Dans la même veine que ma précédente critique sur Metal Gear Solid, je me suis inspiré d'un film culte de John Carpenter pour le titre de ma critique, afin de mettre l'accent sur la passion d'Hideo Kojima pour le cinéma, dont on retrouve toujours l'influence sur la mise en scène et l'histoire dans cette suite bien mérité qu'est Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty. Un épisode qui divise encore aujourd'hui les critiques et les gamers, mais reste malgré tout mémorable comme je vais bientôt vous expliquer plus bas.
Des années après les événements de Shadow Moses, les USA font face à une nouvelle crise quand la plate-forme écologique Big Shell est occupé par un groupe terroriste nommé les Sons of Liberty et voit le président américain et son entourage pris en otages par ces mêmes terroristes. Un nouvel agent de FOXHOUND, Raiden, est chargé de résoudre la crise en secourant les otages et en neutralisant les terroristes. Durant sa mission d'infiltration, Raiden va faire face à des imprévus, et va apprendre que les terroristes sont bien plus dangereux qu'il n'y parait et que la situation va bien au-delà de ce qu'il sait de base.
Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty reprend ce qui a fait le succès de son prédécesseur, à savoir un gameplay d'infiltration bien facile à manoeuvrer et à exploiter pour se faufiler dans les lieux de la Big Shell, agrémenter de nouvelles possibilités comme par exemple s'accrocher à une rembarde pour mieux se cacher ou atteindre un autre lieu. La discrétion est toujours encouragé, car en cas d'alerte, les ennemis sont assez redoutables, surtout ceux avec un bouclier, d'autant qu'en plus notre armement est limité en début de jeu. Cela offre ainsi un challenge pertinent pour les joueurs, offrant ainsi un chemin autre que celui du bourrin comme dans d'autres jeux à succès. Les combats de boss sont toujours aussi variés et épiques que dans le précédent opus, et il faudra faire preuve d'astuce et d'agilité pour les vaincre en employant plusieurs tactiques originales. Niveau bande-son, c'est toujours majestueux et bien mis en couple avec les différentes séquences du jeu et de l'histoire afin de renforcer sa sombre ambiance et thématique complexe. Je citerai Yell "Dead Cell" comme un exemple remarquable, notamment contre les boss.
Niveau histoire, ça atteint le même niveau que Metal Gear Solid, bien qu'empruntant un chemin différent. L'histoire peut se diviser en deux, la première mettant en scène Solid Snake dans un prologue qui nous permet d'en apprendre plus sur son périple après Shadow Moses et nous initier au gameplay inédit du nouvel épisode, tandis que la deuxième se centre sur un nouveau héros, Raiden. Se focaliser sur un nouveau personnage peut en dérouter plus d'un, mais perso je pense que ce n'est pas une mauvaise idée de donner une nouvelle perspective. Raiden incarne le rôle d'un rookie chargé de libérer le président et de vaincre les terroristes, mais va se rendre compte progressivement qu'en réalité il est manipulé de part en part par des puissances invisibles. Difficile alors de savoir ce qui est vrai et ce qu'il est pas. Au niveau des personnages, on a pas vraiment une qualité tout aussi exemplaire que celle du casting précédent, mais on a quand même des personnages mémorables, notamment Fatman le poseur de bombes fou et excentrique; Revolver Ocelot, visiblement en crise de possession dû au bras de Liquid qu'il s'est fait greffer; Vamp le combattant glauque aux desseins énigmatiques; ou encore Otacon qui joue bien son rôle d'ingénieur pénitent cherchant à démanteler ses créations destructrices et vivant une nouvelle tragédie en perdant un être cher dans le jeu. Le cheminement se voudra tout aussi sombre et épique que l'était Metal Gear Solid et saura satisfaire les fans de jeux vidéo et de cinéma hollywoodien par son scénario assez complexe. Pas oublier aussi la performance remarquable des doubleurs anglais, qui donnent vie à de bons personnages dans une intrigue de techno-thriller.
Au final, Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty est une digne suite de Metal Gear Solid qui reprend la formule avec des améliorations scénaristiques et de gameplay qui offre au soft une place de choix dans le panthéon vidéoludique. Il sera bien sûr inévitablement éclipsé par les épisodes suivants, mais ce sont des histoires pour d'autres critiques à venir.