Hormis la quête Principale bien menée, rythmée et originale, le jeu ne présente aucun intérêt. Les missions annexes oscillent entre le banal et le pathétique (attraper des pigeons échappés...), alors que l'essentiel du jeu repose sur les collectibles.

La Bible du genre reste la série Arkham, qui a des ses débuts fait des trophées du Sphinx un mix de chasse au trésor et d'énigmes, jusqu'à faire évoluer le concept dans Arkham Knight vers collectibles débloquant des épreuves.

Point de toute cette recherche dans ce jeu Marvel's Spiderman : la "Patoune" se révèle dans tout son enfer. Chaque nouvelle mission principale est un prétexte à la découverte d'une nouvelle myriade de collectibles à travers la ville, tant et si bien que la répétition confine au grotesque. Si seulement ces collectibles étaient uniquement utile au 100%, et au fan-service... ceux-ci sont malheureusement cruciaux pour l'avancement et le déblocage de nouvelles capacités. Les sac à dos, tours relais, repaires de Kingpin et autres monuments sont donc indispensables à la quête principale, et constituent de fait une part importante du gameplay. Comprenez bien que la reconstitution (grandiose, ceci étant dit) de Manhattan est une fierté des développeurs, et qu'à ce titre vous vous devez d'en arpenter les rues inlassablement pour en visiter les moindres recoins.

Pour terminer la revue des activités disponibles, des crimes générés de façon procédurale rythmeront votre partie, et de même que les collectibles sont indispensables à votre avancée.

Ce jeu est donc foncièrement inégal, parvenant d'un côté à nous proposer une version rafraîchissante des sinistres six à travers une histoire principale réellement intéressante et prenante, globalement sans chute de tension, et de l'autre à nous emmener vers le pire du jeu paresseux et vide, à travers une map belle mais mal exploitée, constellée d'activités plus barbantes les unes que les autres.

Dernier regret pour la route : en dehors des sinister six (que vous ne verrez que très peu pour certains), le roster pourtant très étendu de Spiderman reste sous exploité au possible. Une explication pourrait être la volonté de sauvegarder des personnages pour les prochains opus mais :
1) ce n'est manifestement pas dans le DLC Miles Morales
2) une bonne idée pourrait être de faire évoluer certains personnages entre les jeux, quitte à réinventer certaines histoires et à se les approprier
3) ça aurait clairement pu aider le jeu à profiter d'un contenu secondaire décent, avec quelques vilains de plus à attaquer/déstabiliser.

bleumarin
5
Écrit par

Créée

le 3 juil. 2023

Modifiée

le 3 juil. 2023

Critique lue 6 fois

bleumarin

Écrit par

Critique lue 6 fois

D'autres avis sur Marvel's Spider-Man

Marvel's Spider-Man
Exyt
8

Avis + Mini-analyse // Mes premiers pas (réussis) dans le AAA

Je n'ai jamais été attiré par les jeux d'action AAA en monde ouvert. Si vous me connaissez, vous savez que j'ai en plus un avis bien tranché sur la question. Notamment grâce à toutes les vidéos,...

Par

le 18 sept. 2018

26 j'aime

38

Marvel's Spider-Man
Vonsid
5

Spider-marché du pseudo-contenu

S'il y a quelque chose qui m'agace dans le jeu vidéo, ce sont bien les collectibles et assimilés, qui sont trop souvent utilisés par les développeurs fainéants comme du contenu secondaire rapide et...

le 28 oct. 2020

19 j'aime

1

Marvel's Spider-Man
YvesSignal
8

Araignée du matin, chagrin

En 2002, si peu de temps après le traumatisme du 09/11, Sam Raimi dévoilait au monde ce que serait le standard cinématographique des films de super héros pour les décennies à venir. Véritable...

le 1 oct. 2018

16 j'aime

7

Du même critique

Jurassic World - Le Monde d'après
bleumarin
1

Le parachèvement de la connerie

Une ode au grotesque, au pathétique et à l'illogisme."- vous êtes sur monsieur ? - Baaaaaahaaah..."échange entre le nouveau énième méchant industriel et son random connard de bras droit

le 3 juil. 2022

1 j'aime

The Office (US)
bleumarin
10

Perfektenschlag, mon cher Dwight

J'ai terminé The Office une nouvelle fois... mon cœur saigne. Sans mentir, si cette fois les larmes ne me sont pas montées aux yeux lors des témoignages finaux, la douleur irradie jusqu'à mes doigts,...

le 16 oct. 2019

1 j'aime

Mindhunter
bleumarin
9

Ces montres fascinants

Mindhunter est bien pour moi la révélation de 2017, au moins dans son genre. Cette série retrace le parcours de deux agents fédéraux inventant la notion de "serial killer" à travers les interviews de...

le 2 avr. 2019

1 j'aime