Bordel que c'est surcoté, ce truc. Allez, on va essayer d'organiser ce commentaire autour des axes qui animent tant de monde sur ce jeu.
Scénario
Déjà, sur la masturbation générale autour du scénario...
Franchement, la thématique de la conscience des machines... vous avez jamais vu 2001, l'Odyssée de l'Espace ? Ghost in the Shell ? Blade Runner ? Battlestar Galactica ? Même A.I. Artificial Intelligence ? Même Wall-E putain, je sais pas moi, Black Mirror ? Un Asimov ? Non sérieux, rien de tout ça ? C'est officiel, vous découvrez la thématique avec NieR: Automata ?
Concrètement, les deux personnages se répandent tellement en émotions dès les premières minutes de jeu que j'en suis même venu à me demander s'ils étaient pas humains, en fait. Le fait que 2B dise à 9S que les émotions sont interdites montre bien qu'il est acquis qu'ils en éprouvent, y a aucun doute sur la question, ni pour eux ni pour nous. Il n'y a même pas une once de la bizarrerie de David dans A.I. Artificial Intelligence. Ils se comportent tellement comme des êtres humains totalement normaux qu'à aucun moment je ne remets en question le fait que oui, ils sont des êtres conscients et méritent de vivre.
Là où je veux en venir, c'est que le jeu ne m'amène à aucune réflexion sur les thématiques qu'il aborde. Par exemple il ne me fait pas faire le chemin de Rick Deckard vers l'empathie, il crève cet abcès dès le départ : les machines pensent et pleurent. C'est fait maladroitement, par esthétique, parce que des androïdes kawaii ça doit être comme ça. Mais c'est fait, et par conséquent tout le reste du scénario tombe à l'eau puisqu'il tourne autour d'un enchaînement de surprises « Ouah des machines qui se comportent comme des humains ». Bah OK mais... OK. C'est cool. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? À force d'enfoncer cent fois la même porte ouverte pendant douze heures de jeu on finit par le savoir ouais. C'est WTF et rigolo parfois mais ça me fait réfléchir à que dalle. Qu'est-ce que vous essayez de me dire ? Que je suis en train de massacrer des êtres capables d'accéder à la conscience ? Mais... qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ? C'est la guerre, en fait. Ils nous attaquent, on les défonce. Ils nous attaquent pas, on les laisse tranquilles, comme le village de Pascal. On est à des années-lumière de l'intelligence avec laquelle Battlestar Galactica traite ce sujet, où le dilemme du prisonnier empêche toute paix et mène les deux camps à une guerre génocidaire jusqu'à écœurer les personnages comme le spectateur de cette violence. Dans NieR Automata, la violence n'est pas le résultat du dilemme du prisonnier puisqu'elle s'arrête naïvement dès que des machines hissent le drapeau blanc ; ça légitime donc automatiquement la réponse violente aux agressions des autres machines, les vilaines, et empêche le joueur de faire le moindre chemin vers une quelconque forme d'empathie envers un ennemi purement belliqueux. Qu'est-ce que la conscience ? 2B or not 2B ? Ouais ouais, fap fap fap, en attendant ils me tirent dessus, comme n'importe quel nazi dans n'importe quel Medal of Honor.
Quant à la thématique de la mémoire, les questions « Qu'est-ce que la mort ? », « Qu'est-ce que l'identité ? », « Qu'est-ce que la mémoire ? », pareil hein, je vais peut-être vous l'apprendre mais NieR: Automata est encore une fois loin d'inventer quoi que ce soit, et encore une fois loin d'être à la hauteur de son antériorité et d'apporter quoi que ce soit d'intelligent à ce qu'il traite. Dark City ? Total Recall ? Le cycle Dune d'Herbert ? Battlestar Galactica encore une fois ? Black Mirror encore une fois ? Même ce bon vieux the 6th Day aborde ça plus subtilement, c'est dire. Doctor Who, Stagate SG-1 ou que sais-je, toutes les séries SF l'ont traité d'une manière ou d'une autre, ce sujet. 9S il est mort mais en fait il est pas mort, mais en fait pour 2B il est mort, mais en fait il est pas mort, mais c'est comme s'il est mort. Tu comprends pas, il se souvient plus d'elle, c'est trop triiiiiste. Holala c'est puissant.
Et le schéma à la con de la tsundere en mini-jupe des japanimes pour puceaux qui se fait dompter par le type sympa qui parle comme un enfant de huit ans alors qu'il est soldat dans une armée d'androïdes... perso ça fait longtemps que je coupe au bout de deux épisodes quand on me sert cette merde dans un anime. Pour un jeu sorti en 2017 c'est juste plus possible d'encore voir ça.
Gameplay
Ce fameux gameplay dont tout le monde semble fan...
Vous avez déjà joué à un Devil may cry, n'importe lequel ? À un Dark Souls, n'importe lequel ?
Sincèrement, arrêtez d'encenser le gameplay de Nier: Automata. On défonce la touche d'attaque légère, parfois l'attaque lourde pour rire, et surtout on spamme l'esquive. C'est bourrin, les combats sont brouillons et difficilement lisibles, et plus vous montez la difficulté plus vous allez vous retrouver à hit & run. Et le hit & run dans ce jeu, ça veut dire mitrailler au pod. Et s'ils ont bien inventé un élément de gameplay rigide qui n'apporte rien à votre vie, c'est ce con de pod. Et ils l'aiment tellement, leur pod, que la dernière phase du dernière boss se fait... au pod. Le truc débile qui vous monopolise un doigt sur la manette sans rien ajouter d'agréable au gameplay.
Bref, c'est tout sauf fluide. On fonce dans le tas quand la caméra nous autorise à lire l'ennemi, on hit & run quand le corps-à-corps est trop dangereux. C'est juste du hack'n'slash bourrin, fin de l'histoire.
Durée de vie
Encore un prétexte à masturbation qui me dépasse.
La trame se finit en une douzaine d'heures. Genre de faux open world où vous passez votre temps à courir partout, et qui se finit juste quand vous croyez que ça commence. C'est à la mode, coucou Kingdom Come: Delivrance, sauf que contrairement à ce dernier on est loin des soixante heures.
Mais le plus drôle, c'est l'arnaque ultime qui vous dit :
« Oui alors OK le jeu est fini... mais il est pas fini, attendez ! Vous pouvez maintenant jouer la trame d'un autre personnage !
— Ah ! Super ! Qui ça ?
— 9S !
— ... »
Oui, 9S, le mec insupportable qui vous a suivi 95 % du jeu. Donc jouer sa trame, ça revient à refaire le même jeu, en fait. Je connaissais le salariat déguisé, je découvre le NG+ déguisé. Alors on se dit qu'on tente quand même l'expérience, bonne poire. On rencontre 2B, les trames se rejoignent. Et on réalise que le gameplay de 9S est juste encore plus rigide que celui de 2B. Des attaques légères lentes comme c'est pas permis, une attaque lourde remplacée par un système de piratage en jeu d'arcade imbuvable. Sérieusement, un NG+ déguisé avec un gameplay plus pourri qu'à la première partie, c'est une belle performance quand même. L'escroquerie du siècle. Le cordonnier vous vend deux pieds droits, et vous en redemandez. (:
La rejouabilité ça se gagne. Ça se force pas.
Graphismes et son
Point positif sur les graphismes. Enfin n'allez pas me faire dire que c'est transcendant, c'est des moteurs graphiques bien rodés quoi. Mais OK, c'est bien foutu, y a des jolis passages.
Le sound design fait le taf mais n'est pas foufou. La mitrailleuse ressemble à rien, notamment. Les coups d'épée sont très sifflants, planants, je ressens pas la puissance des coups sur l'acier des machines.
La bande originale est plutôt cool, même si parfois beaucoup trop présente et répétitive, principalement dans les phases FedEx où je baisse régulièrement le volume de la musique dans les paramètres.
Le character design loligoth dans du post-apo steampunk, là encore ce sont des choses qui portent l'empreinte d'antériorités bien supérieures à cette œuvre. Allez, au hasard, les jumeaux de Black Lagoon pour 2B et 9S, et les frangins d'Advent Children pour Adam et Eve. On a déjà vu tout ça dans tellement d'animes japonais que je peux juste pas attribuer le bon point à NieR: Automata.
Conclusion
Je me suis fait chier devant un scénario bidon vu mille fois, des personnages bidons vus mille fois, un gameplay bidon vu mille fois. Techniquement c'est pas complètement dégueu et la musique est sympatoche, c'est vrai. Mais si un joli jeu faisait un bon jeu ça se saurait.
Aux innombrables fanatiques de NieR: Automata : votre cas me dépasse. Arrêtez d'étaler votre médiocrité en vous extasiant publiquement devant tout et n'importe quoi. C'est juste pas possible.