45 ans avant l’Incident Shadow Moses, Naked Snake le soldat légendaire est envoyé dans la forêt tropicale en compagnie de « The Boss » la formatrice et mentor du héros pour libérer Sokolov, un scientifique fait prisonnier par un groupe de terroriste soviétique voulant mettre au point une arme nucléaire de très long portée, facilement transportable et surtout indétectable.
Snake Eater est forcément comparé à Sons of Liberty, et est jugé bien meilleur par la majorité des joueurs. Personnellement je m’abstiens de toute comparaison car les deux meilleurs opus de la saga ne sont pas bâtis sur les mêmes bases. Sons of Liberty propose aux joueurs une réflexion philosophique extrêmement poussée, parfois même trop ce qui le rend parfois très complexe et nuit quelque peu à son accessibilité. Snake Eater est beaucoup plus simple dans sa construction et si son schéma narratif n’est pas basé sur une réflexion profonde, il possède lui aussi bel et bien un message extrêmement sérieux et mature sur le thème général de l’héritage et de la réalisation de soi.
Le décor change complètement avec celui de ses prédécesseurs, plus d’infrastructure militaire, place à la jungle et à tous les dangers qu’elle recèle. Et des dangers il y en a, le joueur devra gérer ici chaque maux qu’il a enduré : piqure, morsure, blessure par balle. Il devra se soigner, trouver de la nourriture, cueillir des plantes, survivre. Cet aspect est un véritable atout pour le titre même s’il peut parfois s’avérer être un peu redondant. Le radar dans un souci de réalisme et de coller avec l’époque, a disparu, la carte n’est visible qu’en passant par le menu à condition qu’elle soit mise à jour en visitant les endroits qui la composent, une manipulation qui dessert quelque peu le gameplay selon moi. Niveau technique, quelques petits problèmes de caméra assez gênants dans Snake Eater, corrigés avec la version Subsistence.
Le joueur peut également gérer son camouflage dont la qualité est indiquée par un pourcentage. Il s’agit là de véritables bons points dans l’ensemble qui renforcent l’immersion et l’implication du joueur aux côtés de Big Boss.
S’il se différencie sur ces aspects, Snake Eater est un digne successeur des précédents opus, un aboutissement pour certains. Le système d’infiltration avec ses 3 niveaux d’alerte est resté le même tout comme le système de visée en FPS.
De plus, le scénario de MGS 3 est incontestablement l’un des meilleurs jamais écrit. Les personnages comme à leur habitude dans la saga sont tous extrêmement bien développés, avec une histoire, une personnalité et une motivation qui leur sont propres. Dans ma critique sur MGS j’avais déjà abordé le cas de Revolver Ocelot qui est certainement un des protagonistes les mieux développé que j’ai pu croiser, et Snake Eater est ô combien important pour comprendre la logique de ce personnage (entre autres).
Au sommet du charisme, les méchants de cet opus font parties des meilleurs de la saga. L’Unité Cobra avec ses espèces de supers soldats est sans doute ce que l’on fait de mieux en termes de méchants. J’ai un énorme coup de cœur pour The End, le père de tous les snipers, l’incarnation de la fin.
The Sorrow également dont le combat est particulièrement intéressant. Etant déjà mort le combat n’est pas direct et Snake revoit toutes les victimes qu’il a fait depuis le début du jeu, cela dépend donc du style de jeu adopté, plus le joueur aura tué de personnes dans le jeu, plus le nombre de spectres sera important.


En effet Snake Eater fait ressentir au joueur des émotions fortes, et rarement je n’ai été aussi touché devant un jeu/film/livre. Le panel est impressionnant, du rire aux larmes, de la chaleur au vide glacial, de l’admiration extrême au dégout soudain.
Il est très compliqué d’aborder en une brève critique tous les aspects qui font le succès de Snake Eater, comme il est très difficile de vous parler du scénario magnifiquement bien ficelé, prenant et véritablement indispensable pour en savoir plus sur L’Héritage des Philosophes et sur les Patriotes.


Metal Gear Solid 3 : Snake Eater fait partie de ces œuvres parmi lesquelles on ne sort pas indemne. Il nous bouleverse, véritablement, comme bien peu de jeux ne sauront jamais le faire. Là où certains passages étaient prenants dans les jeux précédents comme la mort de Sniper Wolf dans le 1, ou l’histoire de Fortune dans le 2, aucun ne peut rivaliser avec les derniers instants de MGS 3, l’incarnation philosophique de la mélancolie.


Merci Kojima.

Redango
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le 4 mai 2016

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Redango

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