Si l'univers pulp d'indiana jones a largement infusé le monde du jeu vidéo, et accouché de deux séries majeures (Tomb Raider et Uncharted), cela fait longtemps qu'il n'est plus roi sur ses terres, le dernier grand jeu estampillé "Indy" s'appelle "Fate of Atlantis", et date de 1992. 33 ans, une paille.
Il a bien tenté de suivre cette formule aventure/action avec les "MAchines infernales" (1999), "Tombeau de l'empereur" (2003) et "Sceptre des rois" (2009), mais ces jeux semblaient toujours en retard, malgré un écart réel de qualité (et de plaisir) qui s'amenuisait au fur et à mesure. J'aime même plutôt bien les 2 derniers nommés.
Sorti dans le sillage du correct (mais tout à fait oubliable) 5e film, ce "Cercle Ancien" tente autre chose et va miser sur l'immersion: pensons cinéma, pensons grand. Et pensons nostalgie bien entendu.
Au menu, Machine Games va capitaliser sur une recette FPS, avec des sensations que l'on a déjà vu dans Skyrim par exemple, autant par cette exploration d'environnements mystérieux, ces progressions "plate-forme" que pour les combats. La sauce est allongée avec des phases d'infiltration - une mécanique de costumes, et pas mal d'énigme et d'exploration. La marmite, ou plutôt les marmites, sont des environnements de taille moyenne (que l'on peut parcourir en 20 min en ligne droite), cohérents et proposant un certain nombre de zones, d'un gros paquet de collectables et de secrets.
Le scénario est vraiment cool, avec un vrai bon méchant (nazi) et de vrais bons gentils. L'humour, la restitution de ce ton pulp sont très réussis, et omniprésents dans toutes les couches d'écriture (du gameplay au scénario, aux dialogues...)
La forme est elle aussi très réussie, le jeu est magnifique et son sound design, ses doublages (incluant bien entendu Richard Darbois dans le rôle titre) est au diapason des standards d'une telle licence.
Seul un final un peu en dessous, comprenant une "vraie fin" vraiment insuffisante et une sensation d'avoir fait le tour du concept en fin de jeu - d'où une vraie question sur l'héritage de ce titre - constituent de vrais griefs pour un jeu qui reste un gros moment de plaisir. Et un titre autrement plus marquant que le film de Mangold, en face.