Max Payne.


Tu devais le savoir, avec un blaze pareil, que t'allais morfler. Quelque part, tout ça, c'est une vaste blague. Ta femme et ton gosse, retrouvés morts un soir comme un autre. Pas d'adieux, pas de dernier regard, juste deux cadavres et une mare de sang. Tu l'as pas vu venir et c'est normal : y avait aucune raison que ça arrive. Tu veux comprendre. Alors tu vas sortir. Plus de famille à protéger. Plus d'avenir à préparer. Juste toi, eux, et la rue. Une fois lancé, c'est l'escalade. On a du mal à croire que ça va durer. Et tu avances, pourtant.


Mais tu t'y enfonces jusqu'aux os, dans ta quête vengeresse. Le jour et la nuit se confondent. D'ailleurs, il fait jamais jour. Entre deux des immeubles que tu nettoies du sol au plafond, le seul truc qui t'est fidèle, c'est cette foutue neige qui embellit la crasse de la ville. Un linceul à grande échelle, ma foi, c'est de circonstance. Vu du ciel, New-York doit avoir une gueule de carte postale. Mais toi Max, t'es vissé au sol, les godasses dans la poussière et les mains qui crachent le feu sur les pourris qui te croisent.


Quand tu dors, tu échappes à la réalité mais elle te rattrape aussi sec. Une fois dans les bras de Morphée, il te berce au-dessus d'un puits sans fond. Tu te vois errer dans des couloirs à ciel ouvert, perdu dans une obscurité où résonnent en boucle les cris de ton gosse réveillé par la Grande Faucheuse. Et ta femme Max, elle a rien pu y faire. La pleurer ne t'a pas suffi. Pourquoi elle ? Pourquoi toi ? Pourquoi ce soir-là ? Tu dois savoir. Alors tu te réveilles et tu continues. Tu cherches, et tu détruis.


Max, il te reste rien hormis tons arsenal et ta hargne. Même au ralenti dans des poses à la John Woo, tu trompes personne, t'es un cadavre en suspens boosté aux anti-douleurs. Mais t'as plus la force d'en rire. Même si t'en as rien à foutre, t'es devenu une légende urbaine, arrosée de poudre à canon. Arrivé au bout, te voilà au sommet du monde, plus balèze que King Kong et tout aussi seul. Tu croyais que c'était fini, sauf que le monde ne s'est pas arrêté de tourner pour soulager ta misère. C'était que le début mon vieux, tout juste un entraînement.


A force de remuer la vieille carcasse de la ville, tu l'as réveillée. The Fall of Max Payne, choisiront pour titre de ta seconde aventure les petits génies de Remedy. La Chute de Max Payne. Comme si t'étais pas déjà au fond du trou. Mais c'est le prix à payer quand on prend les armes pour se faire justice. La morale, cette vieille amie, tu la gardes au fond de ta poche. Précieusement, mais dans l'ombre. Tu les as massacrés, mon vieux. Un carnage. Mais remets-toi vite : t'as pas fini de porter le deuil. T'es même loin du compte...


Chapitre suivant... -> http://lc.cx/Zdr7

Fritz_the_Cat
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le 6 sept. 2014

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Fritz_the_Cat

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