Tout d'abord gardons la tête froide : maintenant que la plupart des bugs de lancement ont été corrigés, on peut véritablement juger le jeu sans être aveuglé par la frustration. Il est vrai qu'Ubisoft a sorti beaucoup trop tôt son jeu, cela a été discuté en long en large et en travers, mais maintenant il faut tourner la page.
Graphiquement, le jeu est un très bon premier contact pour moi avec la next gen. Au premier abord cela ne semble pas tellement plus beau qu'un Black Flag, mais il faut faire attention aux détails : les visages sont beaucoup plus fins (au moins celui d'Arno), les lumières sont magnifiques, les textures sont somptueuses, le foule est incroyablement dense... Au final, c'est un vrai plaisir de se balader sur les toits ou de visiter Paris, et je dois dire que c'est la première fois dans la série que je flâne autant. Surtout qu'à présent on peut aussi rentrer dans les bâtiments ! Le sound design est également de très bonne facture et contribue largement au plaisir de jeu ; je pense notamment au doux bruit des ardoises qui s'entrechoquent quand on court sur les toits.
Le personnage principal est beaucoup plus sympathique que ce à quoi je m'attendais. J'avais lu un peu partout qu'il n'avait aucun caractère : je sais maintenant que c'était largement exagéré. A mi chemin entre Ezio et Edward Kenway, on le suit avec plaisir dans son histoire à taille humaine. En effet : il est très peu question des précurseurs, d'Abstergo et de quelque fin du monde... Ubisoft ne semblait pas savoir quoi faire de son intrigue au secondaire, et au moins ils ont (presque) arrêté de faire semblant. L'histoire tourne principalement autour d'une seule enquête (l'assassinat de M. de la Serre) agrémentée d'une petite histoire d'amour plutôt sympathique, et le jeu y gagne en fraicheur.
Certes la fin de la dite histoire est critiquable (et d'ailleurs je préfère l'oublier) mais il est difficile de nier que le voyage est agréable.
Le gameplay de la série est désormais rodé. On note un certains nombre d'ajouts fort appréciables qui viennent enrichir l'expérience :
- un mode freerun amélioré, avec course ascendante OU descendante. Mine de rien cela limite grandement le nombre d'erreurs.
- des combats beaucoup plus techniques. On se rappelle avec nostalgie de l'époque où l'on pouvait se débarrasser d'une vingtaine de garde à soi tout seul... eh bien c'est terminé. Cela pousse le joueur vers l'infiltration, le crédo originel de la série.
- une vision d'aigle beaucoup plus confortable à utiliser
- la personnalisation du héros. Inutile et pourtant indispensable.
Hélas on remarque aussi la disparition de quelques features mineures qui avaient pourtant leur utilité :
- on ne peut plus siffler ou toquer pour attirer les gardes
- la carte du jeu est beaucoup moins lisible. Les options de filtre sont trop rares.
- on ne peut plus se battre à mains nues ! Une fois le combat enclenché, il faut soit prendre la fuite, soit se résoudre à génocider les gardes. Pas très moral... avant je m'efforçais de tabasser les simples gardes pour n'assassiner que mes cibles (dans la mesure du possible, bien entendu).
- on ne peut plus utiliser la lame secrète une fois qu'un combat s'est amorcé, dommage.
- les gardes ne fouillent plus les bottes de foin et ne montent que très rarement aux échelles quand ils vous poursuivent. C'est un coup pour le réalisme.
Et franchement, est-ce qu'on avait besoin d'avoir autant de coffres, de cocardes, et autres éléments à collectionner sur toute la map ? Il y en aurait trois fois moins que ce serait encore trop.
Bref, globalement, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié cet Assassin's Creed. Pour moi il renoue avec les sensations des premiers épisodes en en peaufinant un grand nombre d'aspects. C'est sans peine qu'il vient se placer derrière le combo AC2-Brotherhood dans ma liste des AC préférés !
(à ce propos voici mon petit classement personnel à l'heure actuelle : Brotherhood > Unity > AC2 > AC4 > AC1 > Revelations > AC3)