C’est sur Xbox 360, du temps de Blood Money, que j’ai découvert tout le potentiel mortel de l’Agent 47 avec un plaisir jubilatoire. Il fut, à l’époque, l’un de mes jeux préférés de sa génération, si bien que j’ai passé des dizaines et des dizaines d’heures en sa compagnie. Six ans plus tard, l’épisode Absolution, en dépit de son ambiance diablement sympathique et de sa réalisation léchée, ne m’avait pas du tout convaincu. C’est donc avec une certaine appréhension que je me suis lancé dans Hitman 1, puis Hitman 2, dont je vous propose le test conjoint. Quelle claque ! Sans conteste mes jeux préférés sur cette génération de console ! Tout simplement !


Du changement dans la continuité


Fondamentalement, Hitman 1 & 2 conservent les bases de la série. Il est donc toujours question de voyager aux quatre coins du globe pour tuer une ou plusieurs cible(s) en utilisant des méthodes variées (et parfois même très surprenantes). L’Agent 47 dispose de sa panoplie habituelle (dont ses emblématiques corde à piano et pistolet silencieux) et son arsenal ne cessera de s’enrichir au fil de votre progression… et de votre habilité. Le gameplay reprend également l’Instinct, un système déployé dans Hitman Absolution et qui permet de mettre en évidence les cibles et les objets. Rien de neuf sous le soleil, me direz-vous ! Détrompez-vous ! Les développeurs ont introduit de nouvelles mécaniques qui enrichissent considérablement l’expérience de jeu.


Les opportunités, tout d’abord. Elles se présentent sous la forme d’une élimination scénarisée. Il convient de suivre les différentes étapes jusqu’à l’assassinat. Dans l’une des missions, vous aurez ainsi la possibilité de vous déguiser en médecin pour ausculter une cible… et la tuer. Bien que très scriptées, ces opportunités apportent beaucoup de variété et de rejouabilité aux différents contrats. Elles permettent, en outre, de révéler de nouveaux pans de scénario ou d’en apprendre davantage sur les cibles.


A cela s’ajoute un système de défis. Votre objectif ? Essayer de tous les remplir, pour augmenter votre niveau et débloquer de nouvelles possibilités (matériel, armes, points de départ de la mission, caches). Autant dire que c’est une tâche herculéenne qui vous attend tant ils sont nombreux et variés. On appréciera également leur grande diversité. Tuer une cible d’une façon bien précise, pousser un PNJ d’un plongeoir ou simplement collecter une banane : il y en a pour tous les goûts et ils donnent rapidement l’envie de relancer une mission.


Enfin, cerise sur le gâteau, Hitman 1 & 2 offre également des contrats Escalade. Il s'agit de remplir un contrat qui évolue sur 5 niveaux de difficulté. Généralement, l'objectif du premier niveau consiste à éliminer une seule cible. Par la suite, chaque niveau du contrat ajoute des impératifs au contrat initial, comme tuer des cibles supplémentaires, tuer avec un déguisement ou une arme spécifique ou encore respecter un timing précis. Autant dire que triompher du niveau maximal de chaque contrat Escalade est aussi périlleux que gratifiant !


C’est donc un contenu gargantuesque que proposent Hitman 1 & 2, pour peu que vous accrochiez à son concept, auquel il faut encore ajouter un mode en ligne qui, je l’avoue, m’a peu passionné. Si les contrats principaux de chaque destination peuvent être rapidement bouclés, attendez-vous à passer au moins 10 à 20 heures par sur chaque map, le temps d’en découvrir tous les secrets, de dévoiler toutes les opportunités, de réaliser un maximum de défis et de triompher de tous les contrats Escalade.


Dépaysement garanti !


Au-delà de son gameplay, complet et addictif, le gros point fort de Hitman 1 & 2, c’est le charme fou des destinations. Quel régal visuel ! En plus d’être porté par une réalisation graphique franchement somptueuse, qui flattera plus d’une fois votre rétine, les deux jeux instaurent, en chacun des lieux, une atmosphère singulière, digne des plus belles cartes postales. Du village italien à l’île tropicale, de la station balnéaire japonaise ultra high-tech au faubourg typiquement américain, du château perdu sur une île à la ville marocaine, vous allez en prendre plein la vue ! Le dépaysement est total et l’exploration de ces destinations, riches en détails et en choses à voir, est en soi un pur régal.


Il faut d’ailleurs noter que les niveaux de Hitman 1 & 2 sont particulièrement vastes, la plupart du temps. Ils peuvent d’ailleurs accueillir jusqu’à 300 PNJ qui réagissent aux actions du joueur, souvent de façon assez réaliste, parfois de manière totalement idiote.


L’IA en question !


Et, justement, au chapitre des reproches, certains seraient tentés de mettre en exergue l’IA. Soyons clairs : elle est capable du meilleur, comme du pire. Soyons tout aussi clairs : elle est parfois permissive. Toutefois, à mon sens, si on peut lui reprocher quelques errances incompréhensibles, difficile de critiquer sa permissivité. La quête du réalisme a ses limites. Qui veut vraiment d’une IA irréprochable ? Bien sûr, ce serait sans doute très surprenant, la première fois, de constater qu’un garde, à 20 mètres, est capable de voir votre pied gauche qui dépasse d’un buisson. Mais cela ne deviendrait-il pas frustrant, au fil des parties ? Une bonne IA, c’est avant tout une IA qui est capable de mixer réalisme et plaisir ludique. En ce sens, Hitman 1 & 2 s’en sortent bien ! Il reste toutefois une marge de progrès. Ainsi, on peut juger surprenant que des gardes qui surveillent une entrée ne s’étonnent pas de nous voir disparaître dans les buissons pour gravir le mur d’enceinte de la propriété qu’ils gardent quelques mètres plus loin. On pourrait s’attendre à ce que l’un d’eux nous suive. Nul doute que les prochains épisodes amélioreront encore la copie de ce point de vue !


Au chapitre des griefs…


Bien entendu, au-delà de l’IA, d’autres reproches, plus incontestables, peuvent être reprochés à Hitman 1 & 2. On regrettera par exemple de ne pas pouvoir fermer une porte à clé, de ne pas pouvoir fermer un robinet, d’être incapable d’étrangler un PNJ dans un escalier, le fait que les civils ne réagissent pas aux flaques de sang, etc. On déplorera également les temps de chargement relativement longuets.


On reprochera aussi le fait que les opportunités, au du moins certaines d’entre elles, ne soient pas limitées dans le temps. Et, enfin, on épinglera que les défis, nombreux et variés, font parfois preuve d’une trop grande rigidité. Ainsi, dans l’une des missions, il est question de tuer un personnage durant une séance de massage. Il est parfaitement possible de se faufiler dans la salle de massage, de tuer ou d’assommer la masseuse puis d’éliminer la cible. Si vous procédez de la sorte, le jeu ne validera toutefois pas le défi ; il attend en effet que vous preniez la place d’un masseur et que vous portiez donc le costume adéquat.


Permis de tuer… à l’infini !


Pourtant, malgré ces défauts, plus ou moins nuisibles à l’expérience de jeu, la magie opère encore et encore ! Hitman 1 & 2, c’est un peu la madeleine de Proust du meurtre. On peut y jouer des heures, s’en lasser, puis y revenir quelques semaines ou quelques mois plus tard et reprendre le même plaisir jouissif.


Et ça, définitivement, c’est la marque des grands jeux.


C’est aussi la raison pour laquelle, définitivement, Hitman 1 & 2 sont mes jeux favoris de cette génération !

Jérôme_Derochette
9

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Créée

le 13 mai 2020

Critique lue 241 fois

3 j'aime

Jean Sairien

Écrit par

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3

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