Outlast: Whistleblower
7.4
Outlast: Whistleblower

Extension de Red Barrels (2014PC)

Outlast - Whistleblower: J'aimerais bien que quelqu'un m'explique...

Il y avait d'abord eu Outlast, que j'avais trouvé violent, pervers, chaotique et franchement dérangeant. Et bien, les amis, Outlast Whistleblower, c'est un peu tout ça mais puissance dix.
Comme pour la première fois, l'intrigue part bien, et finit en pâté de foie, mais avec ce jeu, cela devient une habitude. Heureusement comme il s'agit d'un DLC, le jeu est un peu plus court que le précédent, ce qui est une bonne chose (ah si, si vraiment).


On incarne ici le lanceur d'alerte, Waylon Park, cet expert informatique de mes deux qui nous avertissait par mail dans Outlast de toutes les horreurs commises derrières les murs répugnants de Mount Massive Asylum et qui priait le journaliste que nous incarnions alors de venir jeter un coup d’œil. Donc, ici pif paf pouf, c'est partit pour un petit retour dans le temps. Notre personnage est donc l'expert en informatique malchanceux qui a atterri dans les entrailles de Mount Massive. Pas de chance que le RH l'ait recruté celui-là. Évidemment, comme il faut qu'il y ait une histoire, notre personnage se fait gauler comme un bleu par la sécurité de l'asile qui a découvert ses intentions. On se fait un peu taper. Et comme notre personnage est très courageux, il ne dit rien, ne se débat pas. Bref, comme notre journaliste un peu plus tard: un tas de trouille transpirant avec sa caméra vissée dans la main et ses notes à la con pour nous faire part de son état d'esprit.
Et donc, le gars qui nous attrape - un certain Jérémy Blaire Filsdepute- décide de nous faire passer l'envie de parler: nous voici donc interné de force pour une thérapie - dont on ne saura jamais ce qu'elle a de vraiment thérapeutique.


Au début, étant habillé comme un patient et aussi un petit peu abîmé comme tous ceux qui ont subi les ''traitements'' de la maison, suite à quelques heures de .... euh... thérapie, j'ai cru que j'allais partir avec un avantage inédit jusqu'ici: celui d'être considéré par les autres patients errants dans l'asile comme l'un des leurs, ce qui aurait quand même radicalement changé les choses. C'est effectivement ce qui se passe, oui. Sauf que cela dure trente secondes.
Très vite, arrive une scène de torture entre des patients et un soignant, comme Outlast en a le secret. Comme il m'est impossible de prendre part au massacre alors qu'on m'y invite gentiment, je passe de l'autre côté... encore une fois, ce qui me fait redevenir à la fois le souffre-douleur des patients et la proie des services de sécurité (mais ça va, puisqu'ils sont tous quasiment déjà morts dans d'atroces souffrances). La situation dégénère: gros clash entre les ''soignants" et les ''patients" qui décident de faire un bain de sang dans l'asile. Donc, c'est reparti comme en quarante, et vas-y que tout le monde se fait dégommer: médecins, infirmiers, personnel de sécurité. Comme dans Outlast, des cadavres à ne plus savoir qu'en faire, -parfois il vous en tombe un dessus, histoire de vous rappeler qu'on est dans un survival horror - des démembrements, de la torture, de la folie, des accès de violence, le tout saupoudré de quelques pervers sexuels en liberté qui cherchent à faire de nous leur ... épouse. Oui messieurs. Je ne vous raconte pas la fin parce que sinon, cela n'a vraiment plus d’intérêt.


Comme dans Outlast, les documents ramassés par ci par-là (quelqu'un les a semés dans tous coins et recoins improbables de l'asile en croyant que c'était des smarties) sont tous incompréhensibles... Les gars avaient de l'argent pour modéliser des décors (parfois presque beaux lorsqu'on se retrouve dehors), des personnages, mais pas pour faire une intrigue digne de ce nom avec un fond qui tienne la route. Z'auriez dû refiler des thunes aux développeurs de Penumbra Black Plague, ça leurs aurait permis de modéliser quelques-uns de leurs personnages. Ces document sont fouillis, brouillons, incohérents et franchement illisibles, ce qui révèle une grosse panne d'inspi.


Ensuite, comme toujours il y a ce problème récurrent de la violence gratuite, du sang qui coule à flot, du jeu terrifiant du chat et de la souris. Je passe sur le ''sexual content' (contenu à caractère sexuel) du jeu. Il y en avait un chouia dans Outlast. Ici, c'est le cran au-dessus... Un mec a quand même essayé de me découper la bite en rondelle pour essayer de me faire ressembler à une femme... Après avoir été drogué, notre personnage se retrouve nu, allongé sur une table, les bras et les jambes liés, une scie mécanique qui lui arrive droit sur les coucougnettes... A ce stade du jeu, je me suis posé de sérieuses questions sur l'état mental des développeurs. Je vous rassure, je m'en posais déjà depuis longtemps mais disons qu'à cet instant précis, une alarme de sécurité a retenti dans ma tête: il faut quand même être un peu siphonné pour inventer de telles horreurs.
Je passe sur les scènes de tortures et sur les types bizarres qui se paluchent devant des cadavres sans tête (un jeu merveilleux, vraiment) pour donner quelques points positifs (il y en peu, ce qui les rends d'autant plus visibles au milieu de toute cette médiocrité visqueuse):



  1. Les déplacements et la modélisation du personnage sont bien rendus.

  2. Les décors extérieurs peuvent être beaux (surtout à la fin)

  3. Les poursuites se font de manière plus intuitives dans Whistleblower quand dans Outlast, les espaces sont plus ouverts, il y a moins de casse-tête avec des portes à ouvrir ou à fermer.


En revanche, on se retrouve toujours avec une logique de réussite par l'échec, c'est à dire que pour réussir un truc, il faut mourir un paquet de fois avant, le temps de mémoriser que tel ennemi se trouve à tel endroit, qu'un tel va nous attaquer mais pas l'autre... etc.
Le jeu en mode Psychose - le niveau de difficulté le plus élevé - implique la suppression totale des sauvegardes. En gros, si vous mourrez, vous recommencez TOUT depuis le début.
Le niveau "cauchemars" n'est pas très convaincant. En gros, vous mourrez plus vite (en deux coups) et - chose complètement idiote- vous ne pouvez pas stocker plus de deux piles à la fois pour votre caméra, ce qui est dommage, étant donné la vitesse à laquelle vous perdez de la batterie en mode nocturne. A part ça... pas beaucoup de trouvailles. Vous conservez l'auto-régénération - WTF dans un survival ....


La note que j'attribue à ce jeu est extrêmement faible. Je n'ai rien contre les jeux indépendants, au contraire. Au niveau de la modélisation, rien à dire. En revanche, du point de vue intrigue intelligente, c'est zéro. Tu es enfermé dans un asile. Ta gueule. Pour la violence, il y en forcément dans un survival mais je l'ai trouvé particulièrement malsaine et dérangeante dans ce jeu.
Les scènes de violence durent quelques minutes pour le joueur, mais pas pour les gars qui les ont modélisées, inventées, qui y ont passé des mois. Je regrette mais y a des limites pour tout, y compris pour le fun horrifique. Là, c'est plus drôle, ça devient juste problématique.

Proximah
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le 31 août 2016

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Proxima

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