Voyage au bout de l'ennui

Titre de lancement de la PlayStation 2, mais sortie dans nos contrées seulement en mai 2004, sous le piètre labelle de Midas Interactive Entertainment. A-Train 6 est membre d’une série de gestion ferroviaire qui fut particulièrement populaire au pays du soleil levant, mais qui ne connaîtra en occident aucun succès notable ; même au sein du genre très niche qu’il occupe, contrairement à des séries comme Railway Empire ou Railroad Tycoon.

Bien que les jeux de gestion soient plus répandus sur PC, la série des A-train s’est très vite adaptée sur différentes consoles. Le précédent épisode étant même paru sur PS1 ; la sortie de ce 6e épisode sur PS2 ne devrait donc aucun problème de jouabilité. Or, c’est bien loin d’être le cas. Le jeu est une véritable plaie à prendre en main. Imposant une maniabilité capricieuse lors de la pose de rails, ce qui malheureusement constitue l’action principale du jeu.

L’objectif de celui-ci étant de bâtir au mieux son système de chemin de fer afin de permettre au mieux l'expansion de petites villes pour que celles-ci deviennent de véritables mégalopoles. Le jeu est d’ailleurs pourvu d’un système assez light de gestion urbaine, étant capable d’influencer le type de bâtiment que votre ville va construire (usines, fermes, lieux touristiques, magasins). Tout ça afin que vos villes gardent un équilibre économique entre les secteurs primaires, secondaires et tertiaires. Une bonne optimisation de votre circuit de chemin de fer et un bon équilibre entre les secteurs vous permettront d’agrandir au mieux votre population.

Un principe simple mais pénible, de par les soucis de contrôle déjà mentionnés et des problèmes techniques douteux, notamment les lieux touristiques qui malgré de multiples tentatives et 5 heures de jeu n’a jamais apporté le moindre touriste. La progression est d’une lenteur insoutenable, et cela n’est pas aidé par des niveaux aux objectifs très similaires.

A-Train 6 s’en sort légèrement mieux dans sa présentation. Bien que simpliste, les graphismes possèdent un certain charme minimaliste. Tandis que les musiques sont très bonnes, avec des tons joviaux et entraînants. Il est regrettable que celles-ci soient absentes la plupart du temps, laissant le joueur dans un silence apathique. Le titre de Artdink est pourtant bien en deçà de ses contemporains sur la console de SONY, même durant la genèse de la PS2.

En dépit de son concept intéressant, A-Train 6 ne parvient jamais à être un jeu relaxant ou stimulant. Fonçant à toute vitesse dans l'ennui et la frustration la plus totale, avec comme destination finale la gare des oubliettes vidéoludiques.