Don't listen Flowey the Flower !

Inscryption s'inscrit dans la droite lignée - encore trop rare - des jeux qui dialoguent avec l'histoire des jeux vidéos, avec son propre genre (le deck-building) et avec le joueur.

Il se présente comme un deck-building rogue-like, genre on ne peut plus à la mode, avec une forte composante narrative, face à un adversaire qui semble inventer les règles et l'évolution du jeu (forcément à son avantage) au fur et à mesure de notre progression, comme un maître de jeu dans un jeu de rôle.

Autres faits troublants : certaines cartes s'adressent directement à nous, le joueur, et en tant que tel nous disposons d'un avatar dans le jeu et sommes libre de quitter la table pour nous dégourdir (virtuellement) les jambes. Jusque là je n'ai rien spoilé qu'on ne découvre dans les premières minutes de jeu mais la suite continue sous balise.

Personnellement j'ai connu une petite phase de découragement avec l'impression que le jeu grugeait pour me faire perdre,

d'autant que si je suis un vétéran de Magic (et par la suite du deck-building en jeu de plateau hérité de Dominion) je n'ai jamais adhéré plus que ça à la combinaison rogue-like ; je n'aime que rarement repartir de zéro pour rejouer encore et toujours la même boucle, même si les meilleurs titres du genre arrivent à rendre chaque répétition quasi unique (Hadès !). Pourtant l'ambiance absolument géniale et la certitude que le jeu allait basculer m'a fait persévérer.

Et effectivement le jeu bascule pour entrer dans une nouvelle dimension qui, de très bon, le fait passer à exceptionnel, quittant le rivage du deck-building rogue-like sans pour autant le quitter vraiment. Ludiquement c'est à la fois simple et très solide (et bourré de bonnes idées) et narrativement c'est une belle réussite. Du grand art !