J'allais voir ce que j'allais voir.
Une réalisation de haute volée, un gameplay soigné et inventif, une narration impeccable, une ambiance sombre et froide et un héros charismatique : avec tout cela, je ne pouvais que me prendre une claque vidéoludique.
Sauf que non.
Le jeu aurait-il mal vieilli ? Je ne sais pas, puisque j'y joue pour la première fois 10 ans après sa sortie.
Toujours est-il que, passant sur la réalisation (qui me parait effectivement plutôt bonne, "pour l'époque"), je n'ai absolument rien trouvé de ce que j'attendais.
Le gameplay ne m'a pas emballé, et ce n'est rien de le dire. Le style TPS n'est après tout pas forcément un mauvais choix, mais quand on veut créer un jeu à ambiance et à scénario, axer autant les mécaniques de jeu sur le déssoudage des méchants est contre-productif. On passe donc notre temps à aller de salle en salle, de couloir en couloir en essayant d'être le premier à appuyer sur la gachette et entammer le carnage.
Par ailleurs, l'effet Bullet Time ne m'apparait être qu'un simple gimmick, qui ne change pas vraiment l'impression de tir au pigeon qui se dégage des premiers niveaux.
La narration, elle, n'est pas non plus aussi impeccable que je le pensais. Alors, certes, l'aspect BD sombre est plutôt joli et bien fait, mais les réglages sonores détruisent tout. Les bruitages sont bien plus forts que la voix de Payne, complètement au second, voire au troisième plan, surtout par rapport aux coup de feu. Ma première impression d'un gameplay trop centré sur le tir est donc confirmé dans tous les instants du jeu (et j'ai beau avoir passé pas mal de temps dans les menus, rien n'y a fait).
Et pour l'ambiance, il ne suffit pas de faire tomber des hectolitres de neige et d'avoir un héros à la voix grave pour créer quoi que ce soit. Surtout quand les doublages sont aussi mauvais et que les dialogues sont aussi nuls. Tout ça pour dérouler de toutes façon une histoire pleine de clichés et exagérée sans raison. Et quand on n'aime pas les personnages à la Bruce Willis, qui préfère faire un commentaire con plutôt qu'assurer ses arrières, on ne trouve pas vraiment que ce soit le mot charisme qui caractérise le mieux le héros.
Vous aurez donc compris, je n'ai pas aimé.
Il faut cependant tempérer mes propos par le fait que je me suis arrêté au début du deuxième chapitre. Alors, peut-être que tout change dans le gameplay (cauchemards ? ), peut-être que l'histoire prend un tour incroyable et que le héros se révèle effectivement super-intéressant par la suite. Mais je pars du principe que le jeu vidéo est un divertissement, et si je dois me faire violence pendant des heures pour apercevoir ce que j'aurais aimé trouver dans ce Max Payne dès le début, ce n'est pas la peine.
Il y a trop de bons films à regarder, de bons livres à lire, de bonne musique à écouter, de bonnes BD à dévorer, de bons jeux à découvrir pour que je perde mon temps à lutter pour ne serait-ce que trouver quelques bons côtés à un jeu vidéo. C'est dit.