Une masterclass et je pourrais arrêter la réécriture de cette critique ici...
C’est ce genre de jeu qu’on attend avec tellement d’impatience qu’on en rêve la nuit, et qui, une fois manette en main, réussit à nous coller un sourire débile au visage pendant des heures. J’ai rarement autant attendu un jeu, j’ai rarement autant poncé un jeu, et je crois que j’ai rarement autant rejoué à un jeu, tout simplement.
Dès ça sortie, j'été revenu avec le collector à la maison (et son contenu assez pauvre mais bienvenu) et j'ai pu me constituer plusieurs groupes de potes pour me faire ce jeu légendaire sous tous les angles possibles! Le premier épisode avait déjà posé de belles bases, même si, soyons honnêtes, il avait son lot de scories. Le loot un peu poussif, l’humour pas encore complètement assumé, un monde parfois un peu vide… Mais c’était cool, vraiment. Alors quand le deuxième arrive et fout un coup de polish sur à peu près tout, on ne peut qu’être conquis.
Borderlands 2 réussit là où beaucoup de suites se plantent, il amplifie sans jamais dénaturer. L’univers est encore plus barré, les personnages encore plus perchés (mention éternelle à Handsome Jack, qui reste pour moi l’un des meilleurs antagonistes du jeu vidéo), et l’humour tape fort, souvent juste, et parfois même brillamment absurde. C’est un festival de répliques cultes, de quêtes débiles, et de moments qui te prennent par surprise. Y’a du vrai savoir-faire dans l’écriture, une envie de jouer avec le joueur sans jamais le prendre de haut, et ça fait un bien fou.
Dès les premières répliques on sent bien qu'il y a un gros talent d'écritures et on va se faire surprendre par les gags à venir, en pleines missions... C'est un pur régal et je n'oublierai jamais "le coup des escaliers", avant la mission finale, qui m'a valu un fou rire à quatre légendaire!
Côté gameplay, on reste sur le même ADN FPS-looter-RPG, mais avec ce qu’il faut de raffinement pour que ça devienne grisant. Les classes sont ultra fun à jouer, avec de vrais archétypes bien définis, des builds qui évoluent, et des synergies qui te donnent l’impression d’être un dieu de la gâchette quand tout s’aligne bien. Le système de « points de brutasse » est peut-être un peu gadget, on ne va pas se mentir, mais les arbres de talents et la variété d’armes rattrapent tout.
Et puis surtout, Borderlands 2 en coop, c’est de l’or en barre. C’est là qu’il prend tout son sens. Tu ping les loots, tu cries sur ton pote qui pique un fusil qui n’était pas pour lui, tu galères ensemble contre un boss qui t’écrase en boucle… et t’y reviens encore, et encore, parce que chaque run est un peu différente, parce que chaque personnage offre un nouveau point de vue, et parce que foutre le chaos à deux ou trois, c’est tout simplement jubilatoire.
Visuellement, le cel-shading a pris de la patine. C’est coloré, audacieux, et certains environnements sont vraiment marquants. La DA est au sommet, bien plus riche et variée que dans le premier, et ça participe clairement au plaisir d’exploration. Le level design, aussi, a gagné en personnalité. On s’attarde, on flâne, on se perd pour le plaisir.
En coop, y'a toujours des temps d'attentes dans une zone et les développeurs l'ont bien compris. On peut s'amuser à sauter sur plein de structures et y découvrir des coffres cachés. Une attention qui me touche particulièrement!
Et puis cette générosité… Bordel, le contenu. Les DLC sont quasiment tous excellents (Tina et son univers de JDR sauce Pandore, c’est un bijou), la durée de vie est colossale, et même une fois la campagne bouclée, on a encore envie d’y retourner, de farmer, de tester une autre classe, de refaire un boss, de relancer le new game+. Ça n’en finit jamais et ça ne lasse pas.
Alors oui, ce n’est pas un jeu parfait. L’IA a ses moments de panique, la difficulté pique parfois un peu trop fort (coucou certains boss de fin ou les Seraphins), et si tu joues solo, il te manquera clairement une bonne partie de l’expérience. Mais franchement… on s’en fout. Parce que Borderlands 2, c’est un de ces jeux qui t’attrape par le cœur et ne te lâche pas. Qui te donne envie d’y revenir juste pour l’ambiance, pour l’univers, pour le fun.
Puis merde... On est à une ère ultra connecté c'est quand même simple de se trouver 3 autres personnes pour se régaler sur un titre qui légendaire. Finis les cables link à brancher sur un gamecube pour pouvoir se faire un Zelda tout con. (Une balle perdu, désolé pour ça)
C’est le genre de jeu qu’on recommande avec un grand sourire et un regard complice. Parce que ceux qui y ont joué savent. Et ceux qui ne l’ont pas encore lancé ont devant eux des dizaines d’heures de pur plaisir.
C’est pas qu’un bon jeu, c’est un morceau de vie de gamer.