Beholder
6.9
Beholder

Jeu de Warm Lamp Games (2016PC)

Très bon jeu dans la veine de Paper, Please croisé avec This War of Mine, Beholder vous met dans la peau d'un agent de l'état gardien d'immeuble qui a pour mission (secrète) de surveiller ces voisins locataires. En quoi cela consiste ? En gros, à veiller à ce que les directives gouvernementales soient appliquées. Fouiller les appartements pour vérifier que les personnes ne détiennent pas d'objets illicites. Observer, grâce aux caméras préalablement installées par vos soins, les activités des locataires lorsqu'ils sont tranquillement chez eux. S'assurer que tout ce petit monde ne remet pas en question l'état totalitaire pour lequel vous travaillez etc.


Quand un rebelle vous agace, c'est simple, dégainer un formulaire, remplissez les cases en fournissant la preuve du délit et envoyez la missive au gouvernement. La milice armée se chargera du reste. Tout cela enveloppé dans la traditionnelle "moraline" : dois-je dénoncer ou pas ? Dois-je informer le gouvernement des agissements de ce petit papi qui lit un livre de philo ou dois-je laisser couler ? Evidemment chaque décision peut avoir une incidence déterminante sur la partie.


Vous devrez gérer votre argent et des points de réputation, ces deux paramètres ont une importance capitale car le jeu est très compliqué surtout en mode "Normal". Je mets normal entre guillemets car en fait il correspond davantage à difficile... L'optimisation du temps et de l'argent s'avère cruciale. D'ailleurs, c'est ce qui me gène un peu avec Beholder, l'aspect die & retry. Il faut faire de la merde, perdre du temps et des parties, se faire arrêter sans rien comprendre dès fois pour appréhender le fonctionnement du jeu et, plus précisément, la manière de remplir les objectifs demandés qui sont souvent multiples. Oui, vous pouvez terminer la quasi totalité des missions de différentes manières que je résumerai ainsi : expéditive, intermédiaire, bonne. Le truc c'est qu'il n'est pas aisé de jongler avec les diverses missions simultanées car la plupart possèdent un décompte. Si par exemple, le décompte d'heures arrive à zéro et que la mission n'est pas remplie, vous pouvez tout à faire voir un membre de votre famille mourir ou, pire, voir la partie se terminer : Game Over. Et cette contrainte s'impose dès le début de la partie !


Donc on a affaire à un Beholder qui demande au joueur de connaître par cœur la meilleure manière de résoudre les missions, l'enchaînement des événements et les interactions entre les personnages. Une véritable course contre la montre permanente en somme ! Heureusement, un système de sauvegardes automatiques vient enregistrer régulièrement votre progression, empêchant ainsi de TOUT recommencer. Personnellement, je ne suis pas très fan de courir en permanence après le temps. Je trouve par exemple que les journées passent trop vite in game et que l'argent demandé, à plusieurs reprises, pour divers soins (votre fille), frais scolaires (votre fils) est exagéré sur bien des aspects.


Je déconseille fortement la maniabilité à la manette, c'est à chier ! Il faut impérativement jouer au clavier et à la souris. En effet, les nombreux menus et formulaires à remplir pour dénoncer vos camarades, établir leur profil ou rédiger une lettre de chantage demande une rapidité dans l'exécution (course contre la montre permanente) et un certain confort que la manette rend tout simplement impossible ! Dans les points négatifs, j'allais oublier la traduction française écrite et orale tout simplement honteuse. Du même niveau que Google Trad, c'est tellement risible que ça en devient comique ! Véridique.


Très addictif, Beholder est un jeu en apparence simple mais qui demandera beaucoup de patience, de logique et de sang-froid. La possibilité de résoudre les missions de diverses manières, les nombreuses fins alternatives permettent une rejouabilité plus qu'intéressante notamment si vous êtes un chasseur de succès. Excellent jeu, rempli de surprises et d'éléments de gameplay originaux, Beholder demeure, en ce qui me concerne, un jeu difficile et exigeant. Je recommande.

silaxe
8
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le 29 oct. 2017

Critique lue 802 fois

7 j'aime

silaxe

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