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Comment 6h sur un petit jeu indé peut laisser plus de traces que 100 heures sur un Triple-A comme Assassin's Creed Origins ? Sans doute, parce qu'au bout d'une vingtaine d'heure sur un Triple-A, on a fait le tour de la question et que le reste n’est plus que répétition.

Alors que dans un jeu indé, la durée de vie plus limitée force un gameplay qui évolue sans cesse retenant donc constamment l’attention du joueur.

C’est exactement le cas de Jusant, jeu au gameplay vertical reprenant de réelles mécaniques de l’escalade : pose des pitons et des relais sur la paroi, gestion de la corde, phases en rappel, poulies... Les gestes du grimpeur sont fidèlement reproduits et, détail appréciable, le personnage s’assure en permanence avec sa corde avant de commencer à grimper. C’est totalement intégré dans le gameplay et le level design mais cela ajoute un côté réaliste et un bon message à passer : que ce soit dans un jeu vidéo, sur une falaise ou en salle, quand tu grimpes, tu t’assures.

Jusant propose un système de jeu original avec les gâchettes contrôlant chacune une main du personnage et si au début on galère, on prend assez vite le coup. D’autant plus qu’on est aussi constamment challengé par le côté réflexion caché dans ce jeu d’escalade : trouver la bonne voie, atteindre certains points, faire attention à la longueur de la corde, faire attention à l’endurance… tous ces éléments apportent une réelle satisfaction, une fois le passage franchi.

Jusant est aussi un exemple de level design intelligent qui se renouvelle sans arrêt ajoutant de nouvelles mécaniques au fur et à mesure de l’expérience tout en accompagnant le joueur via de subtils indices qui ne viennent jamais gâcher sa réflexion, lui permettant d’avoir sa dose de rage et de désespoir.

Cette évolution du level design accompagne celle de la narration qui propose une réelle histoire qui se tient et qui n’est pas qu’une excuse à faire de la grimpette sur une tour/montagne. Histoire, d’ailleurs, que j'aurais pu comprendre beaucoup plus vite si j'avais pris le temps de lire les lettres collectées tout au long de l'aventure.

Ajouter des voix au lieu de ces lettres aurait cassé l’immersion sonore du jeu, au demeurant très réussi. Toutefois, force est d'avouer que les pavés de texte donnent une plus ou moins bonne excuse pour s’abstenir de leur lecture.

Un des rares reproche qu’on peut faire au jeu, mais c’est le cas pour beaucoup de productions indé, est qu’il se finit un peu vite. Comme dit plus haut, 6 heures suffisent, ce qui, finalement, est assez peu surtout vu le prix de départ du jeu. Cela dit, les prix varient régulièrement aujourd’hui donc, au-delà de la durée de vie, on pointera surtout un déséquilibre dans la taille des niveaux avec les deux-trois derniers chapitres qui sont un peu rushés par rapport au reste du jeu.

En conclusion, Jusant est un petit bijou vidéoludique offrant une expérience inédite dans une ambiance visuelle et sonore de très grande qualité, le tout proposé par un studio indé et français qui plus est !