D'abord j'ai cru que c'était mon PC, puis j'ai cru que c'était moi, ensuite j'ai compris que c'était le jeu.


Alors voilà, je vais avoir un avis impopulaire. Autant le Nier Automata était simplement éblouissant, avec un univers absurde, des combats de boss épiques, des armes hyper cool, des changements de perspective, dans le roleplay, des modes de jeu très variés, une diversité d'ennemis ahurissante... Autant le Nier Replicant n'est qu'une réplique de ce qu'aurait pu être un bon jeu, à mon avis. On pensera que ce n'est pas la peine de comparer les deux jeux car ce sont deux univers différents.


Mais soyons amenés à l'évidence : si l'on n'avait pas tous joué à Automata, on ne serait pas fan de Replicant, d'autant plus que nous étions curieux de l'histoire reliant les deux.



Un plat joli et sans épices



Très axé sur l'histoire, il repose malheureusement sur un scénario assez mal écrit à mon sens, avec un manque de contenance flagrant. On a compris la mise en abîme, on a compris l'absurdité de l'existence, l’apitoiement, l'homme est prédéterminé à se réincarner 1000 fois puis à devenir une machine magico-psychotique, les méchants sont eux aussi gentils, le karma est une bitch, ok. On a compris dès les premières parties que les ombres avaient des petits coeurs. Mais au-delà de ça c'est pas le point le plus méchant, une histoire banalement tragique - je ne spoilerai pas tous les endings, mais c'est presque happy. On a bien l'histoire secondaire d'Emile, dont le boss (pardon, soeur) et la présence au chapitre 2 sont graphiquement sympatoche. Ce qui me fait dire que l'histoire est mal écrite, c'est les répliques des personnages, et surtout en version japonaise. Les dialogues sont carrément exempts de vie, le langage est standard et il n'y a pas de profondeur aux personnages, profondeur qui est très bien évoquée par la froideur et le pathos d'Automata.


Ici on a un héro gentil et concon, une nana soi-disant unique car grossière, un bouquin qui parle comme un présentateur télé, et Emile. Emile est le plus cool. Certaines quêtes secondaires semblent s'incruster dans la vie quotidienne du héro pendant son périple, mais pas plus que ça. L'exploration connait des limites et on passe son temps en allant d'une zone à une autre, à la recherche d'un bout de narration qui n'est pas le plus unique ou incroyable (oh là là 'y le j'ai fait passer le forgeron pour un lunatique auprès de sa femme et je lui ai piqué son trésor, j'ai donné deux gosses aux services sociaux et j'ai aidé un gamin à perdre toute sa famille et à devenir psychopathe dans une montagne de féreille, OUAIS!)



Désert de l'exploration



Le plus chiant, c'est les heures de farm à n'en plus finir, avec toujours les mêmes monstres apparaissant aux mêmes endroits. Ca enlève énormément au charme et à l'idée d'explorer, à savoir que dans la partie 2 du jeux nous avons exactement 6 ombres dans deux points précis du désert près de Façade, que vers le pont de la montagne des robots nous avons à peu près une dizaine d'ombres, et que dans la montagne des robots il y a... je vais m'arrêter avant de péter un câble.) Avec des lags sur PC (des vois qui sautent en début de dialogue?) et surtout, la lourdeur du game play. Alors c'est peut-être parce que j'ai passé de nombreuses heures sur Hollow Knight et Mortal Kombat, mais les combos sont carrément répétitifs, le tilt caméra donne la nausée et empêchent une bonne visibilité, et hors les effets visuels qui couvrent carrément le combat jusqu'à ce que tu ne sache plus ce qui est mort ou vivant, les commandes dans l'action d'attaquer sont très lentes, ce qui est putain d'agaçant. Les épées lourdes n'ont rien d'intuitif, on se retrouve à faire des acrobaties à l'épée en l'air juste parce qu'on a eu le malheur d'appuyer sur Y une fois de trop.


Parlons en des transitions entre zones ! Prendre le bateau pour aller au temple oublié par la voie arrière, attendre un écran de chargement, puis dans les secondes suivantes, on en accédant à la grotte pour passer au temple, un autre écran d'attente. TIPTOP! Continuons sur la lancée de la lenteur en parlant des zones en perspective égyptienne, où les mouvements sont deux fois plus lents, où l'on ne fait pas grand-chose en terme de combat, où l'on n'explore pas grand chose car tout objet caché est indiqué par un éclat lumineux (donc pas si caché que ça), et où l'on va juste pour un petit changement de musique qui nous permet d'oublier les Avé Maria à n'en plus finir - ça rentre dans la tête et ça empêche de penser. Mais ce qui rend vraiment l'exploration ennuyeuse, c'est le manque de changement d'ambiance. Il y a une uniformité de l'environnement qui passe du moyen-âge médiéval vu par les japonais (on est tous grand et blonds, youpy!) à un écho Automata dans des zones de robots et de désert, dont on se lasse très vite mais qu'on refait maintes et maintes fois automatiquement pour compléter des quêtes secondaires. Il n'y a pas de changement de luminosité (lumineux à l'extérieur, sombre à l'intérieur), pas de nuit, un jour perpétuel - Popola le dit "là où il ne fait jamais nuit". La musique aussi est uniforme, un peu trop grandiloquente pour ce qu'on voit et fait sur l'écran.


Là où on me jettera des pierres


Je terminerai ma critique par des questions sans réponse. Pourquoi les escaliers sont-ils aussi chiants à utiliser (je descends sans le savoir, j'appuie sur A et je remonte sans le savoir, 5 fois minimum, je passe 15 secondes à descendre, 30 à monter) ?! Pourquoi mon personnage a-t-il un pied dans le vide quand il est posté sur un cube mais il tient quand-même ?! Pourquoi quand mon personnage monte les escaliers de la maison du roi, ses pieds sont en travers sur deux marches et tordus comme des saucisses?! Pourquoi Les portes de la Montagne des Robots, du Manoir d'Emile, du Navire Abandonné, mettent autant de temps à s'ouvrir?! Pourquoi mettre à disposition autant d'armes et de mots si au final on ne voit pas réellement la différence en terme de puissance, à moins de farmer comme un malade ?



Ne me tuez pas



Ce n'est pas le jeu le plus glorieux auquel j'ai joué, les jeux de la série Yakuza sont plus fun en terme de language japonais (là vlà les vraies insultes, pas la peine de mettre de BIP pour faire semblant qu'on est des thugs). Il y a un petit panel de décors et d'ennemis, mais qui n'a pas l'ambition de nous divertir plus que quelques parties, au-delà de quoi on comprend vite le fonctionnement. Et à la différence d'Automata, auquel je continue à jouer même si je l'ai déjà fini 45 fois, je ne rejouerai pas à Replicant par plaisir pour découvrir les points cachés. Parce qu'il n'y en a pas, et que tout est assez... simple.

StancaSoare
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le 27 juin 2021

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