Mafia, c'est une histoire simple : Tommy Angelo, chauffeur de taxi qui galère à joindre les deux bouts, se retrouve (un peu) par hasard lié à la famille Salieri de la mafia de Lost Heaven (réplique fictive du New York des années 30). Tout au long du jeu, il n'aura de cesse de grimper les échelons tout en essayant de s'extirper de ce monde dans lequel il se sait condamner.


Sortie en 2002, la même année que Vice city, Mafia a été rangé, à tord, dans la catégorie des GTA like. Mafia 2 notamment pâtira de cette filiation erronée.


Car Mafia n'est pas un GTA like lambda comme peuvent l'être les Saints Row ou autre True Crime. L'environnement, dans un GTA, est le moteur principal du jeu. La ville est la source des intrigues, générateur de quête et de financement, bac a sable géant dans lequel on défit les lois de la physique humaine. Dans Mafia, elle n'est qu'un terrain de chasse accueillant les rixes et courses alimentaient par le scénario. Elle nous sert à aller d'un point A à un point B possédant juste la liberté de choisir le moyen pour se rendre à ce fameux point B. La ville n'est qu'un détail (majeur) permettant de renforcer l'immersion du joueur dans la peau de Tommy.


Une fois cette mise au point faite, vous allez me dire qu'est ce qui fait donc de Mafia un jeu si extraordinaire ?


Mafia n'a jamais révolutionné le monde du jeux vidéo et les développeurs n'ont surement jamais eu la prétention de le vouloir. Mafia raconte juste une histoire simple (basique) mieux que les autres. Le casting a une sacré gueule, les dialogues sont merveilleusement bien écrit et même si on évite pas tous les poncifs du genre, objectivement je n'ai jamais plus pris un tel plaisir à suivre une histoire racontée dans un jeux vidéo.


Mafia tient une alchimie parfaite, le jeu sait prendre son temps, ralentir le tempo quand il le faut, faire naitre un sentiment de quasi routine pour mieux la briser dans une gunfight sanglante. Peu de jeu arrive à marcher sur cette corde raide, naviguer entre l'ennui et l'excitation, pour exacerber tous les sentiments liés à l'action mais surtout à la "non action". Le mouvement est une notion simple à mettre en œuvre pour appâter le chaland, alors que le tenir avec des balades de 30 min à pied et en voiture, c'est beaucoup plus complexe. C'est ca qui rend le jeu si unique et si proche d'une expérience filmique (coucou David Cage, t'emmerdes pas à faire des QTE, joue à Mafia ca suffira) tout en conservant son caractère d'expérience vidéoludique. Je pousserai le vice (pas le GTA hein) en désignant Mafia comme un des (pas le seul bien sur) pères fondateurs du walking simulator.
Sauf que Mafia avait tout compris : l'absence de rythme ne fait pas forcément un jeu malin, tout comme l'action constante ne tient pas forcément en haleine en continu.


Mafia n'est une révolution ni graphiquement, ni dans le gameplay. Mafia est une évolution car il est un des premiers à avoir si bien compris l'importance de l'imbrication du gameplay, de l'environnement et du scénario dans un même tout.


A l'heure ou tout le monde plébiscite les Souls pour ces mêmes raisons, il est temps de rendre à César ce qui appartient à César.


Mafia est tout bonnement un chef d'œuvre.

Nostradamaus
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le 13 août 2018

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Nostradamaus

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