Blasphemous Souls

Soyons honnête tout de suite, c'est un Darksouls 2D. Il emprunte tout à ce dernier et le remanie à la sauce Castlevania, c'est le même délire avec descriptions d'objets, peu de vie, univers déprimant, hôtels/feu de camps etc etc... Mais es-ce pour autant un simple décalque en pixel art ? Humm pas sûr !

HISTOIRE ET CONTEXTE :

• Évidement, pour un héritier spirituel de la série des Souls, la narration est cryptique à l'extrême et si vous ne prenez pas le temps de lire chaque description d'objets, de parler plusieurs fois à tout les PNJ et refaire le jeu, vous n'avez pas la moindre chance de comprendre quoi que ce soit. Mais là où Blasphemous sort quand même du lot de la recette de Fromsoftware, c'est son ambiance si particulière. Parce que là où un Darksouls emprunte par ci par là à la culture occidentale du moyen-age, ce titre a tout misé sur une seule inspiration et l'a poussé à l'extrême de l'extrême : l'inquisition. Dans cet univers où la joie et le bonheur ont totalement disparus, il n'y a que la pénitence, le regret et la flagellation constante. Tout le lexique tourne autour de la religion chrétienne, ainsi que les monstres, les lieux, c'est un cauchemar délicieux, une poésie macabre fanatique. Donc bien que la narration soit complétement aux fraises, c'est le ton résolument malsain qui permet à ce jeu de briller, honnêtement, j'ai rarement vu ça !

GRAPHISME ET DIRECTION ARTISTIQUE :

• Bon... bah c'est juste magnifique. Déjà l'aspect pixel art rajoute un cachet retro qui fait honneur aux vieux jeux des années 90, mais là où ça défonce c'est la démesure des décors qui respirent le grandiose et la froideur, l'infini et l'insondable. Le design des monstres est dérangeant, les environnements donnent le tournis. Ce jeu est une merveille pleine de trouvailles visuelles.

GAMEPLAY :

• C'est là que le bas blesse comme ont dit. Disons que la personnalisation des capacités de notre personnage est plutôt permissive, on peut faire des combos intéressants. Mais le problème, c'est la rigidité de l'avatar en général : il se déplace très lentement (quant faut faire des allez-retour c'est lourdingue), ses sauts sont tout petit, pas de dash (à part une esquive au sol qu'on spam sans arrêt), pas d'arme de jet hormis les sorts, pas de coups en diagonale etc, etc... plutôt chiant quand on a un jeu basé sur de la plateforme et du combat parfois millimétré (et les hitbox sont bizarres). Une seule arme, pas d'armure, pas de craft, quelques sort et capacités basique mais rien de transcendant. Jouer le Pénitent n'est pas une purge non plus, mais je suis pas sûr que c'était une bonne idée de faire du retro en gardant des commandes aussi crispante et rouillée, surtout qu'il y a très peu de point de téléportation entre les zones, ce qui devient très vite énervant. Attraper une échelle est hasardeux (sympa quand y'a des piques mortels en dessous), la parade ne sert à rien contre la plupart des mobs et des boss... quant aux affrontement aérien ça peut vite virer au cirque. On est très loin de la vivacité d'un Hollow Knigth ou d'un Ori !

DURÉE DE VIE ET REJOUABILITÉ :

• Le jeu est taillé pour être fait et refait, battre le dernier boss n'est pas réellement la fin en soit. Car juste après démarre le newgame+ pour trouver tout les objets, tout les sorts, les boss cachés, les fins alternative et le tout dans une difficulté bien supérieur. Cependant, faut aimer ce genre de délire (pas le mien en tout cas). Pour un premier run classique il faut bien compter 10-12h, et le triple pour poncer le tout à fond.

BRUITAGE ET SON :

• Un seul mot : MA-GIS-TRAL ! Les compositions oscillent entre le blackmetal atmosphérique, et la balade mélancolique à la guitare accoustic, le tout saupoudré d'une très légère inspiration hispanique. Y'a rien à jeté, tout est bon, c'est un régale musical ! Quant au sound design, là aussi on touche au sublime, chaque coup d'épée, chaque démembrement, craquement d'os ou hurlement transpire le crade et le dérangeant. Idem pour les effet de magie, de clapotement. Franchement, même si le gameplay est perceptible et maladroit, question son les mecs se sont donnés au maximum.

LA CONCLUSION :

Bien plus qu'un patchwork de Darksouls et Castlevania, ce Blasphemous en a dans le ventre et surprend là où on ne l'attend pas, et... déçois là où on l'attends justement. L'enrobage artistique, musical et fantastique donnent une force insoupçonné au titre, malgré un personnage pachydermique et un level design perceptible. C'est un jeu indépendant fait avec le cœur (ça saute aux yeux) qui fascine et dérange, si l'ont sait passer outre ses défauts.

Les plus :

• l'ambiance glauque et malsaine au possible


• D.A qui déboîte


• musiques somptueuses


• bestiaire varié


• boss originaux et agréable à défoncer


• difficulté bien dosée


• durée de vie honorable pour un petit jeu indépendant

Les moins :

• personnage rigide


• map laborieuse à parcourir


• trop classique