The "Souls" Legacy

A trois jours de la sortie de la première extension de l'héritier direct des "Souls", il est temps de vous faire part de mes impressions.

Yharnam, la jadis glorieuse et désormais déchue... Une cité construite autour d'une "religion" tournant autour de la thérapie du sang. Thérapie qui a converti tout ou partie de la population en créatures lycanthropes pour les plus saines d'entres elles... Et pires pour d'autres...

Vous vous éveillez d'un cauchemar pour tomber dans un autre pire encore, dans lequel, par la thérapie du sang, vous devenez à la fois le chasseur et la proie.

Comme pour la saga des "Souls", le scénario est sibyllin, et il vous faudra lire la description des objets et écouter vos compagnons d'infortune pour en comprendre tout les tenants et les aboutissants. Mais croyez moi lorsque je vous dit que le scénario et l'univers sont existants et riches, tout autant en détails qu'en histoires, mis en scène tant au travers des décors que vous franchirez, que des ennemis que vous rencontrerez ou encore des armes que vous serez amené à manipuler. Tout ce que vous trouverez, croiserez, ou verrez aura une raison d'être et je pense que c'est un très bon point pour l'immersion.

Pour ce qui est des graphismes... J'ai rarement pris une telle claque. Le jeu est beau tant techniquement qu'artistiquement. Les créatures sont impressionnantes tant leur corruption et leur dangerosité transpire au travers de leurs simples mouvements. Les décors sont stupéfiants, et rarement dans un jeu je n'ai fait autant d'arrêts simplement pour observer les décors (mais pas trop longtemps, y'a ce loup-garou qui semble bosser pour le don du sang pas loin). De surcroît, bien que les environnements ne soient pas aussi variés que dans les précédents jeux de From Software, vous aurez tout de même l'occasion de vous balader dans bon nombre d'endroits oppressants tant à Yharnam que dans les environs. Certains disent que l'obscurité sert de "cache-misère" à la pauvre qualité du titre en terme de graphismes, allumez une torche dans les endroits sombres, et vous comprendrez bien vite que ces accusations sont infondées. Les textures sont belles, vraiment belles, et il n'y a pas un lieu vide, chaque zone est meublée, et a aucun moment on a une impression de remplissage, le tout reste cohérent.

Ce n'est pas tout ! Sachez que la qualité graphique ne laisse pas la bande sonore en reste ! Pour la première fois le jeu bénéficie d'un doublage Français... Que je n'ai pas écouté et que je ne puis juger. Néanmoins, la performance des voix anglaises est toujours aussi convaincante que dans les jeux précédents. Les sons ambiants collent tout à fait avec l'atmosphère générale, et contribuent énormément à la qualité générale du titre. Il vous faudra d'ailleurs, comme à l'accoutumée, savoir reconnaître les sons qu'émettent chaque ennemi au risque de vous retrouver à court de munitions dans une embuscade que vous auriez pu éviter en tendant l'oreille. Enfin, fidèles à leurs habitudes, les développeurs de From Software n'ont pas mis de musique durant le jeu, excepté pendant les temps forts, à savoir : Les combats de boss et ces dernières sont toujours d'aussi bonne qualité.

Le gros morceau maintenant : Côté gameplay il y'a a peu près autant de différences que de points communs entre Bloodborne et les autres jeux estampillés "Souls". Vous ne pouvez plus parer, ou bloquer, absence de boucliers obligeant, à la place, vous pouvez déployer votre arme. Certes, le nombre d'armes a été considérablement réduit par rapport aux autres épisodes, mais d'une part : chaque arme possède deux formes, certaines, une fois déployées, changeront votre "épée" en "lance", ou votre "lame" en "marteau"... et d'autre part cela permet de se concentrer sur notre arme préférée (et de n'améliorer qu'elle) dès le moment de son obtention (au lieu d'augmenter toutes les armes d'un même type à fond pour pouvoir avoir un comparatif fiable et savoir laquelle est la meilleure).

En plus de l'habituel système de niveaux, on peut désormais utiliser jusqu'à 4 runes de Caryll simultanément, chacune vous octroiera des avantages supplémentaires. L'un des 4 emplacements de runes cependant, est à double tranchant, puisqu'en vous accordant un pouvoir, il vous lie à une faction, et ajoute des contraintes au jeu multijoueur, facilitant le PvP (Un accès rapide vers le célèbre "Vous êtes mort").

Le multijoueur de Bloodborne, comme le multijoueur de ses aînés, vous permettra au choix d'aider des joueurs de tout horizons, ou de les envahir, mais ajoute une fonctionnalité des plus sympathiques : La possibilité d'entrer un mot de passe commun entre vous et un proche pour rejoindre facilement sa partie et inversement !

Toujours concernant votre arsenal, il est bien entendu possible d'améliorer ses armes, de +1 à +10, mais on peut désormais y incruster de puissantes gemmes sanglantes, pour ajouter des effets supplémentaires à votre arsenal. Les plus rares de ces gemmes se dénichent au fin fond des "donjons calices", et possèdent des effets négatifs pour compenser la puissance insolente des effets positifs qu'elles accordent.

Et les donjons calices, parlons en ! La grande nouveauté de Bloodborne.

Vous vous souvenez ? Lorsque vous aviez fini Dark Souls pour la 3ème fois et que vous commenciez à le connaître sur le bout des ongles ? A voir les pièges et les ennemis avant qu'ils n'apparaissent à l'écran ? Dans les donjons calices, vous vous retrouvez comme un noob dans votre belle armure rutilante, avec votre arme effilée comme un rasoir. Pièges, monstres, boss... Vous ne savez jamais à quoi vous attendre dans ces corridors malsains. Et si votre ignorance de la topographie des lieux ne vous suffit pas, vous aurez la possibilité de maudire vos rituels histoire de pimenter la partie un peu plus... Pour des butins de meilleure qualité !

En résumé ?

Que vous regardiez simplement les graphismes, que vous soyez un mélomane qui cherche la bande son qui vous donnera envie d'y croire ou que vous vouliez juste un gameplay aux petits oignons, vous ne serez pas en reste. Le jeu est riche, vaste, beau, il est cohérent, monstrueux et exigeant. Le studio à l'origine de deux de mes jeux favoris avant Bloodborne et qui m'avait légèrement déçu avec Dark Souls 2 a remis le couvert. Et on est ravi de le revoir. Alors certes, il y'a moins d'armes et de magie que dans les Souls, mais si Bloodborne était un Souls, il se serait appelé différemment.

Le jeu est légèrement différent de ses aînés, mais partage les mêmes ambitions : Nous faire profiter d'une histoire sombre et torturée, un conte de fée pour adulte, dans lequel le baiser ne réveillera pas la princesse, sauf si on lui mord la langue, auquel cas elle voudra vous bouffer en retour.

Le seul point noir que j'ai pu lui trouver : L'exclusivité PS4 qui nuit aux amoureux de jeux vidéos qui n'ont pas les moyens de s'offrir une nouvelle machine pour satisfaire un contrat capricieux.