L.A. Noire
7
L.A. Noire

Jeu de Team Bondi, Virtuos et Rockstar Games (2011PlayStation 3)


2005



C’est en juillet 2005 qu’on a entendu parler officiellement de L.A. Noire pour la première fois. Je dis officiellement car dès janvier 2004, on apprenait que Brendan McNamara, le producteur du jeu, travaillait depuis 6 mois dans ses nouveaux locaux à un jeu destiné « à la PlayStation de troisième génération ». Et oui ! Non seulement on peut supputer que le développement de L.A. Noire a commencé 7 ans avant sa sortie mais en plus, ça devait être une exclusivité PlayStation. Que de changements depuis.


En septembre 2006, Rockstar annonce qu’il a récupéré le titre et que ce sera un jeu « crime thriller » pour les plates-formes de nouvelle génération, sans autre précision. Il a d’abord été annoncé pour l’année fiscale 2008 (soit avant mars 2009) puis retardé d’une année. La couverture du magazine Game Informer de mars 2010 a fait penser à tout le monde qu’il arrivait en septembre de la même année. Raté ! En février 2011, ce fut au tour de PlayStation : The Official Magazine de consacrer sa Une au jeu. L’article donnait une nouvelle date de sortie : mars 2011. On y est presque ! Ce fut dans un trailer de 90 secondes que la date finale fut révélée : le 17 mai 2011 aux USA et 3 jours plus tard en France.



LA Noire rôde



Dans L.A. Noire, le joueur dirige Cole Phelps, un Marine, héros de la 2ème Guerre Mondiale, dans le Los Angeles de 1947. En rentrant de la guerre, il trouve une place au LAPD. Il commencera donc comme simple flic en uniforme en charge de la circulation. Au fur et à mesure de la résolution des 21 affaires initiales (d’autres sont disponibles en DLC ou directement dans la Complete Edition), Cole montera en grade et passera de brigade en brigade : les mœurs, les incendies, la criminelle,…


L’histoire, l’ambiance et la ville sont les trois grands points forts du jeu. Los Angeles est vraiment bien reconstituée (bon, j’avoue, je n’étais pas né à l’époque… incroyable ! mais l’illusion est très bonne en tout cas). La zone dans laquelle le joueur peut évoluer est énorme et il faut plusieurs dizaines de minutes (au moins 2 dizaines, je pense) en voiture pour traverser toute la ville. Heureusement, les affaires sont à chaque fois dans la division de la brigade et il existe aussi la possibilité de laisser le partenaire conduire pour aller directement à la destination choisie. Les affaires nous amènent à suivre des meurtres ressemblant à celui du Dahlia Noir puis finira sur des enquêtes portant sur un trafic de drogue qui sera plus complexe qu'il n'y paraît au début.


L’ambiance est assez envoûtante. Que ce soit les décors, les personnages hauts en couleurs comme une wannabe actrice débarquant de sa campagne qui est aidée par sa célèbre tante, le mari dont la femme est assassinée qui va brûler des vêtements tachés de sang ou des patients d’un célèbre psychiatre qui deviennent incontrôlables, il y a toujours quelque chose à faire à Los Angeles pour un flic. La musique de Andrew Hale parvient d’ailleurs très bien à mettre le joueur dans cette ambiance très « film noir ». Que ce soit les musiques d’ambiance pour la recherche d’indice, celles plus stressantes lors des courses poursuites ou les chansons pour les bars, tout est bien exécuté même si pas toujours d’une originalité folle. J’aurais presque tendance à dire qu’il manque un peu de fumée de cigare.



Justement, qu’y a-t-il à faire dans L.A. Noire ?



Le déroulement d’une enquête suit toujours à peu près le même chemin : on arrive sur les lieux du crime, on l’inspecte pour trouver des indices, on interroge les témoins et les suspects et on procède à une arrestation après une course poursuite (en voiture ou à pied).


Mais il faut reconnaître que la technique d’animation est une prouesse et en met plein la vue quand on commence le jeu. L’équipe de Brendan McNamara a voulu faire en sorte qu’on se retrouve vraiment dans la peau d’un détective. Et que fait un détective ? Il interroge les « personnes d’intérêt » pour l’affaire en cours. Je dois avouer que la première fois que j’ai vu un trailer de L.A. Noire, j’ai été complètement subjugué par la technique qui était déployée devant mes yeux. Pour la première fois, les animations du visage d’un personnage de jeu vidéo étaient vraiment réalistes : la synchronisation labiale parfaite, les détails nombreux, le regard parfaitement « modélisé ». On se croyait presque devant un épisode de série télé. Certes, on voit toujours que c’est de la 3D mais pour du calcul en temps réel, j’ai vraiment l’impression qu’on commence à sortir de « l’uncanny valley ».


Malheureusement, au bout de quelques enquêtes, on s’aperçoit que le gameplay qui a été pensé derrière est très simple : pour chaque réponse apportée par le témoin, le joueur n’a que 3 réactions possibles. Soit on pense que le témoin dit la vérité, soit qu'il ment (et il faudra le prouver avec une preuve) soit on doute de la véracité du témoin. Et pour ça, on sent que la direction des acteurs a été claire : le regard doit être fuyant quand le témoin ment et droit quand il dit la vérité. Mais cela ne retire en rien les possibilités de cette technique et j’attends, malgré les déboires du développement de L.A. Noire, avec impatience d’en savoir plus sur son prochain jeu, Whore of the Orient (edit : nous sommes actuellement en 2015 et toujours pas de nouvelles).


Heureusement, il y a d’autres choses à faire dans L.A. Noire. Elles ne sont pas très nombreuses (on est loin d’un GTA) mais elles existent. Outre récupérer les indices (tous les objets avec lesquels on peut interagir sont indiqués via une petite sonnette et une vibration désactivables), il y a les crimes de rue. Ces événements, au nombre de 40, se déclenchent aléatoirement lorsqu’on conduit une voiture de police. Il s’agit d’une mini-affaire à chaque fois qui consistera soit à poursuivre un criminel en voiture ou à pied. Très rarement, il s’agira d’enquêter un peu avant l’arrestation. J’aurais tellement aimé que cette situation revienne plus souvent ! Autre regret, et c’est valable pour ces quêtes annexes ou pour la trame principale, il est pratiquement impossible de dévier de la voie prévue, qui est très souvent la mort du suspect. Pourtant, il est possible de tirer en l’air pour que le suspect s’arrête ou de pousser la voiture pendant les courses poursuites. Mais si la poursuite est prévue pour qu’elle soit stoppée par un accident mortel de voiture, ou si les développeurs ont décidé qu’il fallait tirer et tuer le suspect, pas moyen de faire autrement. Ça m’a vraiment perturbé car on se retrouve en tant que policier à abattre tout le monde ou presque. Mais au final, il n’y a que ces 40 quêtes annexes toutes du même type à faire à part la trame principale. Le reste, c’est de la recherche d’objets : entrer dans les 95 types de véhicules différents, trouver 13 journaux, 50 bobines de film ou 30 monuments et autres lieux importants.


Au final, je pense que L.A. Noire marque tout de même un jalon technique grâce à sa modélisation des visages et à leur animation. Les 20 à 25 heures de jeu pour les enquêtes uniquement sont vraiment très agréables mais le manque de variété a fait que finalement, je ne regrette pas de ne pas avoir pris l’édition complète. À la fin, le gameplay montre ses limites et le lien entre le mensonge et la preuve qu’on doit apporter n’est pas toujours évident. De plus, certes, les quêtes annexes ne sont pas des plus variées mais elles existent et permettent une variation de rythme bienvenue. l’ambiance et cette ville de Los Angeles des années 40 sont suffisamment bien faites pour bien dépayser le joueur. Enfin, et c'est quand même le plus important dans ce genre de jeu, les histoires et les enquêtes sont plutôt bien ficelées, montent en puissance tout au long du jeu pour devenir un fil rouge sur plusieurs enquêtes d'affilée.



Petit paragraphe sur les trophées



Platine obtenu en 35h40 après avoir terminé l'histoire des 21 affaires en environ 22h, je crois.
J'ai choisi de faire le jeu une première fois sans me soucier des trophées. J'en ai obtenu 29 pendant ce premier run (juste en entrant dans les véhicules que je ne reconnaissais pas pour faire avancer le trophée idoine). Un conseil, essayer de chercher quand même les bobines de film si vous voulez éviter de passer 4 ou 5 heures comme moi à ne faire que ça (c'est pas très excitant mais heureusement, on visite des endroits qu'on n'aurait jamais vu sinon et surtout, je regardais la saison 3 de 24h chrono en même temps, donc ça me permettait de passer le temps :o).


Sinon, dans l'ensemble, il n'y a rien de difficile : il faudra refaire les affaires dans lesquelles vous n'avez pas 5 étoiles et tous les items à trouver et les "street crimes" se trouve listés en temps réel de votre progression sur le Rockstar Social Club ! En plus de ça, il y a une petite astuce pour choper les véhicules à 2 et 4 portes qui vous manquent. Ne me restait alors plus qu'à avoir celui des 47000$ de dégâts (que je n'ai pas fait avec le camion de pompier car je mourais à chaque fois mais avec une voiture spéciale. Ici aussi, les dégâts sont visibles en temps réel sur le R*SC) et de tuer un ennemi avec chacune des armes, apparemment j'avais loupé le BAR.

Créée

le 6 sept. 2012

Modifiée

le 10 sept. 2012

Critique lue 922 fois

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