Sortis de nulle part, voilà que les développeurs néo-zélandais d’Aurora44 débarquent avec un titre à la direction artistique si caractéristique et un univers qui ne peut laisser indifférent. Il faut dire que les bougres ont un sacré bagage puisque certains ont bossé pour Weta, la boîte d’effets spéciaux de Peter Jackson. Ashen nous emmène en effet dans un monde si sombre, si proche de basculer une nouvelle fois dans les ténèbres qu’il en devient presque obsédant. Le titre fait partie de la bien trop longue liste de jeux qualifiés de souls-like. Il faut dire qu’Ashen multiplie effectivement les références à l’oeuvre de Hidetaka Miyazaki. Alors, le fait-il à tort ou à raison ? Zoom sur ce titre si particulier.
La culture pop nous a accoutumé aux histoires de mondes sombrant dans les ténèbres, de prophètes et prophéties, d’élus sauvant la veuve et l’orphelin...eh bien Ashen n’échappe malheureusement pas à la règle. On aurait peut-être aimé une histoire un peu plus travaillée et originale. Enfin, vous savez comme moi que le propre du jeu vidéo n’est pas d’avoir un propos ou une narration étayée mais plutôt d’apporter un gameplay un tantinet profond.
Justement, parlons tout de suite de ce qui fâche. Il est vrai que le jeu ne brille pas par ses mécaniques de jeu ; ces dernières étant bien trop calquées sur Dark Souls et consorts. On y retrouve des combats lents, à la maniabilité lourde, les ennemis peuvent s’avérer redoutables notamment en groupe. Bref, si vous avez poncé les productions From Software, Ashen n’est pas pour vous. Vous ne vous feriez que du mal car, cela reste très en deçà de la proposition du développeur japonais.
En revanche, ce titre est tout à fait destiné aux personnes n’ayant jamais joué à Dark Souls. L’exploration y est bien plus mise en avant via des zones ouvertes relativement étendues. Il est bon d’y picorer les différentes quêtes et trésors qui les parsèment. L’ambiance mélancolique du jeu invite à une certaine sérénité lors des phases d’exploration. Point de tension ici. On se contente de se promener à son rythme tout en remplissant une à une, patiemment, les différentes missions qui nous incombent. Ashen nous invite au voyage plus qu’autre chose.
De plus, oubliez le système de leveling qui caractérise la plupart des action-rpg. Les points (appelés ici scoria) que vous récoltez durant votre périple, ne peuvent être utilisés que pour l’achat d’objets, équiper vos différents talismans vous conférant des buffs utiles notamment contre les boss, améliorer votre gourde et vos armes. Le reste (santé et endurance) ne s’améliore qu’en remplissant les quêtes que vous donnent les PNJ...supprimant ainsi la notion même de grinding. Quel bonheur ! On peut aussi ajouter que les ennemis laissent tomber un nombre important de scoria. La progression n’en est donc que plus facilitée.
Ashen est par conséquent un jeu que je recommanderais particulièrement aux jeunes joueurs car il donne juste assez de challenge sans jamais frustrer. Voyez-le comme un Dark Souls que vous feriez peinard en vacances, une paire de tongs aux pieds. Car, après tout, « il fait trop chaud pour travailler ».