Et le prix du plus mauvais commercial est attibué à

Je ne le finirai pas donc pas de spoil. Si j’ai 20 ans de jdr, je n’ai jamais joué à D&D, ni aux précédents BG, je me disais que ce serait une bonne porte d’entrée, quelle erreur parce qu’il y en a des choses qui ne vont pas…

Commençons par les règles et le technique.

Avant même de parler des règles, parlons des explications de règles qui sont carrément absentes… Donc comme les règles ne sont pas claires, difficile de les commenter, mais alors quel intérêt à lancer le dé ?

A la fin à quoi bon des règles puisque le MJ peut décider de la difficulté après qu’on ait décidé de se lancer dans l’action pour découvrir une difficulté de 20…

Il est louable comme certains de ses confrères de tenter de jouer sans plateau ou plutôt sans quadrillage, mais du coup le décor est rarement un enjeu et ça se transforme rapidement en pugilat bordélique. Les combats, donc, à l’image des règles manquent de clarté alors qu’ils sont plutôt simples (enfin j’ai toujours rien piné au jet de sauvegarde et d’évasion) et surtout manquent d’enjeu, on envoie le barbare tanker, sorciers et archers derrière, souvent, le mieux est de poutrer en premier les plus faibles pour aller jusqu’au plus fort. C’est laborieux et très répétitif. D’autant que les combats sont nombreux et difficilement évitables.

Le passage des niveaux est tout simplement honteux, je ne sais pas si c’est ainsi dans D&D, mais de simple passage de niveaux sans pouvoir contrôler ce qu’on améliore, c’est vraiment naze…

La gestion de l’inventaire et l’interface en général sont dignes de 2007… La gestion du groupe est aussi assez naze : « zut un trésor difficile à ouvrir, allons au camp, Astarion, ramène ta fraise ». Les inspirations paraissent une bonne idée, mais là aussi, faute de pédagogie, on comprend pas très bien leur fonctionnement.

Le gameplay hors combat : l’exploration est chouette, même si ça donne le tourni pour ne pas rater les différents chemins, mais à la fin, ça reste quand même un peu trop du couloir à mon goût, pour ne pas dire carrément du porte/monstre/trésor…

En dehors des combats et de la promenade, ça bavarde aussi beaucoup, il y a plus de réponses que de coutume, même si ça reste assez souvent : réplique gentille, neutre ou méchante.

Parlons à présent de l’univers, du groupe de perso et de l’histoire/Scénario où là on tombe franchement dans la catastrophe.

Concernant le background, comme pour les règles, on n’a aucun présentation ou introduction, ça commence direct, du coup, ça peine pas mal à raccrocher les wagons ensuite durant l’histoire pour éclaircir les destins des peuples ou des personnages et ça c’est vraiment navrant, des créateurs qui ne pensent pas aux profanes, c’est regrettable. On démarre donc sans rien savoir de l’histoire du monde, de sa géographie, de ses peuples, de ses forces en présence… Pour l’univers le plus étendu jamais créé dans le jdr, BG3 est vraiment un mauvais ambassadeur.

Le héros/groupe de perso, alors là non plus ça ne brille vraiment pas, quand votre intrigue est tellement pétée que vous vous reposez trop sur vos PJ pour faire avancer votre campagne, c’est mauvais signe, quand il s’agit d’aller aider son frère ou son cousin ça passe, mais là chacun a presque le monde à sauver à lui tout seul, autant dire que là aussi votre crédibilité/cohérence en prend un coup… Et puis pourquoi nous faire choisir un perso au début si c’est pour retrouver les autres PJ dans le groupe ? Sauf Astarion et Laez’el, comme par hasard… D’autant que ça engendre aussi des distorsions vraiment bizarres, tu es mage niveau 2 mais tu as séduit une déesse et tu tutoie Elminster, rien que ça, c’est un peu pareil avec Shadowbeat, quant à Wyll, mieux vaut ne même pas en parler. Pour en revenir à Astarion et Laez’el, il faut arrêter avec les personnages faussement affables et prêts à toutes les compromissions d’une part et avec les personnages rigoristo-fascistes d’autre part. On imagine sans peine que le premier va trahir tôt ou tard alors que la seconde va revoir ses valeurs dans la douleur, vous me direz si je me suis trompé…

Concernant le scénario, un peu à l’image des Marvel, une histoire avec un dieu/grand méchant/cthulhu himself à tous les coins de rue laisse penser que l’univers ne peut pas être stable et n’est donc pas crédible, bon ok, c’est de l’imaginaire et on peut faire ce qu’on veut mais quand même, si vous ne voulez pas que vos joueurs se moquent de vous, il faut un peu de cohérence… Autant dire que durant la cinématique d’introduction, quand les cthulhu sur leur escargot volant s’amusaient à mettre des larves dans les PJ pour se faire courser ensuite par la police draconique dimensionnelle, j’ai su que ça partait très mal…

En résumé, on peut rendre honneur aux créateurs d’avoir fait du bon fan service (je laisse les connaisseurs de D&D en juger), mais pour des profanes de ce genre de jeu ou pour découvrir l’univers de D&D, c’est franchement raté.

Je m’étais dit que j’essaierai au moins d’atteindre Baldur’s Gate, mais en fait entre les discussions qui finissent trop souvent en bagarre ou qui sont trop longues, un sentiment de couloir et univers si mal expliqué que ça tombe par ailleurs dans une surenchère scénaristique, je préfère jeter l’éponge.

Même le dernier film qui n'était pourtant pas brillant aura mieux servi à faire connaître cet univers que ce jeu...

Et c’est quoi cet ours-hibou là ? On tue sa mère, il la mange et on l’adopte ! ?