Dans « Cyberpunk 2077 », chaque pixel de rendu transpire l'ambition démesurée des développeurs de CD Projekt. Comme souvent quand les devs s'enflamment, le résultat final est une juxtaposition de features branlantes et mal articulées accompagnées d'un certain nombre de coupes franches rendant inutiles des pans entiers de la map. A force de sauter de mission en mission à visiter quasi-systématiquement les bouges les + crasseux de Night City (truffés de putes, de travelos, de cadavres, de snuff movies, de godes, d'alcool, de drogues,...[liste non-exhaustive]...), on réalise vite qu'il y a eu erreur sur la marchandise : avec cette ambiance destroy, racoleuse et faussement subversive sous fond de rock alternatif et de radicalité politique, CD Projekt a voulu faire un jeu pour adulte, on écope d'un titre pour adulescent rebelle en plein délire anarcho-libertaire. L'univers retranscrit est froid, désincarné et on peine à s'impliquer même dans les moments les + dramatiques d'un scénario pourtant pas trop mal ficelé. C'est un véritable cas d'école, témoin de l'immaturité technique et artistique (pour ne pas dire plus) des équipes de CD Projekt même si j'imagine que des problèmes dans le développement et/ou dans le financement du titre n'ont pas du arranger les choses.
Points positifs :
- Scénario efficace
- Plusieurs fins
- Grande rejouabilité
- Direction artistique travaillée
- Très beau de près
Points négatifs :
- Moins beau de loin
- Le festival des bugs, des lags et des crashs (même après la MAJ 1.5 et avec une RTX 3090)
- Mauvaise gestion des foules et de la circulation
- La décadence occidentale poussée à son paroxysme
- Ambiance souvent très kikoojap
- Écriture bâclée
- Menuing et HUD à chier
- Faible immersion du joueur
- Les coupes franches perceptibles dans le contenu du jeu