Suite à un cataclysme nommé le « Death Stranding », le monde est désormais dominé par des créatures fantomatiques tandis que l’humanité s’isole dans des bulles technologiques. Seuls les porteurs assurent un service de livraison entre les zones sûres en bravant les nombreux dangers qui grouillent à l’extérieur.



Pour la sauvegarde de l’espèce humaine…



Autrefois, il y eut une explosion. De cette explosion naquit la vie et toute chose sur Terre. Puis, une autre explosion apporta la mort sur l’humanité. C’est la phrase d’introduction qui nous plonge dans le monde étrange et macabre de Death Stranding. L’histoire prend place dans une Amérique détruite et divisée qui n’a plus d’espoir en l’avenir. Des créatures fantomatiques arpentent le monde, des pluies nocives accentuent le vieillissement de tout ce qu’elles touchent, et la mort devient l’aura dominante sur le continent. Les décors eux-mêmes semblent s’être d’échappés d’un mauvais rêve : des cadavres d’animaux marins se sont échoués sur une plage noire, d’étranges flux obscures remontent constamment vers le ciel, les bébés ou « BB » sont transportés dans des bocaux jaunes et servent d’outils spéciaux pour les voyageurs de ces terres désolées. Autrement dit, le monde de Death Stranding est un incroyable fourre-tout de bizarreries étranges venue d’un imaginaire détraqué.


Dans cette version post-apocalyptique unique et originale de l’Amérique, nous incarnons Sam Porter. Il s’agit d’un homme qui a le métier le plus dangereux de ce monde déchu : celui d’être un facteur. En effet, le personnage que nous incarnons est chargé d’effectuer des livraisons entre les bulles sécuritaires qui représentent les derniers endroits où résident ce qu’il reste de l’humanité. Les colis que Sam Porter livre au péril de sa vie sont parfois essentiels comme dans le cas de provisions à apporter rapidement dans une colonie, mais il peut aussi s’agir de livraison superflue telle une pizza pour redonner le moral à un vieux travailleur.


Toutefois, la vie déjà difficile de Sam Porter se complique encore davantage lors de l’arrivée d’un évènement déterminant pour assurer la sauvegarde de l’espèce humaine. L’enjeu de l’histoire de Death Stranding est d’apporter un espoir de fou au reste de l’humanité en ne faisant rien de moins que ressouder les liens de la civilisation. Pour réussir cette mission décisive, Sam Porter est engagé par une compagnie afin de livrer un outil capable d’établir une connexion entre les différentes bulles technologiques et ainsi réunir les villes survivantes de l’Amérique.



…il faut assurer une livraison express



Malgré un univers ambitieux et un histoire intéressante, le jeu a néanmoins la faiblesse de sombrer dans des mécanismes très standard du jeu vidéo. En effet, pour de nombreuses raisons Death Stranding semble davantage taillé pour être un film plus qu’un jeu vidéo. La constitution même du jeu repose sur de longues cinématiques entre de courtes phases de gameplay.


En tant que facteur futuriste, Sam Porter s’emploie principalement à interagir avec une plateforme qui lui propose des commandes à honorer. Il s’agit ensuite de transporter les marchandises d’un point A à un point B en prenant soins de réaliser une livraison rapide et sans dommage. Bien sûr, le travail d’un Porter dans le monde de Death Stranding n’est pas le même que celui de nos facteurs actuels. Sam doit prendre en compte divers éléments perturbateurs comme des pluies qui peuvent abîmer les marchandises, sa propre négligence sous la forme d’une perte d’équilibre et d’une chute, ou encore la présence de créature fantomatique. Toutefois, en termes de gameplay ces éléments sont rarement une difficulté sérieuse pour le joueur. En effet, les pluies ne sont nocives que dans le cas où vous tentez de réaliser une livraison sans dommage, et même dans ce cas vous avez la possibilité de réparer vos bagages détériorés. La perte d’équilibre de Sam se résout facilement par une simple pression sur un bouton de gauche ou de droite de la manette en fonction de la manière dont Sam perd l’équilibre. Enfin, les créatures sont certes inquiétantes mais sont facilement contournables et repérables. Autrement dit, l’unique tâche à effectuer est d’accomplir des livraisons. Les conditions des différentes livraisons se clonent entre elles et ne subissent pas suffisamment de changement pour rendre chaque voyage unique ou du moins différent. Pour cette raison, Death Stranding peine à surprendre tandis que la répétitivité des tâches provoque un aspect monotone à l’ensemble du jeu.


Toutefois, lors de nos missions pour livrer en temps et en heure mais aussi reconnecter le monde, Death Stranding témoigne d’une étonnante volonté de faire influer les actions du joueur sur le monde qui l’entoure. Ainsi, à mesure que le monde se reconstruit et reprend du sens dans ce chaos mortel, le joueur peut constater lui-même les bienfaits de son succès. Car si l’humanité se recréent des liens pour survivre ensemble, la reconnexion permet également de faire gagner au paysage une nouvelle dimension interactive. En effet, pour l’aider à accomplir sa mission et son travail au quotidien Sam Porter peut compter sur le soutien de ces collègues incarnés par d’autres joueurs.Concrètement, une fois la connexion établie le joueur peut ainsi voir le monde de Death Stranding de manière moins solitaire qu’au début de l’aventure et de plus en plus solidaire. De cette façon, les structures et les indications fabriquées par les autres joueurs sont alors visibles et utilisables. Ce qui permet notamment d’interagir avec un générateur conçu par un autre joueur ou avec des panneaux utiles pour connaître les dangers de la zone que nous souhaitons traverser. Mieux encore, la construction d’élément plus conséquent peut se faire en coopération en offrant des matériaux de fabrication. C’est le cas des routes qui réclament beaucoup de ressources et qui attendent une participation collective des joueurs afin d’être construites plus rapidement.



Accusé de réception



En somme, Death Stranding est indéniablement une expérience marquante. Toutefois, il s'agit aussi d'un jeu qui malgré toute son ambition s’enfonce rapidement dans les pires travers du jeu vidéo à cause de la monotonie de ses activités.

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le 1 janv. 2020

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Death Watch

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