Outlast
7
Outlast

Jeu de Red Barrels (2013Xbox One)

Outlast, de par ses mécaniques de jeu old-school, c'est l'archétype du Survival-horror abouti, maîtrisé, et intense. Un modèle du genre qu'on n'avait plus, ne serait-ce qu'entraperçu sur consoles de salon depuis trop longtemps. J'ai vraiment été bluffé par l'efficacité de ce soft pour sa géniale immersion qui est immédiate et addictive. La vue subjective, la caméra avec vision nocturne, le héro ordinaire et tout ce qu'il a de plus humain que l'on incarne, et surtout, ce fameux cadre horrifique: hôpital psychiatrique désaffecté (l'endroit parfait pour de l'horreur pour moi). Tout les ingrédients sont là pour nous offrir un jeu riche en sensations fortes. Ce panel d'action très limité dans la jouabilité colle à merveille à ce que tout bon SH doit produire chez le joueur, à savoir un sentiment de vulnérabilité constant et une oppression de tous les instants qui te laisse très peu de répit. L'autonomie du caméscope est très faible mais c'est par contre plus que compensé par une omniprésence de piles dans l'asile. Après c'est pas plus mal comme ça car quand on se retrouve en rade de batterie la progression peut devenir presque impossible tant certaines zones et pièces du jeu sont dans la pénombre complète. En parlant de progression d'ailleurs, le level-design du titre est tellement bien agencé que cela t'évite la frustration du "die and retry" trop prononcé tout en comportant tout de même un challenge à minima présent. Une recette extrêmement bien maîtrisée je vous dis...


La mise en scène est diablement bien rôdée, remarquablement rythmée, et joue avec nos nerfs constamment, que ce soit avec des jump-scare bien distillés au sein de l'aventure (et pas des jump-scare inoffensifs attention), ou avec cette ambiance sonore vraiment de qualité. Les diverses thématiques abordées par les développeurs sont présentées de manière vraiment très crue et explicite. C'est en fait et sans aucun doute le jeu le plus glauque et macabre auquel j'ai joué. Un parti-pris jusqu'au boutiste qui nous remue les tripes comme rarement et qui fait mouche constamment. Mémorable donc. La redondance pointée du doigt par pas mal de gens n'a en plus pas trop fait effet chez moi. Dans l'ensemble j'ai trouvé les environnements assez variés. Les phases de gameplay suivent quant à elles toujours le même schéma mais le contexte différent à chaque fois fait que je n'ai jamais eu l'impression de jouer deux fois un même pan de jeu ; les allers-retour demeurant assez vite expédiés et bien amenés. La durée est évidemment courte mais je préfère un jeu de la sorte : plus intense et riche en sensations, plutôt que l'inverse. Et puis elle reste plus qu'honnête pour un jeu indépendant. Tous comme la technique globale du titre qui se révèle assez propre et qui s'appuie sur les fondamentaux jeux d'ombres et de lumières qui vont bien. Pour finir sur le scénario je trouve que l'on a guerre véritablement besoin de plus dans un jeu pareil. Les notes et enregistrements approfondissent l'intrigue de manière suffisante à mon humble avis.


Bref, un foutu coup de cœur en somme. L'un de mes SH préférés. J'attend le deuxième opus avec impatience maintenant.

MrShepard
8
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le 7 mai 2016

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MrShepard

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