Les rêves, c'est bien... quoique.
D'aucuns considèrent FFX comme le début du déclin de la licence. C'est possible. Personnellement, j'ai ressenti ce déclin beaucoup plus violemment avec le 12ème opus - mais nous reviendrons là-dessus une autre fois. Je justifierai mon aversion pour FFXII, promis.
Commençons par le sujet qui fâche : Final Fantasy X est honteusement linéaire, et je ne vois pas l'intérêt d'avoir supprimé la mappemonde. Ne pas pouvoir se balader en toute liberté sur Spira, même sur le petit bout de grotte paumé entre deux montagnes où il n'y a strictement rien à voir, a quelque chose d'épouvantablement frustrant.
Mais FFX est pour moi un bijou.
D'abord pour l'histoire qu'il raconte. L'aspect "film" est pas mal renforcé, faute sans doute au passage à la PS2 qui immerge beaucoup plus. On nous a dépeint un univers (blitzball, invokeurs, yevonites, etc.), à nous de kiffer ou pas, mais le monde est très travaillé et l'univers cohérent. Quoique les PNJ se ressemblent tous et soient fringués comme... comme... bref.
Côté persos, je fais un peu la grimace, au début. Je vois une tonne de clichés me tomber sur le coin de la gueule (comme souvent dans un FF, me direz-vous). Et puis bonne pomme, plus les heures de jeu défilent, plus je l'aime, mon équipe de paumés et d'illuminés. Même Tidus. Horripilant, mais faut se rappeler qu'il a 17 ans.
(OMG, j'ai pris un coup de vieux, d'un coup)
Mention spéciale pour Yuna (et pour une amie avec qui nous avons longuement "débattu" de la chose) : au-delà de l'héroïne niaiseuse classique proposée, je vois un personnage d'une force incroyable. Au départ, une sinistre idiote qui part dans une quête vaine, illuminée par les préceptes de sa religion (inutile de préciser que FFX tape à bras raccourcis sur ce thème), prête à mourir le sourire aux lèvres pour apporter un peu de bonheur à son monde. Jusque-là, mouais, bof. La force de personnage, à mon sens, c'est qu'elle parvient à se remettre complètement en question. A défier Yunalesca, à encaisser les coups de sa "trahison" envers les yevonites (chimères purgatrices FTW), sans jamais pour autant renoncer à son objectif premier : aider Spira à se débarrasser de Sin. Donc naïve et mièvre, certes, mais foutrement résolue et capable de s'affranchir au moins partiellement de son côté demoiselle en détresse.
Côté gameplay, FFX prend un certain nombre de risques, qui ne sont pas toujours concluants. Comme la linéarité crasse de l'histoire et du monde - je pense particulièrement à la route de Mi'ihen. Mais le sphérier, bon Dieu. Cette liberté quasi parfaite qu'on vous laisse pour l'évolution de vos persos.
Le système de combats est plutôt trippant même s'il perd en dynamisme (C'est d'ailleurs l'un des seuls points sur lesquels je préfère FFX-2, dont le dynamisme des combats n'est plus à démontrer puisque vos persos peuvent attaquer une bestiole simultanément et effectuer des combos ; pas le temps de respirer si vous voulez gagner. Passons.). Le bestiaire est assez répétitif : plusieurs bestioles sont "réservés" à certains de vos personnages. Auron dégomme les solides, Tidus les rapides, Lulu les élémentals, Wakka les volants... bref. On nous sert les mêmes monstres à toutes les sauces et c'est parfois agaçant.
En revanche, si vous aimez la baston et les quêtes annexes, y a de quoi faire. Sur la plaine Félicité vous attend un mec complètement taré vu que son principal hobby est de créer des monstres surpuissants à partir des bestioles que vous capturez pour lui. Excellent entraînement pour défoncer la tête des chimères purgatrices - les chimères version mort-vivant que vous envoient les yevonites après la trahison de Yuna - et autres boss annexes.
C'est cool, mais du coup, ça rend le boss de fin obsolète. De toute manière à trop s'entraîner on finit toujours par ramener un boss de fin de FF au statut d'amateur.
(j'ai tué Sin d'un coup d'épée)
(je me le pardonnerai jamais)
Personnellement, je considère que je me retrouve face à un bon FF quand il me happe. Quand, dès lors que je commence à y jouer et à m'immerger, je me dise "putain, y a pas, c'est lui le meilleur, l'ambiance est incroyable".
Alors que je sais parfaitement que je dirais la même chose si je me tâtais de ses congénères.