Midnight in Paris

Attention bijou, attention perle, attention lourd, attention claque dans le museau, attention, attention ! Attention, vous êtes en présence de la critique de mon jeu de l’été, probablement dans mon top 3 de l’année facile ! Alors qu’on parle d’un simple jeu indé, au gameplay minimaliste, en noir et blanc, avec encore certains bugs un mois après sa sortie ainsi que d’autres petits tracas inhérents à ce genre de prod’ undeground.

Mais, me direz complètement hypés par cette entrée en matière, qu’est ce que c’est Appel de Nuit en fait ? À part un simple jeu indé, au gameplay minimaliste, en noir et blanc et avec encore certains bugs un mois après sa sortie ?

Eh ben c’est simple ma bonne dame, c’est un jeu narratif dans lequel on incarne un chauffeur de taxi au passé de base assez compliqué mais qui en plus a eu la chance de tomber sur un tueur en série dans le cadre de son métier. Bilan, un mort : votre client, un blessé grave : vous. De là en découle une intrigue nous envoyant aux 647 coins de Paris à la recherche d’indices pour démasquer le fieffé connard qui nous a laissés pour mort sur notre lieu de travail à 4 roues.

Pour mener à bien cette mission, imposée par un petit tyran cynique de la police… Parce que oui, ça nous est imposé, on s'est fait décalquer la tronche mais on doit quand même continuer notre taf de simple chauffeur de taxi. Et ce, même si, a priori, on a normalement autre chose à foutre de nos nuits que de crapahuter dans la Ville Lumière à la recherche d’un dangereux criminel quand on pilote un taxi. Après, j'suis pas du métier et en vrai, le jeu explique pourquoi mais je ne spoilerai pas. Na !

Pour mener à bien cette mission donc, on devra enquêter en interrogeant nos clients et c’est là que la magie opère. Oui là. LÀ BORDEL !

Les clients ont bénéficié d’une écriture aux petits oignons au caviar. Tous différents, avec leur propre personnalité, leurs problèmes, leurs joies, leurs peines, leur folie pour certains, leur humour pour d’autres, tous nous transportent le temps d’une course dans leurs vies, pour peu qu’on sache comment briser la glace ou tout simplement si on a envie de taper la discute avec eux. Certains ne nous laisseront pas le choix et on sera forcé de se farcir leur logorrhée sans s’énerver, c’est là un signe d’une écriture brillante, on peut tomber sur de parfaits trous du cul plus vrais que nature qu’on aimera haïr tellement ils incarnent ce qui déconne dans notre monde de la réalité vraie. Comme le raciste de base, le bourge qui vous méprise vous, le simple chauffeur de taxi, le BG avec de l’air entre les oreilles, etc.

Évidemment, les autres passagers seront bien plus appréciables, les uns seront touchants, les autres drôles, d’autres encore seront étranges et enfin, les derniers sont simplement des gens voulant rentrer chez eux, après une journée avec ses hauts et ses bas. La maestria de l’écriture fera son job en nous faisant parfois carrément oublier notre enquête ou en nous frustrant copieusement car nous ne sommes une nouvelle fois qu’un simple chauffeur de taxi. Pas un super héros, pas un sauveur, encore moins Dieu, juste un simple chauffeur de taxi devant accepter qu’il puisse arriver de devoir laisser quelqu’un dans la galère, qu’on ne peut pas consoler tout le monde, que la vie est parfois tellement injuste et cruelle…

En passant du coq à l'âne pour pas spoiler, je me contenterai d’énumérer les petits soucis du jeu sans entrer vraiment dans les détails puisque ils sont largement passables et seront corrigés pour certains dans un futur plus ou moins proche.

Le jeu est un peu répétitif, trois enquêtes sont dispos, nous obligeant à revenir à zéro à chaque fois, avec les mêmes personnages. Seul le tueur change, ainsi que certaines lignes des dialogues et d'autres trucs mais encore une fois, à vous de les découvrir.

Un certain nombre de petits bugs corrigés au fur et à mesure par les devs du jeu.

Le jeu est relativement court (entre 9 et 12h pour boucler les enquêtes) et la rejouabilité laisse un peu à désirer malgré un pokédex pour passagers nous poussant à découvrir tous les dialogues.

L'enquête gagnerait à être un peu plus mise en avant.

Conclusion

Night Call m’a claqué au sol, il m’avait été teasé en écoutant le podcast ZQSD (allez écouter tout de suite) et rien qu’en entendant un des gars en charge du projet, j’ai su que ça me plairait. L’ambiance est géniale, c’est écrit avec un soin qu’on ne voit que trop rarement, l’amour de l’écriture transpire par tous les pixels de ce jeu. Achetez-le pour être transporté dans une nuit parisienne non pas peuplée de strass et paillettes mais de simples êtres humains, comme vous et moi.

PS : Lors d'une FAQ sur Reddit, un des devs a annoncé qu'un certain nombre d'ajouts pourraient voir le jour si le jeu marche. Vous savez ce qu'il vous reste à faire avec votre CB !