Ca fait à la fois mal de voir à quel point les choses peuvent vieillir, mais à la fois très plaisir de voir la beauté dans l'évolution d'une saga. Après cette merveille de folie, de créativité et d'étrangeté qu'était Mother 2, il y a eu l'aboutissement magnifique Mother 3. Mais avant tout ça, il y a l'expérimental Mother 1. Malgré tous les défauts que je vais pouvoir lui reprocher, pendant que j'y jouait il y a eu le Nintendo Direct du 9 février (où le jeu a été annoncé sur l'abonnement Online d'ailleurs, cocasse) et en le voyant je me disais "Dis donc, Nintendo serait vraiment incapable de sortir quelque chose comme cette trilogie aujourd'hui". Ca donne encore plus envie de chérir ces trésors du passé, en attendant que la firme japonaise retrouve un certain âge d'or.


Et oui, avant que Nintendo se retrouve bloqué dans la boucle temporelle de nous resservir les mêmes licences et titres jusqu'à plus soif, voir même des remakes Skyward Sword à 60 euros, a vu naître sous leur houlette une trilogie très particulière : Mother. Un RPG dans un environnement réaliste (notre époque, notre architecture, nos musiques, nos inventions) où on contrôle une bande de gamins, certains dotés de pouvoirs magiques, dans le but de détruire la menace maléfique qui plane sur le monde : Giygas ! La saga a été particulièrement connue pour son deuxième opus, Mother 2 ou Earthbound sous son nom US (en fait c'est le seul opus à être sorti du Japon pendant des années...) qui aura particulièrement marqué les gens avec son ambiance : extrêmement burlesque et décalée (blagues absurdes à gogo, quasiment tous les dialogues qui décrochent un sourire, les PNJ qui servent des space cake à des enfants de 13 ans sans pression) et pas mal centré autour des théories du complot (aliens, bases scientifiques secrètes, sectes, monstre du loch ness, j'ai beaucoup aimé cet enrobage qui rappelle pas mal Gravity Falls).


Et ce Mother 1... c'est quasiment tout ça, mais en version très basique et simplifiée. Beaucoup des environnements qu'on visitera dans sa suite sont là (le désert, la montagne, le monde de glace, la ville) parfois même avec les mêmes musiques en 8-bit ! Simplement les environnements sont un peu plus vides (beaucoup moins de PNJ, aux répliques qui sont moins souvent des blagues d'ailleurs, moins de bâtiment visitables, moins d'objets cachés à collecter) ce qui leur donne en même temps un côté plus grand et plus aéré. Quand on se balade dans la nature de ce jeu, on a vraiment l'impression d'explorer un espace encore intouché par l'homme et ça rend la découverte des villes plus marquantes. C'est le seul point différent que j'ai trouvé intéressant dans Mother 1, car tout le reste n'est quasiment que régression technique... La trame scénaristique, qui était déjà un peu dure à suivre dans le 2 est ici plus classique, moins de moments drôles, moins de démarcation et de variété dans les situations, on avance de ville en ville pour récupérer les 8 mélodies, pas grand chose de plus... Les combats sont typique des RPG de cette première génération de console, donc minimalistes au possible, le génial gimmick de la série que la vie soit une jauge qui décrémente et qui permet donc une vraie action en direct dans le tour par tour en donnant la possibilité de se soigner avant de mourir n'est malheureusement pas présente. On se contente donc d'enchaîner les rencontres aléatoires d'ennemis invisibles sur la carte, oscillant entre tabassage dans une ruelle par des ennemis trop forts et attaques de paire d'yeux volantes ultra faibles. C'est pas très équilibré (malgré l'Easy Ring ajouté par les joueurs), c'est jamais intéressant même contre les boss... ça fait qu'au final il ne reste pas grand chose qui marche vraiment bien dans Mother 1.


Le système de combat qui fait la moitié du jeu n'a rien qui sort de l'ordinaire, l'exploration n'est pas vraiment récompensée avec des situations beaucoup plus classiques que dans les suites et des décors plus vides, même les moments se voulant un peu "iconiques" du genre les concerts et danses sont ultra limités à cause de la NES... Je ne pense vraiment pas que Mother 1 soit un jeu recommandable. Même pour les fans de la série comme moi, il n'a eu qu'un arrière-goût de "prototype", alors pour les autres je n'imagine même pas... Mother 2 avec une seule génération d'écart sera parvenu à remonter la qualité à tous les niveaux, donnant une proposition de RPG véritablement originale et créative, et Mother 3 aura terminé le voyage de la plus belle et aboutie des façons. Refaites vous plutôt ces deux classiques à la place de cette timide Maman 1.

Tomega
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le 17 mars 2022

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