Vendu 20 €, le DLC L’Île DK et la Course aux Émeraudes pour Donkey Kong Bananza a provoqué de vives réactions. Beaucoup de joueurs l’ont jugé trop cher ou dispensable, estimant qu’il ne proposait pas assez de contenu pour son prix. Pourtant, cette extension mérite qu’on s’y attarde, car derrière son apparente simplicité se cache une expérience exigeante, taillée pour les amateurs de gameplay pur et de défis relevés.

L’Île DK, premier ajout visible de ce contenu, frappe d’abord par sa beauté. Les environnements y sont superbes, riches en détails et pleins de clins d’œil aux anciens jeux Donkey Kong. On y découvre des filons d’or, des recoins cachés et des références que seuls les fans les plus attentifs remarqueront. Cependant, malgré son charme indéniable, l’île reste assez restreinte. On en fait vite le tour, même en prenant le temps d’admirer chaque décor. On peut la décorer grâce aux rondelles pour y placer des statues et quelques objets, mais cela reste assez limité. Ce n’est pas un nouveau monde à explorer, ni un véritable Animal Crossing-like, mais plutôt un espace annexe pour prolonger l’immersion.

Le véritable intérêt du DLC se trouve ailleurs, dans le mode Course aux Émeraudes. C’est là que le jeu se transforme radicalement et dévoile son cœur de joueur exigeant. Dans ce mode de type roguelike, Void Kong engage Donkey Kong pour collecter des émeraudes à travers plusieurs rounds successifs dans des niveaux remixés du jeu principal. Chaque session impose un quota d’émeraudes à atteindre, quota qui augmente à mesure que la difficulté s’élève. En parallèle, le joueur doit remplir des missions secondaires variées : vaincre un certain nombre d’ennemis, parcourir une distance précise en “Turf Surf” ou interagir avec des éléments du décor pour obtenir des bonus.

Chaque run redémarre à zéro : Donkey Kong perd toutes ses compétences du jeu de base, et le joueur doit reconstruire ses capacités au fil des parties. Pour cela, il choisit des bonus passifs obtenus en fonction des fossiles trouvés ou des missions réussies. Ce système rend chaque tentative unique et stratégique. Faut-il privilégier la force brute, la vitesse ou la capacité à manipuler certains objets ? La réponse dépend du style de jeu et de la nature du défi rencontré. Et croyez-le, dans les modes les plus difficiles, il faudra connaître Bananza sur le bout des doigts pour espérer atteindre les quotas demandés.

La rejouabilité du mode repose sur votre envie de progresser et d’optimiser vos performances. Il ne s’agit pas d’un contenu linéaire à terminer une fois pour toutes, mais d’un système pensé pour la répétition et la maîtrise. Plus vous réussissez, plus vous gagnez des points d’expérience pour faire évoluer votre employé card chez Void. Ce rang d’employé débloque de nouvelles options, de nouvelles difficultés, et des récompenses cosmétiques comme des costumes pour DK et Pauline, ou encore des décorations exclusives pour l’Île DK. L’objectif n’est donc pas narratif, mais compétitif et méritoire.

Ce contenu ne s’adresse pas à tout le monde. Si vous avez aimé Donkey Kong Bananza pour son exploration, son humour et ses niveaux variés, vous risquez d’être déçu. En revanche, si vous avez adoré son gameplay et souhaitez en tester les limites, ce DLC est taillé pour vous. C’est une expérience exigeante, parfois impitoyable, mais gratifiante. Elle récompense la maîtrise, la précision et la persévérance, bien plus que la simple curiosité.

Il est également important de préciser qu’il faut avoir terminé le jeu principal pour accéder à la Course aux Émeraudes. Le DLC s’adresse donc naturellement à ceux qui connaissent déjà les mécaniques du jeu et qui ont envie de prolonger le plaisir à travers des défis plus corsés. Ce n’est pas un contenu indispensable, et c’est même ce qui fait sa force : il ne cherche pas à être essentiel, mais à offrir une expérience supplémentaire à une minorité de joueurs passionnés.

En définitive, L’Île DK et la Course aux Émeraudes est un DLC honnête, précis dans son intention et parfaitement assumé. Ce n’est pas une extension qui cherche à séduire tout le monde, mais un défi pensé pour les connaisseurs, pour ceux qui veulent dompter chaque transformation et chaque subtilité du gameplay. Ceux-là y trouveront un prolongement naturel du jeu, exigeant, rejouable et profondément satisfaisant. Les autres peuvent passer leur chemin sans regret, car ce contenu n’est pas indispensable — mais pour les plus motivés, il représente un véritable test de compétence et de passion.


SoosKratoS
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il y a 1 jour

Igor Rodrigues

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