Billie lurke dans Karnaka

Étrangement proposé au format stand-alone, Death of the Outsider nous met dans la peau de Meagan Foster/Billie Lurk, personnage très secondaire des Dishonored, sauf si on s'est intéressé aux DLC du 1. La mission que son mentor Daud lui confie n'est pas franchement aisée, bien au contraire : tuer l'Outsider, la divinité mystérieuse qui corrompt le monde par sa magie.

L'excellence du gameplay et le level-design propres à la série ont beau être au rendez-vous, cette aventure en 5 actes possède ses quelques petites faiblesses.

Ainsi, on déplore (pas mal, en fait), la disparition de la mécanique de chaos, qui rendait le monde plus ou moins torturé (et le jeu plus dur) si l'on tuait beaucoup de cibles et/ou d'innocents. Seul le choix final, peu subtil, a de l'importance sur Karnaca, ce qui réduit de facto les parties fantômes et pacifistes à une histoire de statistique de fin et d'achievements. Fin d'ailleurs expédiée un peu trop vite et qui a absolument besoin d'une suite qui n'est malheureusement pas sûre de voir le jour. Dommage. Exit également le système de runes pour améliorer ou débloquer des pouvoirs, au profit de l'augmentation de l'importance des charmes d'os, ce qui n'est pas illogique vu que l'on incarne un personnage sans marque de l'Outsider.

La seconde doléance se situe au niveau des niveaux : sur les 5, deux (ou plutôt un et demi) sont basés sur la même carte et un est une redécouverte d'un niveau de Dishonored 2. Les deux autres, le premier et le dernier, bénéficient du savoir faire d'Arkane, mais nous laissent légèrement sur notre faim.

Parlons ensuite des points positifs, parce que finalement, c'est toujours eux qui dominent.

Le troisième niveau (le fameux niveau a moitié recyclé) est certainement l'expérience la plus forte que j'ai pu vivre dans la série, un savant mélange entre défi, récompense et ingéniosité. Les pouvoirs de Billie, même si elle n'en possède que 3 (puis un 4ème au fil du jeu) lui vont très bien et permettent des combos intéressants. L'univers est toujours aussi envoutant, malgré un casting de méchants moins charismatique et moins fourni. La liberté de régler une situation comme on veut est toujours là. Enfin, et c'est certainement la meilleure idée du jeu, le système de contrats, qui permet de gagner des pièces en accomplissant des objectifs personnels, se révèle moins lourd que dans Dishonored 2 et bien plus agréables, la plupart modifiant concrètement votre façon d'aborder un niveau

En tant que jeu vidéo, Dishonored DOTO est une très bonne copie, mais en tant que jeu Dishonored, c'est presque bâclé. Il manque des choses, sans pourtant que ça soit le sel de la franchise. Je suis plus que satisfait de mon expérience de jeu (ce 3ème niveau, bordel !), mais j'en veut plus. Beaucoup plus. Et j'espère qu'Arkane exaucera mon voeu.