Depuis le temps que j'étais tout à la fois intrigué et méfiant j'ai enfin mis les pieds dans le plat de Danganronpa (enquillant trois épisodes inconscient que je suis).
Mon verdict très personnel : oui mais.
Sans rien spoiler vu que c'est quand même le postulat de base : un huis-clos avec 16 élèves en mode battle royale.
Le fonctionnement est simple : chaque chapitre est divisé en trois parties, dont les deux premières relèvent de la visual novel, à ceci près qu'on peut s'y déplacer dans un environnement en 3D sommaire. La première déroule l'histoire et les relations entre ses protagonistes, la seconde intervient après le crime (improbable) pour enquêter et collecter les indices et la dernière déroule le procès, dans l'esprit Phoenix Wright: Ace Attorney, et s'avère la partie 'ludique' du titre.
Malgré la liberté de mouvement (plus pénible qu'autre chose, d'autant que le déplacement rapide n'est pas toujours autorisé) le jeu est linéaire et il est impossible de passer à la suite sans avoir validé toutes les étapes, y compris pendant l'enquête ou le procès (un point d'exclamation sur la carte permet d'ailleurs de savoir à quel endroit il reste quelque chose à faire).
La narration rencontre les travers habituels des jeux japonais (pour le joueur occidental s'entend) : trop de délire, trop de bla-bla sans intérêt et des dialogues qui manquent de sel. Pourtant, sans rien trahir de l'univers, disons que j'ai trouvé ça finalement assez sympathique car le casting est globalement réussi, surfant sur les clichés sans trop s'y noyer.
Et, donc, le procès qui, fondamentalement, consiste à confirmer / infirmer en temps réel les propos adverses en tirant littéralement ses arguments sous forme de balles. Et d'appuyer ceux-ci en produisant preuves et déductions, jusqu'à reconstituer le scénario du crime. Même si je trouve dommage que le jeu n'autorise pas l'erreur (on recommence aussitôt une séquence si on se plante) cette partie est dynamique et met en scène une tension bienvenue.
Sauf que sur cette base Danganronpa multiplie les mini-jeux grotesques et parvient l'exploit d'en expliquer à chaque fois la mécanique par un tutoriel in-game totalement incompréhensible. Les développeurs auraient voulu le faire exprès (et je ne crois pas que ce soit le cas mais, après tout, c'est Monokuma qui explique) qu'ils n'auraient pas mieux fait.
Au final un jeu sympathique mais trop linéaire et qui dilue l'essence de son gameplay avec des mini-jeux sans intérêt, parfois peu jouables, et qui détournent le joueur de l'enquête pour de l'arcade bas de gamme.
Je passe sur la composante jeu de drague, trop superficielle et quasi-ignorée par l'histoire, de sorte qu'un mode spécifique assez frustre (le school mode, uniquement disponible après avoir terminé le jeu) y est dédié. Tout au plus cela permet d'en apprendre plus sur ses camarades et de débloquer des compétences pour faciliter les mini-jeux des procès. Mais qui aura envie d'y revenir ?