Mafia II: Definitive Edition
6.7
Mafia II: Definitive Edition

Jeu de Hangar 13, 2K Czech, d3t et 2K Games (2020PlayStation 4)

Mafia II est de ces jeux que j'ai découvert via de tierces personnes et sans lesquelles je n'aurais probablement pas osé sauter le pas, me disant que ce n'était pas mon genre. Si Mafia II ne rentre pas dans le panthéon de mes jeux les plus marquants, mon expérience sur PS3 m'a laissé de bons souvenirs surtout en terme de scénario et de personnages. La Definitive Edition était l'occasion de replonger dans cet univers que n'aurait pas renié Scorcese, tout en tâchant de voir si le jeu avait bien vieilli ou non.


La version Definitive démontre un lissage HD qui touche majoritairement les personnages principaux et ne gomme pas l'effet polygone de cette époque PS3. Si on peut s'habituer à ce visuel (malgré quelques moments de rire nerveux en remarquant que "Mieux, avant ? Pas forcément") ce sont les bugs qui viennent plomber l'aspect technique. Je me souviens encore d'une mission avec un portail qui, pour une raison inconnue, ne pouvait pas être ouvert, empêchant ainsi la réalisation de l'objectif. Ou encore une autre qui, si je mourrais, déclenchait une série de bugs à chaque mort : des PNJs aux visages complètement disparus, ou mon protagoniste se retrouvant enfermée dans des pièces inaccessibles dont celle où se planque l'ennemi. Ennemi qu'il est impossible de tuer, ce qui validerait automatiquement l'objectif. Si un redémarrage du jeu gomme le souci, ce type de bug, à répétition, gâche l'expérience.


Ce qui faisait la force de Mafia II demeure intact et permet de passer outre le visuel vieillot, ainsi que les quelques couacs techniques (qui en deviennent comiques). Vito Scaletta passe par toutes les étapes du jeune prodige se faisant embrigader par la mafia. Les rêves d'hier deviennent, petit à petit, des chaînes dont il devient impossible de se défaire. La verve des personnages est dénuée de toute pudeur, tapant allègrement dans le sexisme de l'époque (avec les prostituées) ou encore le racisme. Chaque clan (chinois, irlandais, italien) possède son propre vocabulaire pour désigner l'ennemi et l'humilier. Si ces propos s'expliquent par l'époque, il y a tout de même une scène dont le doublage démontre que le jeu date. Au sein de la prison, Vito doit combattre plusieurs représentants de clan dont celui des chinois. L'entraîneur de son adversaire expose un accent cliché asiatique digne d'un vieil épisode de Tintin, et avec le vocabulaire qui va avec : "Je t'avais dit que toi utiliser oeil du tigre !" (Autre temps, autre... mœurs ?)


Le récit principal de Mafia II est court (moins d'une dizaine d'heures) mais se tient et pioche dans nombre de thématiques. Tout en accompagnant Vito dans sa plongée des arcanes de la mafia, on suit l'évolution de la société américaine sur plusieurs années (des années 1940 à 1950) qui se traduit par une évolution du décor d'Empire Bay, des tenues des PNJs, des véhicules disponibles. Un sens du détail qui fait plaisir ! Le récit se termine sur un ton très amer mais qui est la suite logique de tous les évènements qui ont parsemé la vie de Vito. On n'échappe pas à la mafia.


En plus du jeu principal, la Definitive Edition se pare des DLCs. Leur construction est exactement la même : deux cinématiques en début et fin pour simuler un semblant d'histoire et, entre ces deux tranches fines, une liste de missions diverses aux objectifs répétitifs (voler une voiture, tuer une cible). Le DLC de Jimmy Vendetta est particulièrement pauvre en terme de scénario. Le pitch consiste simplement à aider l'homme à se venger de ses employeurs qui l'ont envoyé en prison. Le DLC centré sur Joe a le mérite d'apporter un brin de lore au jeu principal, puisqu'on apprend comment Joe revient dans la mafia après que Vito se soit retrouvé en prison.


Mafia II mérite d'être joué au moins une fois pour son histoire qui demeure le point fort de l'opus. Vito a tout du personnage auquel on s'attache : un brave gars ne cherchant qu'à s'extirper de sa condition d'immigré. Les personnages qui gravitent autour de lui reprennent des archétypes, mais cela s'inscrit logiquement dans l'univers mafieux dépeint et la conclusion vient placer une critique sur ces groupuscules de criminels dont l'image demeure attrayante malgré tout.


Par contre accrochez-vous pour le platine les affiches sont toujours aussi longues à récolter, et la Definitive Edition en a rajouté un bonus. Et on sait tous combien les joueurs a-do-rent récolter des collectibles qui ne servent à rien.


Mafia II Definitive Edition vaut-il le coup d'être acheté ? Je dirais que oui mais à petit prix et surtout pour le jeu principal, les DLC étant vraiment accessoires. 2K a déployé une mise à jour qui a corrigé des bugs (dont un trophée qui était impossible d'obtenir). Mais au vu du travail effectué, à prix fort je trouve cela abusif. Ou vous pouvez patienter pour la sortie du pack qui réunira les trois jeux.

So-chan
6
Écrit par

Créée

le 14 juil. 2020

Critique lue 407 fois

4 j'aime

So-chan

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