Conarium
6.2
Conarium

Jeu de Zoetrope Interactive et Iceberg Interactive (2017PlayStation 4)

Dans le désormais traditionnel registre Lovecraftien, ce petit walking simulator indé est le bon élève par excellence : il respecte à la lettre l'oeuvre originale, les Montagnes Hallucinées, dont il se veut être une suite indirecte, jusqu'aux designs des créatures avec lesquels les illustrateurs postérieurs ont pris de grandes (et nécessaires) libertés.

Hélas, si l'envie est là, et la connaissance du matériau manifeste, l'ensemble reste beaucoup trop scolaire, par trop révérencieux, de sorte qu'on n'est jamais ni surpris, ni troublé, ni véritablement inquiet ou intrigué. Aussi non-euclidien fut-il, nous déambulons en terrain connu (trop), dans des décors convenus, à la merci d'entités maléfiques familières qui ne se manifesteront que sur la pointe des pattes, au fil d'un scénario tout ce qu'il y a de plus prévisible.

Si encore le jeu avait ménagé ses effets et pris le temps d'installer son ambiance, au lieu de jeter le joueur directement dans le grand bain marécageux des créatures à tentacules, on aurait pu s'y laisser prendre, on n'aurait pas demandé mieux, mais non, vous saurez d'emblée de quoi il retourne et aurez plus que votre content de documents explicatifs à trouver sur une table de nuit ou au fond d'un tiroir.

Quelques énigmes (simples, à l'exception d'une ou deux particulièrement corsées) ponctueront également les trois ou quatre heures qu'il faudra pour en voir la fin (forcément malheureuse), consistant la plupart du temps à enfoncer dans un truc un bidule trouvé quelques mètres plus tôt, mais toujours dans le périmètre, ce qui évite d'avoir à se perdre en allers et retours fastidieux.

Rien de novateur, visuellement comme en terme de gameplay, on est en plein Amnesia The Dark Descent, en moins ardu, même si un court passage en sous-marin vient donner un peu de cachet à l'aventure.

Rien de bien mémorable, mais rien de calamiteux non plus : le jeu n'est ni bon, ni mauvais, il brille par sa fidélité (exemplaire) à son sujet, mais déçoit par son manque d'audace personnelle, de sorte qu'on s'y égare sans déplaisir mais qu'on ne sera pas tenté d'y revenir ensuite.

A moins, peut-être, d'avoir totalement perdu la raison.

Liehd
6
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le 28 juin 2022

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Liehd

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