjectifs, les quinze chargés de refaire le monde sont couvés 18 ans dans un cokpit stérilisé aussi bien techniquement que philosophiquement afin de les préserver de toutes pollutions idéologiques.
Kengo Ogata par sa volonté de réintroduire une notion du passé (le chef politique, subjectif, dogmatique) est donc par nature l'élément perturbateur à abattre afin de laisser l’avènement de ce pseudo paradis sur terre (une autre terre) se réaliser enfin, par la Technique et la Science.


Comme toutes les œuvres artistiques qui comptent, 13 SAR en dit bien plus sur le réel que ce qu'il ne voulait montrer au départ. La marque des grands !


Bref ce jeu est génial et quand on en saisit la globalité on peut voir que l'auteur à joué et s'est inspiré d'un autre jeu tout aussi génial (qui vient également d'Atlus pour les connaisseurs...)


PS : J’écris ce texte à chaud à exactement 4h du matin donc pardonnez les fautes d’orthographes et de syntaxes. J’y reviendrais pour correction dès que le temps me le permettra.

Saint-Just
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le 20 févr. 2021

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