Il n'est jamais trop tard pour découvrir un jeu dont on entend parler depuis 15 ans, c'est ce que j'ai fait avec ce Métro et bien que l'expérience de jeu soit assez datée ca reste plutôt plaisant, en fait ça fait même beaucoup de bien !
Donc, Métro 2033 est le premier jeu de la franchise du même nom, ont suivi ensuite Métro Last Light et Métro Exodus, les trois signés par les ukrainiens de chez 4A Games, studio fondé par d'anciens développeurs du premier S.T.A.L.K.E.R avant la sortie de ce dernier. Indubitablement si vous avez joué à S.T.A.L.K.E.R vous ne pourrez pas passer à côté des évidentes ressemblances, tant dans les graphismes que dans le gameplay. Pour ce qui est de l'histoire cependant elle est totalement originale puisque adaptée du roman Métro 2033 de Dmitri Gloukhovski, pour faire simple : dystopie apocalyptique dans laquelle le monde extérieur n'est plus vivable à cause de radiations et où les survivants se battent contre des créatures dégueulasses et/ou un peu mystiques.
Pour ce qui est du jeu en lui même, Métro 2033 à tout les attributs d'un jeu qui ne fonctionnerait plus en 2025, pourtant j'y ai pris pas mal de plaisir et c'est d'ailleurs peut-être lié. Le jeu fonctionne en couloir, à tout point de vue puisque l'histoire se déroule en grande partie dans sous-sol de Moscou, que cela soit le métro ou bien certains passages aménagés par les survivants. La seule mission en extérieur n'offre d'ailleurs qu'une illusion de carte un peu ouverte puisque en réalité les points de passages sont bien organisés et il est impossible de se promener librement. Le jeu ayant pas mal de moments scriptés bien timés et de cinématiques plutôt sympathiques on se laisse assez tranquillement porter, le level design est toujours très simple, jamais d'embranchements dans les routes à suivre, quasiment pas d'exploration or lieux bien délimités. Mais on s'y fait rapidement et le jeu ne nous donne de toute facon pas le choix ni même l'envie, donc aucune frustration ne nait : il n'y a pas de mini map, donc pas l'illusion d'espaces à découvrir, il n'y a pas de craft, donc pas d'envies de se mettre à aller dans tous les sens pour collecter tout et n'importe quoi. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai apprécié le jeu, sa simplicité et son efficacité.
Le gameplay est lui aussi assez basique bien que parfaitement maitrisé, c'est un FPS où l'on alterne entre phase de tir bien vénère contre les monstres et certaines phases qui peuvent être réalisées en infiltration, c'est un peu là où le bas blesse car l'IA est un peu comme souvent aux fraises, ca sort un peu de l'expérience de jeu mais ce n'est que lors de brefs moments. L'affrontement des monstres est assez cool, là aussi on apprécie pouvoir se concentrer sur l'atmosphère pesante et le petit stresse de ce qu'on va découvrir au détour d'un couloir plutot que de passer son temps à looter des corps et à améliorer son équipement. D'ailleurs c'est simple, il n'y a pas d'inventaire / équipement or les 2/3 armes qu'on porte et quelques accessoires. Le sound design et l'ambiance en générale est le gros point fort du jeu, on est bien embarqué dans cette survie un poil claustrophobique, le level design en couloir est ici un avantage car il amplifie le sentiment d'inévitabilité de l'affrontement même si on ne tombe jamais dans la peur ou l'horreur.
Le jeu se construit sur son histoire, à travers les personnages que l'on rencontre, ici encore pas de quête principale ou secondaire, juste un scénario qui se déploie devant nous et que l'on doit suivre. On reconnait là le narratif d'un livre d'ailleurs qui sait où il va et n'a pas besoin de créé artificiellement du contenu. Par ailleurs l'histoire est assez intéressante bien que ne débordant pas de rebondissements mais suffisamment prenante pour nous tenir entre 8 et 10 heures.
Jouer à Métro 2033 en 2025 ne relève pas d'une expérience de retro gaming révolutionnaire mais fait beaucoup de bien, si l'on veut bien lâcher prise sur nos standards actuels : pas d'open world, pas de craft, pas d'équipement, pas d'inventaire, pas de quêtes. Une histoire bien écrite, des personnages intéressants, un enchainement d'évènements bien rythmés et une durée de vie bien calibrée sans temps mort et avec une montée en force du dénouement final bien contrôlé.