It just works

On y est, les productions Bethesda semblent être devenues des jeux de niche. L'exploration pour l'exploration et la découverte pour la découverte ne parlent pas à tout le monde.

Parce qu'en fait, FO76 n'est rien d'autre que du Bethesda épuré. Le cœur des jeux dirigés par Todd Howard n'a jamais vraiment changé, il y a toujours été question du simple plaisir de se balader dans un monde inconnu et de découvrir un truc, que ce soit une arme cool, un lieu nouveau, une créature que l'on avait jamais croisé. Parfois, on se pose 10 minutes pour lire un terminal (ou un bouquin dans les Elder Scrolls), ou alors on craft des machins dont on a besoin (ou pas depuis le DLC des gestion de maisons de Skyrim).

Dans les précédents jeux Bethesda, les quêtes et PNJ étaient avant tout un prétexte pour faire découvrir le monde au joueur, pour qu'il se l'approprie. Dans Fallout 76, il n'y a plus de PNJ humains, seulement ce qu'ils ont laissé derrière eux et les joueurs. Le joueur face à lui même en quelque sorte. Alors oui, il y a aussi des robots qui habitent les ruines de ces USA post-apocalyptique mais il y a surtout un tas de créatures (humanoïdes ou non) toutes plus sauvages les unes que les autres.

FO76 est beaucoup plus (et mieux) écrit que ce que la masse des gamers et testeurs indignés veut bien le faire croire et la narration visuelle y est, comme toujours chez Bethesda, exemplaire. Dans les ruines des entreprises de la Virginie Occidentale, on peut voir des affiches "We want jobs" qui s'opposent à l'automatisation et aux robots qui piquent le travail (on peut même utiliser des panneaux de manifestants comme arme). L'autre jour, j'ai trouvé un terminal dans un ex-camp de Boy-Scouts. Le chef de troupe y parlait des scouts comme des derniers garants de l'esprit de l'Amérique des pionniers. Il y parlait aussi du robot qui avait intégré l'équipe et qui avait été élu encadrant parce qu'au moins avec lui il y avait rarement des problèmes.

Tout le jeu est résumé là-dedans, son esprit, son humour, sa finesse planquée derrière ses mécaniques de MMO bâtard. C'est un jeu pour scout à col bleu qui sait récompenser le joueur investi, une ballade dans les terres sauvages après la destruction du parfait petit paradis nucléaire Américain (paradis évidemment perclus de zones d'ombre à découvrir). L'arme nucléaire y est d'ailleurs autant la cause de la destruction du monde que le moyen de sauver ce qu'il en reste.

Finalement, FO76 est un peu une expérimentation Vault-Tec pour 24 joueurs. J'y retrouve du S.T.A.L.K.E.R, du Rust/DayZ, le bon gameplay de shoot et de craft de FO4, un peu de Peter Molineux et surtout beaucoup de Bethesda. Et pleins de trucs à corriger avec les futurs patches que j'espère nombreux (en priorité : pouvoir réassigner toutes les commandes, optimisation technique et des vrais ombres en intérieur). Donc je persiste et signe, il y a tout Bethesda feat. Todd Howard dans ce Fallout, pour le meilleur et parfois pour le pire.