GhostWire: Tokyo
6.3
GhostWire: Tokyo

Jeu de Tango Gameworks et Bethesda Softworks (2022Xbox Series X/S)

Une plongée envoûtante dans le surnaturel tokyoïte

Publié par Bethesda Softworks, Ghostwire: Tokyo est un jeu d'action-aventure disponible sur PC et PS5 et développé par Tango Gameworks, dirigé par Shinji Mikami, connu pour ses travaux antérieurs sur Resident Evil et The Evil Within. Cette aspect horrifique se retrouve d'ailleurs ici, avec un Tokyo sous l'influence d'une mystérieuse entité qui a fait disparaitre les humains, laissant place à des créatures errantes. Ambiance surnaturelle garantie !

Une vision du Japon méticuleusement détaillée !

L'action se déroule plus précisément dans la ville de Shibuya, où l'on trouve tout ce qui caractérise la mégalopole comme des gares, des immeubles imposants ou encore des zones résidentielles. Le célèbre carrefour est bien sûr inclus, ainsi que des paysages inspirés de complexes commerciaux renommés. Bien sûr, quelques liberté sont prises, mais on s'y croirait ! Les bâtiments, ainsi que les distributeurs automatiques, les machines à billets, les enseignes devant les magasins, les bannières et les chantiers de construction, tout contribue naturellement à une ambiance typiquement japonaise. Il y a beaucoup de boutiques qui semblent familières, et explorer la ville est un véritable plaisir en soi. Personnellement, je pense que c'est peut-être la meilleure retranscription de l'ambiance nippone dans un jeu à ce jour, ce qui explique la raison pour laquelle j'ai une affection toute particulière pour ce jeu. De plus, c'est vraiment très joli et coloré, il y a un esthétique qui accroche vraiment et donne envie de s'y plonger.


De ce fait, la carte est vaste et explorer le centre-ville rempli de gratte-ciels peut sembler difficile. Mais il existe des méthodes de déplacement telles que le grappin qui s’accroche aux Tengu volants ou le grind aérien, qui permettent de se déplacer facilement. L'exploration se fait également à la véritable, ce qui ne fait que rendre plus conséquente la surface d'exploration. Ainsi, une fois que vous obtenez la compétence qui permet un "grappinage" libre, se déplacer d'un toit à l'autre devient extrêmement agréable.


Sur le terrain, vous aurez également de quoi faire, avec de nombreux ennemis, tous inspirés de célèbres légendes urbaines, histoires de fantômes et créatures mythiques japonaises, comme "Hanako des toilettes" par exemple. Des blagues sont cachées dans divers endroits à travers les quêtes secondaires, les objets de collection et les objets trouvés dans la ville, offrant des découvertes inattendues qui sont passionnantes à explorer. Même si vous n'êtes pas familier avec les thèmes occultes, le jeu est très convivial grâce à une base de données qui explique ces éléments en détail. En fait, il y a un amour tellement débordant pour la Japon et sa culture dans ce jeu (surnaturelle ou non), que tout amateur du Soleil Levant ne pourra que s'extasier. Vraiment, c'est saisissant.


Et puis, ces rues où les humains ont disparu en laissant derrière eux leurs vêtements , ces vestiges de vie quotidienne sont éparpillés partout, ces âmes égarée et ce passage dans un hôpital en début du jeu. On sent clairement l'hommage à Shin Megami Tensei, plus particulièrement le 3. Impossible de rester insensible.


Un côté light RPG et des combats malheureusement râtés

Les combats dans ce jeu reposent sur des pouvoirs élémentaires appelés "Éther Shot" fournis par la force spirituelle de KK. L'Éther comprend trois types d'attaques : vent, feu, et eau, chacun ayant ses propres caractéristiques telles que la capacité de tir rapide ou une large portée d'attaque. Cette approche permet de varier les plaisirs en combat, proposant à la fois des stratégies basées sur la puissance brute et d'autres qui requièrent plus de finesse et de précision, adaptées aux préférences et à l'évolution de chaque joueur dans le jeu. Chaque Éther Shot est limité par un nombre de balles qui peut être rechargé en tuant des esprits ou en détruisant des cristaux flottants sur la carte.

Au fur et à mesure que le jeu progresse, il devient possible de combattre également avec un arcs, une arme à la fois puissante et discrète, essentielle pour lutter contre les ennemis puissants ou dans les zones où de nombreux ennemis patrouillent. Des tags également disponibles peuvent paralyser, guider, ou bloquer la vision, et leur utilisation habile peut neutraliser les ennemis en toute sécurité. En outre, le jeu inclut des compétences de furtivité telles que "Purification instantanée" et des capacités de défense comme le blocage.

En montant de niveau, il devient possible de débloquer des compétences et de créer un style de combat personnalisé pour chaque joueur. Vous pourriez renforcer vos Éther Shots pour engager le combat frontalement, augmenter votre vitesse de déplacement en accroupissement pour privilégier la discrétion, ou encore augmenter votre nombre de flèches pour devenir un vrai sniper. L'idée à l'air intéressante mais, malheureusement , certains combats dans le jeu sont inévitables, et compter uniquement sur le l'un ou l'autre peut s'avérer difficile, voire tout simplement impossible, ce qui rend cette sensation de liberté tout à fait factice.


Une histoire en retrait et pourtant...

La trame principale, bien qu'interessante, n'est pas forcément mémorable et manque de profondeur, malgré de très bonne intention. Cependant, c'est au niveau de la relation qui uni Akito et KK que l'écriture dévoilera toute sa richesse. Au début de l'histoire, Akito, qui a failli se faire posséder complètement par cet esprit, s'allie finalement avec lui pour atteindre un objectif commun. Bien qu'au départ, les interactions entre le caractère abrupt de KK et Akito sont conflictuelles, à mesure que l'histoire avance, les deux personnages commencent à se comprendre et à développer une relation unique et impressionnante de complices, ce qui est une dynamique classique mais très appréciée et bien développée. Leurs conversations se déroulent dans toutes sortes de situations : combats, quêtes, exploration, etc. Que ce soit KK désirant acheter des cigarettes lors d'une visite au convenience store, ou taquinant Akito en plein combat lorsqu'il prend de l'assurance, leurs échanges sont divertissants et ajoutent une touche d'humour et de légèreté à l'aventure. Akito, sérieux et passionné, et KK, gruplus brut mais avec un bon fond, développent leur relation progressivement, se rapprochant au fur et à mesure que progresse le récit. Leur interaction non seulement enrichit l'expérience du jeu mais souligne aussi la profondeur de leur relation, transformant leur duo en une véritable force au cœur de l'intrigue.


Alors oui, tout n'est pas parfait. Les âmes à libérer sont ridiculement nombreuses, le jeu n'est pas franchement très difficile et il est indéniable qu'une certaine redondance s'installe. Pourtant, l'esthétique du jeu, son ambiance et sa véritable déclaration d'amour au Japon sont si réussies, que je ne peux dès lors m'empêcher de le considérer comme l'un de mes jeux favoris.



-Wave-
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes et Les meilleurs jeux vidéo de 2022

Créée

le 3 août 2023

Modifiée

le 17 avr. 2024

Critique lue 11 fois

1 j'aime

-Wave-

Écrit par

Critique lue 11 fois

1

D'autres avis sur GhostWire: Tokyo

GhostWire: Tokyo
Palzo
6

Richesse artistique et pauvreté des idées

Légère attente pour un jeu estampillé Tango Gameworks, je m'attendais à un univers prenant au vu du travail déjà accompli avec les précédents jeux. Je ne me trompais pas, le jeu nous offre une ville...

le 29 mars 2022

9 j'aime

5

GhostWire: Tokyo
AlMomoSan87
10

Un univers, un récit, un duo, un pouvoir, un jeu étrange...mais moi j'aime bien....

Dernière proposition vidéoludique issue du génial esprit de Shinji Mikami, père de Resident Evil et Vanquish, et de son studio, Tango Gameworks...tout juste disponible en cette fin de mois de mars...

le 2 avr. 2022

6 j'aime

GhostWire: Tokyo
DuotakunoSora
6

Seul dans Shibuya

Accueillons avec joie cette fin, qui marque l'avènement d'un nouveau commencement !Un mystérieux brouillard s'abat sur le quartier de Shibuya.Dès que quelqu'un est touché par la brume, il disparaît...

le 23 mars 2023

3 j'aime

Du même critique

Fire Emblem Fates
-Wave-
10

Le sort fait les parents, le choix fait les amis

Celui qui a le choix a aussi le tourment Deux familles que tout oppose se livrent une guerre sans fin. D’un côté, le clan Hoshido représenté par Ryoma, un samourai respectant le code moral du...

le 31 oct. 2015

23 j'aime

10

Master of Reality
-Wave-
10

Critique de Master of Reality par -Wave-

Lorsqu'il est question d'aborder Black Sabbath, nombreuses sont les personnes à glorifier Paranoid. Ceux-là auront raison. Pour ma part, j'ai découvert le groupe britannique par l'intermédiaire de...

le 16 août 2012

18 j'aime