Surprise teintée de déception

Inscryption c'est un jeu de carte tour-par-tour roguelike, mais... avec un twist.

Pour certains c'est déjà trop en dire donc j'invite le lecteur avisé à se faire sa propre opinion avant de me lire. Car elle est un élément central d'Inscryption, je parlerai ici librement de la structure du jeu tout en spoilant sous balise certains éléments spécifiques de l'intrigue.

Comme beaucoup le recommandent, j'ai donc lancé Inscryption en n'en connaissant que quelques visuels, bien sympathiques au demeurant. Le concept d'un roguelike en grande synergie avec un escape game me paraissait assez convaincant et je me suis vite investie dans les mécaniques que le jeu distille au compte-gouttes.

Si notre adversaire nous parait au début cruel et que les dés semblent pipés, Inscryption nous fait toutefois rapidement comprendre que les règles déséquilibrées du jeu peuvent se retourner à notre avantage. C'est plus ou moins à ce moment que l'on perçoit les limites (intentionnelles) de game design et que l'envie de sortir de la matrice se manifeste. Après plusieurs essais, on casse le jeu de la manière qui nous plait, et l'on quitte la première partie du jeu.

C'est à ce moment que Inscryption change drastiquement de ton, nous exposant d'un coup à plusieurs couches de scénario plus qu'explicites (la partie 1 étant a contrario assez énigmatique) et jetant par-dessus bord l'esthétique 3D rétro assez léchée... pour

Le gameplay est lui aussi altéré, sous forme de "demake". D'autres mécaniques rentrent en jeu mais les failles restent toujours nombreuses, sans que l'on sache trop si cela est volontaire. Il en devient par conséquent plus compliqué de s'investir dans son deck que l'on s'attend à voir disparaître au plus vite.

J'ai conscience que cette façon de jouer sur les attentes est probablement là pour bousculer le joueur mais je ressors forcément de l'expérience avec beaucoup de regrets. L'escalade du scénario est pour moi franchement ridicule et vient enfoncer le clou :

J'attendais d'Inscryption un gameplay solide qui sorte un peu des sentiers battus mais Daniel Mullin Games avait en tête de proposer une expérience narrative (extraludique, métanarrative, tous ces jolis mots), en prenant de court le joueur. Peu convaincue par les procédés utilisés, j'en sors donc franchement déçue.

Bref, un rogue-like avec des mécaniques de deckbuilding ça n'est pas particulièrement novateur après les excellents Dicey Dungeons ou Slay the Spire et la formule doit être bouleversée, on est d'accord. Je ne suis en revanche pas certaine que la façon qu'a Inscryption de lister tous les clichés éculés du jeu vidéo indépendant meta apporte le vent de fraîcheur escompté.