Quand le J-RPG sort miraculeusement du coma...
... après de longues années, et bien, comme avec un être humain, il ne faut pas s'attendre à retrouver 100% de ses capacités. En voyant ici sur SC la critique ridicule accompagnée de la note assassine de 2 de la part d'un des membres, l'injustice et l'incompréhension me font réagir en postant ma propre critique.
Alors oui, j'avais mis un 10 à l'époque. Je l'avoue, à une période où je n'en étais qu'à la fin du chapitre 4... J'assume. Oui, on y reviendra au "drame" que je n'avais pas encore découvert. Plus d'un an plus tard, maintenant, à tête reposée et à aventure digérée, ma note descend d'un point ou 2. 2 probablement, pour laisser une marge de progression à Bravely Second qui j'en suis sûr gommera le gros défaut de son prédécesseur.
Bravely Default est indiscutablement un bon jeu, et un très bon J-RPG à l'ancienne, rappelant ce qu'avait fait Final Fantasy Four Heroes of Light sur DS il y a 5 ans. Je précise pour le "à l'ancienne" pour les moins de 25 ans, c'est-à-dire du tout début des années 90, à l'époque où nous autres européens étions encore privés de Final Fantasy III et IV par exemple (et oui, il y a bien eu des FF avant le VII... C'était pourtant évident en lisant le titre). Quatre héros, des cristaux, un empire maléfique, la fin du monde... Bref, un très joli saut dans le temps.
Pour les gens saoulés de ce "scénar aux cristaux" parce que ça a déjà été vu 3471184 fois, c'est compréhensible, mais voyez plutôt ceci comme un clin d’œil à l'age d'argent (ou d'or selon les gouts) du J-RPG.
Analysons le contenu.
La direction artistique est féérique, avec son charadesign mignon et ses décors travaillés, et est accompagnée d'une bande sonore de qualité qui colle parfaitement à ce style. On sent que le staff n'a pas chômé pour ça. Les personnages ont été correctement travaillés, avec une évolution visible au cours de l'aventure, d'une naïveté touchante et avec un sens de l'humour digne des vaudevilles (surtout entre Edea et Ringabel). Certes, on a envie parfois de filer une avoine à Tiz pour qu'il se réveille un peu, et de manière générale il y a beaucoup de blabla, mais bon, ça change néanmoins beaucoup de tous les personnages "creux", pour ne pas dire inutiles, qu'on a pu voir dans les RPG ces dernières années (dans des FF, Tales of, KH, etc...), ou tous les héros muets qu'on se coltine depuis autant de temps.
Le scénario, déjà abordé. Une trame ultra connue, avec un twist télescopé qu'on devine dès le premier chapitre, où plus tu avances dans l'histoire, plus tu sens qu'il y a baleine sous gravillon... Mais on se laisse quand même embarquer pour découvrir ce nouvel univers. Simpliste, mais ça fait le taff.
Des quêtes annexes, mais qui ne sont finalement pas "annexes" (dommage) car un invocateur sans invocations, c'est... Complètement stupide... Bin ouais, autant pisser dans un violon (ne le faites pas, c'est inutile). Ainsi que les jobs les plus intéressants (coucou la classe Vampire ^^).
D'ailleurs, le système de jobs est très bon, même si j'ai une préférence pour celui de Final Fantasy Tactics (parfait). Il y a suffisamment de jobs pour ne pas s'ennuyer et pour faire les combinaisons de classes et customisations que l'on souhaite. Un peu plus technique qu'il n'y parait.
Une difficulté correcte, croissante, mais un peu irrégulière. Que certains boss soient difficiles, c'est normal, mais que l'on puisse se faire quelques frayeurs lors du leveling, ça fait bizarre. Était-ce peut-être de l'inattention?
Des features +/- nouvelles qui apportent un sacré coup de jeune et du dynamisme à ce leveling. Le journal de bord avec pourcentages pour les joueurs atteints de collectionïte aiguë, génial. La fonction de combat automatique et le modificateur du taux de rencontres aléatoires, très pratique, à se demander parfois comment a-t-on fait sans jusque là. Le système de Brave/Default qui rend le tour par tour très dynamique, bravo. Ça change de l'ATB hein? ^^ L'intro utilisant la RA, idée perturbante mais néanmoins bonne (ça change d'une banale vidéo d'intro comme dans TOUS les jeux actuellement). L'utilisation du StreetPass plutôt bien vue, pour se faire aider en combat. Le temps de veille qui apporte un bonus en combat ainsi qu'à la reconstruction de Norende. Etc...
Ah! Et ce qui est bien aussi, c'est l'absence de couloirs! Un gros tacle envers les derniers FF? Okay: facile. Mais c'est vrai, avouez-le. ;) Et puis zut! Ça fait du bien! Un retour en arrière certes, mais nécessaire au J-RPG qui s'enfonçait dans un chemin dangereux... Pourvu que cela dure.
Pendant quatre chapitres, tout est excellent, tout est beau... Et là, c'est le drame. Le pixel noir du jeu... Quoique à ce niveau, c'est carrément un impact de la taille d'une pièce de 2 euros sur le pare-brise de la 3DS. La deuxième moitié du jeu. Nombre de critiques en parlent donc je n'en ferai pas un pavé mais... Oui là, SQEX, je suis désolé, mais c'est un peu du foutage de gueule. Si encore vous aviez mieux couvert cette fainéantise flagrante (c'est comme ça que le joueur le ressent, après on reste conscient qu'il s'agit d'un choix scénaristique) avec quelques modifications pour simuler des mondes parallèles par exemple, les joueurs n'auraient probablement rien dit... Mais là... Mauvais choix. C'est l'UNIQUE réel défaut de ce brave J-RPG.
Pour faire une comparaison simple, Bravely Default, c'est comme une Mustang de 67, restaurée et améliorée avec des pièces actuelles. Une magnifique voiture des heures de gloire de la marque, un bijou.
Mais avec une énorme bosse sur la carrosserie... Aïe...