Hate Plus
7.6
Hate Plus

Jeu de Christine Love (2013PC)

Ayant fait une critique sur le premier jeu, autant continué pour sa suite. Même s’il y a tout de même beaucoup moi de chose à dire sur ce second jeu (qui je pense est surement le dernier de cette « saga »).
Moins de chose à dire car à la fois l’effet de surprise est passé, mais aussi car c’est tout simplement moins bon.
On se trouve donc juste après Analogue : A Hate Story, nous venons de quitter le précédent vaisseau avec la partenaire que l’on a choisis (Princess Bride pour moi), voir même les deux si on a été assez malin pour (je sais pas du tout comment il fallait faire, faites vos conclusions).
Mais de nouveaux dossiers ont été trouvé et il se trouve justement qu’ils se passent avant les événements narrés dans le précédent jeu, et racontent comment la société du vaisseau est passé de futuriste, avec une sorte de démocratie méritocratique, à celle que l’on a connu dans Analogue (cad moyenâgeuses).
Et là très vite les mauvais points s’accumulent :
- Déjà la narration est vraiment moins maitrisés que celle de Analogue, là où avant on avait une sorte d’histoire en mode pièce de puzzle, qui changeait suivant les points de vue, mais aussi la temporalité. Ici, on garde les différents points de vue (mais on maitrise beaucoup mieux ça depuis Analogue), mais sans la temporalité car dès le début du jeu tous les fichiers sont donnés. Ainsi on peut connaitre la fin de l’histoire tout de suite si on le veut, mais surtout on peut suivre l’histoire chronologiquement en prenant les fichiers dans l’ordre. Ca parait tout con, mais cette narration en pièce de puzzle aidait vraiment Analogue, car on était transportait dans l’histoire, et heureux de petits à petits faire tout seul les liens comme des grands.
- La narration présent est beaucoup moins là et surtout importante. Ce qui était intéressant dans Analogue c’était que Princess Bride nous permettait de prendre du recul sur ce qu’on lisait, car elle l’avait vécue en temps réelle, et donc donnait son point de vue en même temps. J’imagine qu’avoir eu *Mute avec soit aurait donné un truc à peu près pareil, mais malheureusement je l’avais abandonné derrière moi. Du coup je me retrouve avec Princess Bride qui découvre l’histoire en même temps que moi, et donc n’a pas grand-chose d’intéressant à me dire à part « oh c’est si romantique » ou « oh c’est si cruel ». De plus, elle ne nous interrompt que très rarement dans notre enquête, ce qui fait que du coup on enchaine les fichiers lus sans interruption et sans ce « vent frais » que peut apporter ces discussions un peu bateau, mais qui change les idées.
- L’histoire racontée est tout simplement moins bonne. Entre le fait que sur les 5-6 time line que l’on a, il y a parfois quelques ressemblances (genre les 2 couples homosexuels en mode « je t’aime, moins non plus » et qui se terminent de la même façon), les fins un peu frustrante car on se dit qu’il aurait pu y avoir des choses après, et le manque de « lettres marquantes », c’est vraiment beaucoup plus faible que Analogue… Le passage de démocratie à dictature est pas super bien approfondie (et heureusement car ça m’ennuyait pas mal), les thématiques féministes sont beaucoup beaucoup moins bien faite que Analogue, et tout simplement à aucun moment j’ai vraiment été transporté par le récit. La meilleure histoire pour moi a été celle d’une jeune ingénieure qui se bat dans un mode sexiste, et se prend souvent des coups durs sous différente forme. Ce récit était à la fois prenant, les personnages attachant, et beaucoup de lettres touchantes. Mais à part ce récit là… bof.
- Et pour finir un petit défaut, pendant des dialogues avec Princess Bride, elle nous demande souvent des choses qu’on ne sait pas vraiment, et dont on doit quand même répondre par oui ou non. Et j’avoue que j’aimais vraiment ce genre de situation, où on pouvait lui promettre un truc sans en être sûr à 100% (car comme pour Analogue, on ne sait rien du monde où on vit, donc on façonne un peu tout avec notre imaginaire). Et j’espérais qu’à un moment je serais un peu pris à revers à cause d’une promesse impossible ou autre. Mais non. J’avais promis à Princess Bride qu’on pourrait la faire passer dans un vrai corps, et que je serais à ses côtés dans les couts durs. Et l’épilogue nous montre que c’est bien ce qu’il se passe. J’aurais aimé que finalement il soit impossible de mettre Princess Bride en personne réelle, et que du coup ça créait une dispute intéressante. Mais non, et c’est bien dommage.


Mais tout de même, Hate Plus a gagné quelques petites features par rapport à Analogue, rien de foufou, mais je tiens quand même à le signaler :
- Déjà, on a ajouté un troisième bouton pour les dialogues ! Enfin ! Bon rien de dingue, les dialogues avec l’IA restent assez basiques et prévisible, mais c’est quand même une grande avancée par rapport au « Oui/Non » d’Analogue. On est déjà un peu plus nuancé, et ça fait du bien.
- Cette histoire de temps à attendre avant de pouvoir jouer. Si cette features est assez frustrante de prime abord, c’est au final quelque chose que j’ai bien aimé. J’ai joué le jeu, et c’est vrai qu’au fur et à mesure, ça renforce pas mal l’immersion. Devoir attendre le lendemain pour bien découper le jeu en plusieurs jours, c’est sympa. Et on sent vraiment le côté « voyage spatial » où on découvre de nouvelle chose au jour le jour. L’apogée de ce système arrive au moment où on doit préparer un gâteau, et où chaque action est timé. Du genre si elle nous demande d’aller vérifier qu’on a tous les ingrédients pour le gâteau, et qu’on répond du tac-o-tac, elle nous dira qu’on a pas eu le temps d’aller vérifier. C’est tout con, mais diable que j’ai aimé ce passage (même si niais comme tout, parce que bon… un gâteau ? seriously). Pour le coup, je pense que ce fut mon passage préféré du jeu.


Bref, si Hate Plus est évidemment un jeu qui n’a aucun intérêt si on n’a pas joué à Analogue avant, c’est aussi un jeu dont on peut se passer même en ayant joué au premier titre. Car l’histoire n’est pas très intéressante, la narration est bien moins bonne, et l’effet de surprise est passé.
En fait Hate Plus doit être vu comme un Analogue 2, mais son extension (mais si souvenez-vous, l’ancêtre du dlc). Car comme l’extension, cela nous rajoute une nouvelle mission/histoire, en moins bien fait (ici la narration), mais avec quelques nouvelles features sympathique. Et donc Hate Plus est une extension moyenne. Pas d’une utilité primordiale, mais suffisamment sympathique pour mériter l’achat.

Houblon-Warrior
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le 6 juin 2015

Critique lue 212 fois

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