Saints Row IV
6.6
Saints Row IV

Jeu de Volition, Inc, Plaion et Deep Silver (2013PC)

Dans un monde normal, j'aurais pu pour Saints Row IV simplement copier-coller mon avis sur Saints Row : The Third, dire à la va-vite "c'est le même, en mieux" et passer rapidement à autre chose. Je n'aurais d'ailleurs pas foncièrement tort en le faisant, mais la démarche serait quand même un peu raccourcie car malgré tout, ce petit SR4 mérite que l'on se penche un peu plus sur son cas.


Passons rapidement sur le côté technique, puisque là pour le coup on est clairement dans le même moule que SR3 : même moteur graphique, même ville, le mimétisme allant même jusqu'à la reproduction des mêmes bugs (sur ma bécane en tout cas, puisque paraît-il je suis le seul au monde à en avoir) : son qui saute, chargement poussif des zones, enfermement dans des bâtiments non chargés à 100%, plus un petit nouveau pour la route : des dialogues dans les cinématiques qui se décalent de plusieurs secondes : trop bien. Sur ce point là, SR4 m'a un peu gavé, je l'avoue. Enfin bon, passons.


Côté histoire, le tournant burlesque pris avec SR3 est assumé à 1000% avec ce quatrième épisode, et c'est tant mieux. Dans la suite directe du 3, le pitch de départ est déjà une perle en soi : devenus le gouvernement US, les Saints et comparses font face à une invasion extra-terrestre. Vous l'aurez compris, la finesse ne sera -toujours- pas de la partie, on lance le jeu et on saute dedans à pieds joints. Mais à notre grande surprise, on constate rapidement que le côté alien est une formidable porte ouverte sur de tous nouveaux horizons. A commencer par la narration : moins éparpillée que dans le 3, celle-ci semble mieux se structurer, et arrive même quelque part à renouveler l'humour, qui se fait ici plus ciblé, plus référencé et donc beaucoup plus parodique. Matrix, Armageddon, Apocalypse Now, Terminator, Space Invaders, Mass Effect, Splinter Cell, MGS, j'en passe et des meilleures : ce jeu est un véritable catalogue de la pop-culture contemporaine, et c'est un vrai régal que de parcourir ce Steelport version space-opera. Au delà du côté caustique, une fois de plus le traitement des personnages est assez bien foutu pour un truc comique, et les divers journaux et missions annexes seront autant d'occasions d'en savoir plus sur les personnages présents ou passés de la saga Saints Row. Mention spéciale à la grosse révélation aux 3/4 de l'aventure, je ne m'y attendais pas du tout


(surtout au vu du concept du stand alone Gat out of Hell).


Je pensais sincèrement jouer au même jeu en le lançant la première fois, mais force est de constater que les petits gars de chez Volition ont su apporter une dose de fraîcheur bienvenue à leur titre. En effet le scénario a aussi -et surtout ?- été conçu au service du gameplay : ce dernier a été entièrement repensé pour l'occasion, et la crainte de se retaper en bâillant une ville déjà connue se dissipe très vite avec l'arrivée de nouveaux pouvoirs, qui compensent largement cet écueil. Vous ne jouerez jamais à SR4 comme vous jouiez à SR3 : exit les vols de voiture et les décollages en hélico : si ceux-ci seront toujours possibles, le fait est que la promenade dans Steelport a totalement été remodelée, et c'est avec un plaisir réel que l'on redécouvre la géographie de lieux que l'on pensait pourtant archiconnus. Courir à fond, planer à fond, sauter méga haut, courir verticalement sur les immeubles ou se projeter au sol seront vos nouveaux modes de transport, le tout procurant un sentiment de liberté grisant comme aucun GTA-like "rampant" n'avait su faire avant lui. Relier un point A à un point B n'a jamais été aussi fun, et on ne se lasse décidément pas de jouer les Superman ou les Son Goku de service dans un Steelport devenu horizontal ET vertical.


Bien qu'à un degré moindre, la même logique a été appliquée sur les gunfights : la technologie alien apporte un vent de renouveau sympa sur pas mal d'armes (pas toutes) comme le fusil à trous noir, les OVNI aspireurs (oui oui) ou encore le pistolet Dubstep (une de mes armes préférées tant son concept est WTF). En support aux armes, sera également disponible un arsenal de pouvoirs offensifs qui rebattront les cartes par rapport au 3 : projection de feu/glace, télékinésie, écrasement au sol, rayonnement irradiant, le tout avec des variantes qui égayeront encore plus vos joyeux massacres. La fausse bonne nouveauté concernant les combats serait à chercher du côté des monstres qui apparaissent à chaque alerte "6 étoiles" : rigolos au début, l'on s'aperçoit bien vite qu'ils cassent horriblement le rythme lorsque l'on fait exprès de combattre (pour les défis notamment), sans compter que leur QTE est lourd à sortir sur la durée.


Coté mini-jeux l'on retrouve certains du 3, mais la majorité restent nouveaux et surtout en cohérence avec le nouvel univers proposé. Le point principal que je retiendrai les concernant est le nombre d'exemplaires par épreuve qui a significativement diminué, ce qui n'est pas pour me déplaire : la lassitude et les temps morts s'en voient grandement atténués. A noter la présence des sphères jaunes à poursuivre à toute vitesse à travers la ville pour mettre fin aux alertes : les poursuivre oblige à utiliser les pouvoirs de mobilité, faisant de ce jeu de chat et de souris un moment toujours bien fun.


Un bémol également sur le menu des défis : là où celui du 3 était très limpide, celui du 4 est assez bordélique, et ne trie plus les "terminés" des "en cours". Rien de rédhibitoire certes, mais je cherche encore la logique dans tout ça.


Donc oui, à tous ceux ayant apprécié le 3, je conseille ce 4 avec plaisir : le renouveau dans le gameplay comme dans les situations, cet humour toujours aussi incisif au service de la parodie, ces dialogues une fois de plus très bien écrits et ce petit background toujours aussi sympa à fouiller font de ce jeu un très bon complément à son prédécesseur, sans pour autant tomber dans la copie facile et sans saveur.


Joli travail Volition !


Petit bonus pour ceux ayant fini le jeu :


Une liste -non exhaustive- de tous les clins d'oeil du jeu. Petit big up au coup des portes rouge et bleue, j'avais plus pensé aux pilules de Matrix qu'à ME, surtout au vu des écrans sur le mur !
:-)

Kaiser-Panda
8
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Créée

le 25 oct. 2015

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Kaiser-Panda

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