Final Fantasy X
7.8
Final Fantasy X

Jeu de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment (2001PlayStation 2)

Un Final Fantasy, on peut trouver de tout comme critique, ce sont des jeux à part, que l'on aime ou que l'on déteste, sans jamais avoir un sentiment mitigé. C'est pourquoi cette critique sera évidemment subjective.

Ce fut après tout mon premier FF, je ne connaissais pas le principe, je ne connaissais même pas le RPG, c'est dire ! En enfournant la galette, je me souviens très bien d'avoir été très surpris par l'univers et le système de combat.

Plus tard, et maintenant donc, je me rends compte à quel point il diffère des autres FF. Ici, c'est un tour par tour dans le plus pur sens du terme, c'est-à-dire que c'est chacun son tour, pas de barre à remplir pour attaquer. Si vous ne faites rien, personne ne fait rien. Pourquoi ce choix ? Pour une dimension immensément plus tactique, mais j'y reviendrai plus tard, car c'est là la grande force du jeu.

Parlons d'abord de la réalisation, bien entendu. Comme d'habitude, l'univers est riche et travaillé, on se promène dans des environnements variés et on rencontre toutes sortes de personnages. Graphiquement, le jeu est plutôt bien fait, et les cinématiques en images de synthèse étaient à l'époque somptueuses, et aujourd'hui, le jeu impressionne encore par sa richesse artistique. La danse de Yuna est absolument magnifique.

Les personnages sont assez inégaux, j'ai particulièrement apprécié certains notamment Rikku et Auron. Kimahri ne sert pas à grand chose et son esbrouffe d'intérêt intervient tard dans le jeu et ne parvient pas à nous captiver. Wakka est assez horripilant. Le coeur relationnel du jeu est cependant autre part puisqu'il unit premièrement Tidus et Yuna dans une relation toute en subtilité mais aussi et surtout Tidus et son père, Jecht, dont on retrouvera ça et là des fragments d'histoire via des sphères à retrouver. Quant à Lulu, elle n'est clairement pas au centre de l'épisode mais les scénaristes ont fait un effort pour lui donner de l'intérêt. Auron ne dévoile sa véritable nature qu'à la fin, et Rikku illustre parfaitement le rapprochement que l'on peut faire entre le monde du jeu et le notre.

Oui, car le scénario du jeu fait écho à notre monde, encore une fois. Rikku est l'image de tout ce pour quoi les religions et les différences d'opinions se battent, c'est à dire, du nawak. Wakka déteste Rikku car c'est une Al-Bhed, qui utilise des machines, proscrites dans la mythologie du jeu car elles ont fait apparaître Sin, un monstre qui détruit des villes entières et est l'image des péchés qu'ont commis les hommes ( enfin, jusqu'à la révélation finale ). Le jeu pose une critique acerbe de la religion dans son ensemble sans forcément faire l'analogie avec une religion contemporaine particulière, ici, on critique ses tenants et aboutissements, et c'est bien là la force scénaristique du jeu.

On pourra critiquer le jeu sur ses trop longues cinématiques mais si vous êtes happés par l'univers du jeu vous n'en serez que plus comblés et impressionnés par la justesse de ton ici employée.

Tout cela est bien beau mais je n'ai pas encore parlé des musiques, absolument magnifiques. Qui n'a jamais entendu la chanson titre, To Zanarkand, musique aujourd'hui reconnue par de nombreuses personnes même celles qui n'y ont pas joué et qui se demandent " Mais ça vient d'oú cette beauté ? " Eh oui mon petit père, les jeux aussi ont d'excellents compositeurs, pas seulement du " Tacacataca boum boum headshot ".

J'en arrive ici au coeur du jeu, sa force, son grand potentiel, sa maîtrise absolue du gameplay. Peu de gens se rendent compte à quel point cet opus est riche, bien plus que le système de materias de FF7. Il y a ici tellement de possibilités que c'en est affolant.
Déjà, la progression de la difficulté est extrêmement bien gérée, au millimètre près, pas frustrante mais laissant assez de challenge pour chercher comment s'en sortir une bonne poignée de fois.
Lors de sa première partie, on apprend les mécanismes, on apprend l'Alchimie de Rikku, tellement riche et bien pensée que ça frôle le génie, les chimères servent à quelque chose ici, contrairement à un certain opus ultérieur, et surtout, chaque personnage a ses propres atouts.
De plus, chaque arme et armure est importante, chacune peut avoir des spécificités diverses et variées qui peuvent être utiles ou non.
Le sphérier est une magnifique invention de progression de personnages. Il faut à la fois des sphères pour actionner les cases et des points pour avancer, qui font en quelque sorte office de niveaux car vous les gagner en combattant.
Bref tout est réglé comme un piano pour donner un système de jeu riche et très intéressant.

Mais ce gameplay a une toute autre dimension.

Le NSG. Le No Sphere Grid. Qu'est-ce ? C'est le fait de finir le jeu sans avoir une seule fois touché au sphérier. C'est possible ? Bien sûr, mais cela demande énormément de réflexions et le challenge est considérable, car il faut tout régler au millimètre et trouver les bonnes armes. Oui, c'est possible de battre Yumalesca avec 500 HP. Il faut chercher, se retourner la tête, et quand on voit le mot " Overkill " au dessus d'une chimère purgatrice, ça fait un plaisir fou. Il faut du temps, il faut booster ses chimères, trouver des bonnes armes pour progresser en fuyant le minimum possible. Exemple tout bête : Vous avez galéré dans votre première partie dans la route après la bataille de Mi'Ihen ? Vous aviez trouvé une arme qui pétrifie mais ça ne vous intéresse pas parce que vous avez une arme à HP + 20% ? Faux, archi faux, c'est une arme à ne pas manquer, car avec, vous tuez les ennemis tellement facilement que vous ne perdez même pas de vie. C'est ça le NSG : Parvenir à faire des combats où vous avez galéré comme c'est pas permis en première partie, et là, vous avez vos stats de début. Et on dirait bien que le jeu est pensé pour cet autre type de partie. La gestion des sorts de protection rend cela tout à fait possible, ajouté à la possibilité de customisation des chimères.

Notons au passage que le boss final est ridicule comparé aux boss annexes, notamment ceux du CEM ouvert après une quête annexe et qui sont redoutables et vous demanderont beaucoup d'efforts même dans votre partie principale. Les chimères purgatrices sont coriaces et demandent beaucoup d'attention ( et peuvent laisser les meilleures armures du jeu à force de persévérance ).

Voilà donc, ce jeu a plusieurs facettes, et pour noter les quelques défauts, on pourra donner les déplacements lents et un peu " Je me promène sur la lune " de votre personnage principal, des armes ultimes très très longues et chiantes à avoir ( Le Sceau de Lulu avec les éclairs -____- ) et un boss final tellement anecdotique que tu peux le faire se tuer tout seul ( Zombie ... )

Bon jeu !

PS : Si vous utilisez Yojimbo, vous êtes un gros noob.
JuYawn
10
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes J'y ai joué tellement longtemps qu'en sortant de chez moi, le monde avait changé et

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le 10 déc. 2010

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JuYawn

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