Metal Gear Solid V: The Phantom Pain par Alienita

Snake se remet difficilement d'un attentat à la bombe dans un hélicoptère, enfin réveillé et presque capable de marcher après 9 ans de coma, il est temps de retourner au charbon.

On va commencer par les choses qui fâchent. Je ne vais pas développer sur le multijoueur (je parle de Metal Gear Online), car il est fade, peu inspiré et insipide, (d'autant plus comparé au MGO de Metal Gear Solid 4, qui lui apportait son lot d'idées fraîches.) je ne l'ai pratiquement pas testé, déjà parce que les serveurs étaient presque toujours HS, et qu'en plus, depuis le lancement du mode multi, aucun joueur ne joue "infiltration", vous y trouverez les mêmes comportements de bourrins décérébrés que dans vos parties les plus désagréables de Battlefield ou Call of Duty.

Ensuite, il manque un ou plusieurs chapitres au jeu, Konami en avait marre d'attendre et a décider de sortir le produit alors qu'il n'était pas fini. Vous le ressentirez lorsque vous complèterez les dernières missions du jeu.

De plus, toujours dans les sujets qui fâchent, peu de temps après la sortie, un DLC inutile (costumes) a été annoncé, ce qui indique que Konami n'a probablement pas dans l'idée d'enrichir le jeu, et de plus, le The Phantom Pain comprend des micro-transactions...

Enfin, le scénario principal est plutôt décevant comparé aux scénarii des autres opus, Hideo Kojima a commis l'erreur de tâcher de nous expliquer d'où provenaient les pouvoirs des monstres des épisodes postérieurs et antérieurs. Ce qui (pour moi, en tout cas) a eu pour effet de discréditer une grande partie de la saga... Pour mon plus grand désarroi... D'habitude, je n'achète les Metal Gear que pour profiter de l'atmosphère si particulière qu'ils nous montrent, à la fois bien ancrée dans le monde réel puisque se déroulant souvent durant des périodes de conflits importants de notre histoire, et à la fois totalement science-fictif puisque incluant des technologies de pointe et des boss aux pouvoirs surnaturels.

Tout n'est pas à jeter cependant, loin s'en faut, intéressez vous à l'histoire des protagonistes à la place de l'histoire principale et vous aurez beaucoup de choses à vous mettre sous la dent,

, Quiet, Kazuhira Miller, le White Mamba... Chaque personnage a été soigné et possède un background solide. Si vous souffrez de la qualité médiocre de la trame principale, vous devriez trouver sans mal de quoi étancher votre soif ailleurs.

Assez sur les points négatifs ! Passons aux graphismes, les armes, les décors, le tout est globalement réussi, sans être magnifique. Pour ce qui est des environnements, on verra les étendues arides d'Afghanistan et les jungles torrides d'Afrique. On déplorera tout de même l'absence de complexes militaires labyrinthiques à quelques rares exceptions (dont la fameuse Mother Base) ainsi que l'absence de terrains enneigés ! (J'aime la neige et les tempêtes de neige.. Avis personnel je suppose). Côté des animations il est tout à fait jouissif de coller deux claques à un garde avant de lui dérober son arme et de le braquer avec pour lui soutirer des informations, le CQC, la vie animale, l'arrivée des hélicos, de ce point de vue là, il n'y a rien à redire, tout a été soigné.

Toujours sur les graphismes, et tout particulièrement le côté artistique, le jeu a été amputé de ces cinématiques, il y'en a toujours, bien sûr, mais beaucoup moins qu'à l'accoutumée, cela dit, je ne me suis que rarement ennuyé en les regardant, donc je présume que la qualité de ces dernières reste toujours au niveau. En fait, une grande partie du background n'est plus dévoilé par le biais de cutscenes, nombre d'entre elles ont été remplacées par des cassettes audio...

Et l'audio parlons-en. Le doublage anglais est des plus convaincant, Ocelot, Miller, ainsi que Snake, qui bien que discret, fait preuve de beaucoup de charisme. Les personnages sont éloquents la plupart du temps, un peu culcul et pénibles parfois (surtout Miller). Pour le reste, les bruits ambiants des champs de bataille, moteurs, coups de feu, détonations... Mais également les conversations des ennemis en langages étrangers, que vous prendrez peut être plaisir à suivre, pour peu que vous soyez multilingue ou que vous ayez recruté un traducteur.. Tout a été soigné ! La bande sonore se compose de musique d'ambiances qui rythment vos actions, lentes et discrètes lorsque l'ennemi a des doutes sur votre présence, et plus nerveuses si vous vous faites repérer. Vous aurez également le loisir de passer les musiques que vous aurez trouvé sur le terrain, bon nombre d'entres elles font partie des gros tubes des années 70 - 80, on retrouvera par exemple Rebel Yell ou The Final Countdown, mais également quelques production originales crées pour l'occasion. (dont voici un exemple : )

https://www.youtube.com/watch?v=g1HpdleCgeg

Venons en maintenant au gros morceau qui ne m'intéresse habituellement que moyennement pour ce qui est des Metal Gear... Le Gameplay ! Pour commencer, sachez qu'il n'y a pas de modes de difficulté, cependant, vous pourrez désactiver pratiquement tous ce qui vous plaira pour pimenter votre expérience (Mode Réflexe, Cagoule de Poulet, affichage ou non des ennemis marqués... etc)
Le jeu comprend une cinquantaine de missions dont une dizaine en double (ces dernières possèdent des objectifs différents et plus difficiles pour les plus aguerris d'entre nous).

Le personnage est habile et réactif, vous pourrez courir, sprinter, grimper, escalader, sauter à terre, rouler sur le côté... Notre soldat de légende n'a jamais été aussi mobile. Vous obtiendrez, au fur et à mesure de votre progression, un attirail de plus en plus étoffé, allant du flingue qui a plus de pep's au leurre électronique qui par son déploiement détournera l'attention de vos ennemis. L'arsenal est vraiment riche, armes mis à part, les objets sont tout aussi digne de votre attention, plusieurs de vos gadgets ont des utilités variées, à vous de vous familiariser avec chacun de vos bijoux pour maximiser vos chances sur le terrain.

Non content de profiter de l'équipement (standard ou non) d'un soldat en devoir, vous pourrez également faire appel au soutien de votre armée ! En effet le développement de la Mother Base restera l'une de vos priorités tout au long de l'aventure. Votre quartier général comprendra 7 ailes, chacune (pour peu que vous les développiez) vous apportera de nouveaux avantages en mission, allant de la traduction des langues étrangères, en passant par la livraison d'équipement et munitions, ou encore le largage de fumigènes, de bombes, ou même de véhicules !

Pour développer votre Q.G. vous aurez pour mission annexe de "Fultoner" (récupérer par le biais d'un ballon rempli à l'hélium) à peu près tout ce que vous pourrez, pièces d'artillerie, containers de matières premières, véhicules et soldats. Plus vous faites preuve de zèle dans la collecte de ressources, et plus vos possibilités s'étofferont. Bichonnez votre Mother Base ! Elle vous le rendra !

Si vous pensiez encore que le champ des possibles est restreint dans ce jeu, sachez que vous pourrez également obtenir 4 coéquipiers au long de l'aventure, chacun possédant ses propres compétences. Au début de chaque opération, vous devrez choisir votre équipement, votre véhicule si besoin, et votre partenaire éventuel (ainsi que son équipement), mais également l'heure de départ ! 06.00 / 18.00 ou ASAP (dès que possible), sachez toutefois que si vous avez pour habitude de faire vos opérations de nuit, l'ennemi réagira en conséquence !

En effet, et ce dernier bon point n'est pas sans importance ! L'ennemi s'habituera à vos méthodes. Foncez régulièrement dans le tas en tirant à tout va, et l'ennemi se dotera d'armures lourdes. Vous préférez le tir de précision ? L'ennemi s'offrira des casques. Vous aimez les opérations nocturnes ? Gare aux mines et aux lunettes de vision nocturnes. Pour ne citer que ça.

Bilan !

The Phantom Pain est un anti-Metal Gear par excellence, je l'ai adoré pour les points que j'ignorais d'habitude, et détesté pour les points que j'adulais autrefois. Le scénario est en deçà des jeux précédents, mais je me suis rarement autant amusé en jouant au soldat. Et bien que je pense qu'une telle lacune soit dommageable pour un jeu faisant parti d'une des saga les plus culottées et géniales que je connaisse... Eh ben faut reconnaître que le but premier d'un "Jeu vidéo" c'est quand même de se divertir, eh bien : Metal Gear Solid V remplit ce rôle à merveille.

Ce jeu signe la triste fin d'une époque glorieuse, mais il a le mérite de finir avec brio en rendant honneur à son titre, il nous laisse avec une blessure étrange, on a la sensation d'avoir perdu quelque chose, ça démange... Et on arrivera jamais à se gratter à cet endroit là.